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Importance du contexte situationnel dans l'analyse d'un passage à l'acte

Le 04/09/2024

L'importance de prendre en compte le contexte situationnel dans l'analyse d'un passage à l'acte délictuel/criminel est cruciale pour comprendre pleinement les motivations et les dynamiques sous-jacentes qui mènent à un tel comportement. Dans le cadre de l'analyse comportementale psychologique, il est impératif de considérer non seulement l'auteur de l'acte, mais également la victime et le contexte global dans lequel le crime a été commis. C'est l'interaction complexe entre ces trois éléments – l'auteur, la victime et le contexte – qui permet de dresser un tableau précis des circonstances ayant conduit au passage à l'acte criminel.

L'auteur : Profil psychologique et motivations

L'analyse du profil de l'auteur est une étape essentielle pour comprendre les raisons qui ont pu le pousser à commettre un crime. Cette étude inclut l'examen de son passé, de ses traits de personnalité, de ses croyances, ainsi que de ses éventuelles pathologies mentales. Le profil psychologique de l'auteur permet de cerner ses motivations, qu'elles soient conscientes ou inconscientes, et de comprendre comment ces motivations ont pu être activées par des facteurs situationnels ou interpersonnels.

Cependant, se concentrer uniquement sur l'auteur peut mener à une vision limitée et réductrice du passage à l'acte. Le comportement criminel est rarement le fruit d'une seule cause isolée; il émerge souvent d'une combinaison complexe de facteurs individuels et contextuels. Par exemple, une personne présentant une tendance à l'impulsivité ou à l'agressivité pourrait être plus susceptible de commettre un crime sous l'effet de la colère ou du stress, mais c'est souvent l'interaction avec le contexte qui déclenche réellement l'acte.

La victime : Rôle et influence dans la dynamique criminelle

L'étude de la victime, souvent négligée dans les analyses traditionnelles, est tout aussi essentielle. La relation entre l'auteur et la victime peut fournir des indices importants sur le mobile du crime et sur les dynamiques de pouvoir ou de domination qui ont pu exister. Il est crucial de comprendre la perception que l'auteur avait de la victime, comment il ou elle la percevait, et quelle place la victime occupait dans son univers mental.

Certaines théories criminologiques, comme la théorie de la victime désignée ou la théorie du "lien faible", suggèrent que les caractéristiques de la victime peuvent jouer un rôle déterminant dans la sélection par l'auteur. Ainsi, l'analyse de la victime peut révéler si celle-ci a été choisie au hasard ou en fonction de critères précis. Par ailleurs, la réaction de la victime face à l'agression, que ce soit la soumission, la résistance, ou une autre forme de réponse, peut également influencer le déroulement du crime et sa gravité.

Le contexte : Facteur catalyseur du passage à l'acte

Le contexte situationnel est souvent le facteur déclencheur du passage à l'acte. Ce contexte peut être composé de facteurs environnementaux, sociaux, économiques ou culturels. Par exemple, un individu confronté à une situation de stress intense, à une crise financière, ou à des pressions sociales peut être plus susceptible de commettre un acte criminel. Le contexte peut également inclure des éléments plus spécifiques, comme la présence d'une arme, l'opportunité de commettre le crime sans être détecté, ou la perception d'une menace imminente.

L'analyse situationnelle cherche à comprendre comment ces facteurs externes interagissent avec les caractéristiques individuelles de l'auteur et de la victime pour produire un certain comportement criminel. Une approche situationnelle permet également de comprendre comment un même individu pourrait réagir différemment dans des circonstances différentes, ou comment un crime similaire pourrait être commis par des personnes très différentes en raison des contextes distincts.

La dynamique triangulaire : Auteur, victime et situation

Il est essentiel de comprendre que le passage à l'acte criminel résulte souvent d'une dynamique triangulaire entre l'auteur, la victime, et la situation. Cette interaction complexe est au cœur de l'analyse comportementale. Par exemple, un crime peut être le résultat d'une escalade progressive dans une situation tendue, où des signaux émis par la victime ou des événements contextuels spécifiques conduisent l'auteur à franchir un seuil vers la violence.

La compréhension de cette dynamique permet non seulement d'expliquer pourquoi un crime a été commis, mais aussi de prévoir et de prévenir d'autres crimes. En identifiant les facteurs de risque liés à l'auteur, les caractéristiques vulnérables de la victime, et les situations propices au passage à l'acte, il devient possible de développer des stratégies d'intervention ciblées pour prévenir la récidive ou pour intervenir en amont dans des situations potentiellement dangereuses.

Conclusion

Prendre en compte le contexte situationnel dans l'analyse d'un passage à l'acte criminel est non seulement crucial, mais aussi indispensable pour une compréhension complète du crime. L'étude de l'auteur, de la victime et du contexte permet de dévoiler les mécanismes sous-jacents qui ont mené à l'acte, offrant ainsi une vue d'ensemble indispensable à toute analyse criminologique ou intervention préventive. Ignorer l'un de ces éléments reviendrait à négliger la complexité inhérente au comportement humain et à la dynamique des crimes, limitant ainsi notre capacité à comprendre et à prévenir efficacement de tels actes.

 

Passage a l acte criminel 1

"Mais pourquoi je n'arrive pas à m'endormir ?"

Le 04/08/2024

« Mais pourquoi je n’arrive pas à m’endormir ? »

C’est une question récurrente que beaucoup de personnes se posent. Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi certaines personnes n’arrivent pas à s’endormir le soir. Je ne vais pas aborder à nouveau ces facteurs dans cet article, et encore moins l’aspect environnement, les écrans etc… je les ai précédemment développés dans un précédent article.

Ce que l’on sait moins, c’est qu’il existe une relation symbolique entre le sommeil et la mort. Cette perspective trouve ses racines dans diverses traditions culturelles, littéraires et psychanalytiques.

Symbolisme du sommeil et de la mort

Dans de nombreuses cultures, le sommeil est souvent décrit comme une forme de « petite mort. » Cette analogie repose sur l’idée que le sommeil implique une perte de conscience temporaire, semblable à la perte de conscience permanente que représente la mort.

Hypnos et Thanatos : une association traditionnelle renouvelée à la Renaissance | Cairn.info

Peurs inconscientes

Selon la psychanalyse, le sommeil pourrait être associé à des peurs inconscientes de la mort. Pour certaines personnes, l’idée de s’abandonner au sommeil peut raviver des angoisses profondes liées à la mortalité, à la perte de contrôle ou à l’inconnu.

Freud et le principe de la mort

Sigmund Freud a exploré l’idée que certains individus peuvent avoir des résistances inconscientes au sommeil en raison de la peur de la mort. Dans ses théories sur l’inconscient, il décrit des pulsions de vie et de mort qui peuvent influencer de manière subtile et complexe. Freud a proposé l’existence de deux forces fondamentales dans la psyché humaine : Eros (la pulsion de vie) et Thanatos (la pulsion de mort). Selon cette théorie, certains comportements, y compris les troubles du sommeil, pourraient être des manifestations de ces forces en conflit. La résistance à l’endormissement pourrait être vue comme une lutte contre la pulsion de mort, une tentative de la psyché de se protéger contre l’angoisse existentielle liée à la fin de la conscience.

Expériences traumatiques

Les personnes ayant vécu des expériences traumatisantes, notamment des expériences de mort imminente ou la perte de proches, peuvent développer des associations négatives avec le sommeil. La peur de revivre des souvenirs traumatiques ou d’être vulnérable pendant le sommeil peut rendre l’endormissement difficile. Le sommeil, en devenant un moment où ces souvenirs traumatiques peuvent refaire surface, devient une source de stress et d’angoisse plutôt qu’un refuge réparateur.

Théories existentielles

D’un point de vue existentiel, l’angoisse liée à la condition humaine et à la conscience de la mortalité peut se manifester sous forme d’insomnie. Les réflexions sur la vie, la mort, et le sens de l’existence peuvent devenir plus prononcés la nuit, quand l’esprit n’est pas distrait par les activités diurnes.

Ces perspectives soulignent que, pour certaines personnes, les difficultés d’endormissement peuvent être profondément enracinées dans des symbolismes psychologiques et des peurs existentielles liées à la mort. Ces enjeux peuvent être explorés et traités à travers des approches thérapeutiques comme la psychanalyse ou la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Une exploration plus approfondie de ces aspects symboliques et inconscients peut être nécessaire pour comprendre et traiter les problèmes de sommeil de manière holistique.

 

 

L’importance de l’étayage parental à travers la vie d’Armin Meiwes

Le 21/07/2024

Armin Meiwes : une vie marquée par l’horreur

Enfance et relations familiales

Surnommé « le cannibale de Rotenburg », Armin Meiwes est né le 1er décembre 1961 à Kassel, en Allemagne. Sa jeunesse a été marquée par une relation difficile avec ses parents. Son père, un policier autoritaire, était souvent absent et a fini par quitter la famille lorsque Armin avait huit ans. Cette séparation a eu un impact profond pour lui, le laissant avec un sentiment d’abandon. Sa mère décrite comme possessive et dominante, a élevé Armin dans un environnement strict, le contrôlant étroitement. Isolé, Armin développait un monde imaginaire où il se réfugiait pour échapper à la solitude et à la rigueur de sa vie domestique.

Scolarité et adolescence

Armin Meiwes était un élève moyen, mais il n’avait pas beaucoup d’amis. Ses camarades de classe le décrivaient comme un garçon timide et introverti. A l’adolescence, il commença a fantasmer sur le cannibalisme, utilisant ces pensées pour combler son besoin d’intimité et de contrôle, conséquences directes de son éducation perturbée.

Les circonstances du crime

Les fantasmes d’Armin Meiwes se sont intensifiés avec le temps, jusqu’à ce qu’il passe à l’acte en 2001. Il publia une annonce sur un forum en ligne dédié aux fétiches extrêmes, recherchant un volontaire pour être tué et consommé. A la surprise générale, un homme du nom de Bernd Jürgen Brandes répondit favorablement.

Le 9 mars 2001, Brandes se rendit au domicile de Meiwes à Rotenburg. Les deux hommes eurent des relations sexuelles avant que Meiwes ne coupe le pénis de Brandes, un acte que ce dernier avait souhaité. Brandes saigna abondamment mais, sous l’effet de puissants sédatifs, il continua à coopérer jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Meiwes, selon ses propres aveux, attendit plusieurs heures avant de le tuer en lui tranchant la gorge. Il enregistra la totalité de l’acte sur vidéo, un élément clé lors de son procès.

Conséquences légales et psychologiques

Armin Meiwes fut arrêté en décembre 2002 après que la police eut découvert la vidéo du meurtre. Son procès, qui débuta en décembre 2003, attira une attention internationale en raison de la nature macabre du crime. Meiwes fut d’abord condamné à huit ans et demi de prison pour homicide involontaire, la cour considérant que Brandes avait consenti à sa propre mort. Cependant, après un appel, il fut rejugé en 2006 et condamné à la perpétuité pour meurtre et perturbation de la paix des morts.

Le cas d’Armin Meiwes soulève des questions profondes sur les limites du consentement et les aspects psychologiques de comportements extrêmes. Son enfance marquée par l’isolement et une relation dysfonctionnelle avec ses parents, combinée à des fantasmes déviants, ont abouti à un crime qui restera dans les anales de la criminologie moderne.

 

Pourquoi, selon Bowlby, l’étayage maternel est-il si important pour le petit enfant ?

Selon John Bowlby, l’étayage maternel, ou l’attachement à la figure maternelle, est crucial pour le développement psychologique et émotionnel du petit enfant pour plusieurs raisons fondamentales :

  • Sécurité émotionnelle : la présence constante et rassurante de la mère ou de la figure d’attachement principale fournit à l’enfant un sentiment de sécurité. Ce sentiment de sécurité est essentiel pour que l’enfant puisse explorer son environnement en toute confiance, sachant qu’il peut revenir à une base sûre en cas de besoin.

  • Développement de la confiance : l’attachement sécurisant permet à l’enfant de développer une confiance en lui-même et en ses capacités. La mère, en répondant de manière prévisible et sensible aux besoins de l’enfant, aide celui-ci à comprendre qu’il est digne d’amour et de soin, ce qui favorise une estime de soi positive.

  • Régulation des émotions : les interactions avec la figure d’attachement aident l’enfant à apprendre à réguler ses émotions. Par exemple, lorsque l’enfant est stressé ou effrayé, la présence et les réponses apaisantes de la mère aident à calmer l’enfant, lui enseignant progressivement comment gérer ses propres émotions.

  • Modèles de relations futures : l’attachement initial sert de modèle pour toutes les relations futures de l’enfant. Un attachement sécurisant favorise des relations interpersonnelles saines et stables à l’âge adulte, tandis qu’un attachement insécurisant peut mener à des difficultés relationnelles.

  • Base de développement cognitif : un environnement sécurisant permet à l’enfant de se concentrer sur l’apprentissage et l’exploration plutôt que sur la survie ou la recherche de réconfort. Cela encourage le développement cognitif et la curiosité, facilitant l’acquisition de nouvelles compétences et connaissances.

  • Prévention des troubles psychologiques : un attachement sécurisant est associé à une moindre prévalence de troubles psychologiques. Les enfants qui ont bénéficié d’un bon étayage maternel sont moins susceptibles de développer des troubles de l’anxiété, de la dépression, ou des problèmes de comportement.

En résumé, l’étayage maternel est fondamental car il forme la base sur laquelle l’enfant peut construire sa compréhension du monde, développer des compétences émotionnelles et sociales, et établir des relations saines et stables tout au long de sa vie.

 

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Entre rêve et ennui

Le 10/07/2024

Selon Freud, le processus de création d'un rêve comporte trois phases : la condensation, le déplacement et la figuration symbolique. En combinant ces trois phases, Freud croyait que les rêves étaient une voie royale vers l'inconscient et pouvaient révéler des désirs refoulés et des conflits internes.

- La condensation se réfère au fait que plusieurs idées, émotions ou désirs peuvent être combinés en une seule image ou scène dans un rêve. Cela peut rendre la signification du rêve plus complexe et difficile à interpréter.

- Le déplacement se produit lorsque l'énergie émotionnelle associée à un désir ou à une pensée est déplacée vers un autre objet ou personne dans le rêve. Cela peut conduire à des associations inattendues et à des symboles qui ne sont pas directement liés à la source originale du désir.

- La figuration symbolique se réfère à la représentation symbolique des désirs inconscients dans le rêve. Les symboles utilisés peuvent être personnels et avoir une signification spécifique pour le rêveur, ce qui rend l'interprétation des rêves souvent subjective.

 

Pourquoi est-ce si important de rêver (et d’essayer de s’en souvenir) ?

  • Exutoire pour les désirs inconscients : Les rêves sont une voie royale vers l'inconscient. Ils permettent d'exprimer des désirs refoulés qui ne peuvent pas être réalisés dans la vie éveillée. Les rêves servent de soupape de sécurité, permettant à ces désirs de se manifester sous une forme symbolique, réduisant ainsi la tension psychique.

  • Processus de régulation émotionnelle : Les rêves aident à réguler les émotions en permettant aux individus de traiter des expériences et des sentiments complexes. Ils peuvent aider à digérer des événements stressants ou traumatiques, contribuant ainsi à une meilleure santé mentale.

  • Résolution de problèmes : Les rêves peuvent jouer un rôle dans la résolution de problèmes en offrant des perspectives nouvelles ou inattendues. Pendant le rêve, l'esprit peut faire des connexions libres, ce qui peut mener à des solutions créatives que l'individu n'aurait pas envisagées dans l'état de veille.

  • Consolidation de la mémoire : La recherche contemporaine montre que les rêves participent à la consolidation de la mémoire. Pendant le sommeil paradoxal, le cerveau traite et organise les informations de la journée, intégrant les souvenirs à long terme.

  • Auto-réflexion et développement personnel : Les rêves permettent une forme d'introspection et de compréhension de soi. En interprétant ses rêves, un individu peut mieux comprendre ses motivations, ses peurs et ses désirs, facilitant ainsi la croissance personnelle.

  • Maintien de l'équilibre psychologique : Freud croyait que les rêves maintiennent l'équilibre psychologique en offrant un espace où les conflits internes peuvent être mis en scène et travaillés de manière symbolique. Cette fonction cathartique aide à préserver la santé mentale.

  • Expression créative : Les rêves peuvent être une source d'inspiration créative. De nombreux artistes, écrivains et scientifiques ont puisé dans leurs rêves pour obtenir des idées innovantes et des œuvres d'art.

En résumé, rêver est une activité essentielle qui joue plusieurs rôles importants dans la vie psychique d'un individu, allant de la régulation émotionnelle et la consolidation de la mémoire à l'expression des désirs inconscients et la résolution créative de problèmes.

Est-ce que s'ennuyer n'est pas similaire à rêver ?

L'ennui et le rêve sont deux états de conscience distincts, mais ils partagent certaines similitudes en termes de processus cognitifs impliqués.

Quelles sont les différences entre ces deux états ?

  • Etat de conscience :
    • Rêve : Les rêves se produisent principalement pendant le sommeil paradoxal (REM), un état de conscience altéré où l'esprit est actif mais le corps est paralysé.
    • Ennui : L'ennui se produit lorsque l'individu est éveillé et conscient, mais éprouve un manque de stimulation ou d'intérêt pour son environnement ou ses activités.

  • Nature des Expériences :
    • Rêve : Les rêves sont des expériences mentales souvent vives et complexes, impliquant des scénarios imaginaires, des symboles et des émotions intenses.
    • Ennui : L'ennui est une expérience de vide ou de désintérêt, où l'esprit peut vagabonder, mais sans la structure narrative ou émotionnelle intense des rêves.

  • Objectifs et Fonctions :
    • Rêve : Les rêves ont des fonctions spécifiques comme la consolidation de la mémoire, la régulation émotionnelle et l'expression des désirs inconscients.
    • Ennui : L'ennui pousse l'individu à rechercher des stimuli ou des activités plus intéressantes et peut encourager la réflexion et la créativité comme moyen de sortir de cet état.

Quelles sont les similitudes entre ces deux états ?

  • Vagabondage de l'Esprit :

Dans les deux états, l'esprit peut errer librement, explorant des pensées et des idées sans contrainte. Cela peut mener à des associations libres et des idées créatives, bien que les rêves tendent à être plus structurés et narratifs.

  • Processus Cognitifs :

Les deux impliquent des processus cognitifs similaires tels que l'imagination, la mémoire et l'association d'idées. Le vagabondage mental pendant l'ennui peut parfois conduire à des états de rêve éveillé ou de rêverie diurne, où les pensées deviennent plus fluides et moins structurées.

  • Réflexion et Introspection :

L'ennui, tout comme le rêve, peut fournir un espace pour l'introspection et la réflexion personnelle. En l'absence de stimulation externe, l'esprit peut se tourner vers l'intérieur, permettant une exploration des pensées et des sentiments.

Conclusion

Bien que l'ennui et le rêve soient des états de conscience distincts, ils partagent certaines similitudes dans les processus cognitifs impliqués, comme le vagabondage de l'esprit et l'utilisation de l'imagination et de la mémoire. Cependant, les fonctions spécifiques et les contextes dans lesquels ils se produisent sont différents. Les rêves ont des fonctions psychologiques et biologiques spécifiques liées au sommeil, tandis que l'ennui agit comme un signal pour chercher des stimulations nouvelles et peut inciter à la créativité et à la réflexion.

 

Femme qui s ennuie

Le passage à l'acte criminel en 4 phases

Le 26/05/2024

Si l’on parvient à découvrir les conditions du passage à l’acte, il sera possible de recenser les syndromes de l’état dangereux, ces faisceaux de symptômes qui alertent le criminologue sur la probabilité d’un dénouement délictueux.


Le passage à l’acte n’a que l’apparence de la soudaineté. Le crime n’est qu’une longue patience, résultat d’une morne application quotidienne, souvent inconsciente, du criminel, et d’une conjonction de circonstances funestes. Selon Pinatel, « le crime est la réponse d’une personnalité à une situation ».
Égocentrisme, labilité, agressivité, indifférence affective, tels sont les quatre caractères fondamentaux de la personnalité qui sous-tendent le passage à l’acte.


Lorsqu’ils étudient les facteurs mésogènes, les criminologues font une distinction entre le « milieu du développement », qui influence la formation et l’évolution de la personnalité (la famille, les groupes sociaux, etc.), et le « milieu du fait », c’est-à-dire les situations dans lesquelles est placé le délinquant au moment de son crime. C’est ce milieu du fait qui joue un rôle plus ou moins important dans le déclenchement du passage à l’acte.
Le « milieu » désigne l’ensemble des facteurs extérieurs, matériels et moraux (environnement, climat, cadre), qui entourent et conditionnent un individu. Réciproquement l’individu agit sur son milieu. Par métonymie, le terme est employé comme équivalent de « monde » ou de « groupe social » (classe, famille, profession). Il signale alors la cohérence et la relative clôture d’un groupe, dont les éléments sont soumis à des influences et à des lois communes.


Le processus qui conduit à l’accomplissement de l’acte grave comporte quatre phases principales :

- la phase de 1’assentiment inefficace,

- la phase de 1’assentiment formulé,

- la phase de la crise,

- et le dénouement.

L’élément essentiel de ce processus est le « devenir » du sujet : ce que le criminel est devenu psychologiquement, généralement sans le savoir, devenir qui n’est perceptible que dans une étude portant sur une longue durée, car seule la durée permet de saisir l’évolution ou la stagnation.

L’étape initiale de l’assentiment inefficace est l’aboutissement d’un lent travail inconscient. Une occasion quelconque révèle au sujet « un état souterrain préexistant » : un rêve, la lecture d’un fait divers, une conversation, un film ou toute autre circonstance lui fait entrevoir par une sorte d’association d’idées ce que, sans le savoir encore clairement, il souhaitait vaguement depuis quelque temps, par exemple la disparition de son conjoint, dont il est las. Il accepte alors l’idée de cette disparition possible. Mais la mort de son conjoint est représentée dans son esprit comme un phénomène objectif dans lequel il ne prend personnellement aucune part. La mort n’est pas son œuvre ; il imagine qu’elle puisse résulter de la nature des choses, d’un accident de la route, d’une maladie, d’un cataclysme, d’un suicide... Mais il envisage cette possibilité sans déplaisir : acquiescement encore inefficace, puisque le sujet ne se représente pas encore en tant qu’auteur de ce drame. 


Dans la plupart des cas, la velléité homicide très indirecte et très détournée s’arrête là, car l’équilibre est vite rétabli par une réaction morale. Mais quelquefois cela va plus loin. L’assentiment, d’inefficace, devient alors un acquiescement formulé. Tout en continuant à s’efforcer de penser que la disparition pourra s’accomplir sans son concours, le sujet commence à se mettre lui-même en scène en tant qu’adjuvant de l’œuvre destructrice. Mais la progression de cette idée passe par des hauts et des bas. Le travail de dévalorisation de la victime alterne avec l’examen des inconvénients du crime. A ce stade, « un rien peut faire accomplir un bond prodigieux en avant ou susciter une fuite éperdue ». Le crime peut même survenir prématurément au cours de cette période, alors que la préparation du criminel n’est pas complète ou qu’il n’a pas eu le temps ou la hardiesse « de se regarder lui-même ». Une ivresse, une discussion, un événement hors série, une occasion exceptionnelle offerte par le hasard précipitent les choses. C’est ici, note De Greeff, que pourront se situer des actes mal exécutés ou dont l’éclosion apparemment soudaine trompera la justice sur leur véritable signification (processus d’acte subit et irréfléchi). Mais, souvent, le dénouement est précédé d’une crise.


La crise est le signe que l’homme « marche à reculons » vers un acte aussi avilissant qu’un crime. Il ne s’y détermine qu’après une véritable « agonie morale ». Il faut qu’il se mette d’accord avec lui-même, qu’il légitime son acte. Plus il est « stabilisé dans des pratiques morales lui enjoignant la réprobation d’un tel acte, et plus il lui faudra de temps pour s’adapter à cette déchéance ». Quelques criminels cependant, pour surmonter cette pénible crise, s’imposent à eux-mêmes un processus avilissant « en se créant une personnalité pour qui le crime ne soit plus une chose grave et tabou ». 


Après le dénouement, on constate généralement un changement d’attitude. Le délinquant, qui se trouvait auparavant dans un état d’émotivité anormale va manifester, selon les cas, un soulagement, des regrets, de la joie ou de l’indifférence. « Toute la personnalité du criminel se trouve condensée à ce moment-là. »
La réaction d’indifférence ou de désengagement, si bien décrite par De Greeff, se rencontre chez les criminels qui, ayant longuement vécu la préparation psychologique de leur acte, considèrent le résultat comme une conclusion logique de leur projet. Ils ont fait ce qu’ils voulaient accomplir et ils n’éprouvent pas le besoin de dramatiser davantage.

 

Passage a l acte criminel
Sources :
Mathilde Barraband, « Milieu », dans Anthony Glinoer et Denis Saint-Amand (dir.), Le lexique socius, URL : 
http://ressources-socius.info/index.php/lexique/21-lexique/34-milieu

 

La théorie de la contrainte non choisie, où : pourquoi dire "non" ?

Le 09/05/2024

Il existe un lien de cause à effet entre ne pas savoir dire « non » et le harcèlement moral et affectif.

Ce lien, nous le subissons tous mais à divers degrés. C’est pour cela que certaines personnes sont plus affectées que d’autres.

Ce lien est subtil, implicite, ténu voire malsain. C’est ce que j’appelle la théorie de la contrainte non-choisie. C’est le fait d’imposer à l’autre une tâche, un service alors qu’il existe d’autres possibilités. C’est rendre l’autre redevable pour se déresponsabiliser et se placer en position de dominant, pour avoir un ascendant sur l'autre.

Par exemple, un petit groupe de personnes reviennent d’un café et l’une d’elles (personne A) demande à une autre (personne B) de lui déposer son téléphone et son gobelet de boisson à son bureau, le temps qu’elle se rende aux toilettes. Ça s’apparente à un service tout à fait banal, mais l’autre possibilité eut été que la personne A dépose elle-même ses affaires à son bureau pour aller ensuite aux toilettes, sans avoir à solliciter la personne B.

Si la personne B accepte de rendre ce service, elle accepte alors implicitement une relation de subordination qui se répètera forcément parce qu’elle sera vue comme serviable. Sauf que si ce type de services se multiplie, cela provoquera un stress chez la personne A qui pourrait devenir délétère à la longue. 

Autre exemple avec les aventuriers de Koh-Lanta, lorsqu’au moment des nominations l’un des aventuriers dit à un autre : « j’ai éliminé 2 amis à moi alors que ça me déchirait le cœur. Là, je te demande simplement aujourd’hui de faire la même chose avec untel. »

Ce type de demande crée un lien de subordination insidieux qui vous place en position de devoir effectivement réaliser ce service pour l’autre. Mais comme vous pouvez vous en apercevoir, l’autre n’est pas démuni d’un intérêt personnel, d’une intention qui est manipulatrice pour autant qu’elle n’ait pas d’autre solution que de vous solliciter.

La racine du mot « contrainte » est CONSTRINGERE qui désigne ce qui est enserré par des liens, enchaîné, entravé, dominé. Une contrainte, ce sont des règles attribuées auxquelles le sujet doit se conformer, qui lui indiquent ce qu’il doit ou ne doit pas faire. « La notion de contrainte implicite met l’accent sur les inférences du sujet à partir d’une activité de compréhension des contraintes explicitent (cairn.info). »

Une contrainte choisie rend la personne qui l’accepte actrice de son choix, c’est intentionnel. L’inverse lui confère un rôle passif, de soumission car ce sera un choix non intentionnel.

C’est facilement compréhensible lorsque vous devez signer un contrat de travail ou un prêt financier.

Savoir dire « non » vous permet de ne pas accepter le stress inhérent et possiblement les conséquences qui peuvent en résulter. C’est vous protéger.

 

Maillon brise

 

Comprendre et traiter l'inhibition

Le 07/04/2024

Comprendre l’inhibition et ses mécanismes

L'inhibition, en psychologie, fait référence à un processus mental qui consiste à supprimer ou à restreindre une pensée, un comportement ou une émotion. Cela peut se produire de différentes manières, telles que l'inhibition cognitive, émotionnelle ou comportementale. L'inhibition peut être à la fois bénéfique et nuisible, en fonction du contexte et de la manière dont elle est utilisée.

L'inhibition cognitive, par exemple, peut être utile pour se concentrer sur une tâche spécifique en ignorant les distractions. Cependant, une inhibition excessive peut également entraver la créativité et la flexibilité mentale. De même, l'inhibition émotionnelle peut être nécessaire pour contrôler ses réactions dans des situations sociales, mais elle peut également conduire à une suppression excessive des émotions, ce qui peut être préjudiciable à long terme.

En psychologie, l'étude de l'inhibition est importante pour comprendre comment les individus régulent leur comportement et leurs émotions. Les chercheurs s'intéressent également à la manière dont l'inhibition peut être perturbée dans des troubles tels que l'anxiété, la dépression ou le trouble de stress post-traumatique.

 

Comment l'inhibition, en psychologie, peut-elle être perturbée par des troubles comme l'anxiété et la dépression ?

L'inhibition peut être perturbée par des troubles tels que l'anxiété et la dépression de plusieurs manières.

Dans le cas de l'anxiété, une inhibition excessive peut se produire en raison d'une hyperactivation du système de réponse au stress. Cela peut entraîner une inhibition cognitive, où les pensées négatives et les préoccupations anxieuses dominent l'esprit, entravant la capacité à se concentrer sur des tâches importantes.

De plus, l'anxiété peut également entraîner une inhibition émotionnelle, où les émotions sont refoulées ou supprimées pour éviter les situations stressantes, ce qui peut conduire à une détresse émotionnelle accrue à long terme.

En ce qui concerne la dépression, l'inhibition peut être perturbée par une diminution de la motivation et de l'énergie, ce qui peut entraîner une inhibition comportementale. Les individus déprimés peuvent avoir du mal à initier des actions ou à s'engager dans des activités sociales, ce qui peut renforcer le sentiment de désespoir et d'isolement.

De plus, la dépression peut également entraîner une inhibition émotionnelle, où les émotions positives sont supprimées ou atténuées, ce qui peut contribuer à un sentiment général de vide et de détachement.

En conclusion, l'inhibition est un processus complexe et multifacette qui joue un rôle crucial dans la régulation du comportement et des émotions. L'anxiété et la dépression peuvent perturber l'inhibition en modifiant la manière dont les individus régulent leurs pensées, leurs émotions et leurs comportements.

Comprendre ces mécanismes peut être crucial pour développer des interventions efficaces pour traiter ces troubles et améliorer le bien-être mental des individus concernés.

Verbaliser, c'est guérir !

Le 19/02/2024

Je publie à nouveau cet article de 2016 qui fait la part belle à la nécessité de parler, sans filtre ni jugement, à une personne hors de son cercle. Nous devrions tous nous accorder ce temps d'extériorisation.

Je vous laisse le lire et je me tiens à votre disposition si vous souhaitez un soutien psychologique.

Verbaliser, c’est guérir !

La définition de « verbaliser » est : dresser un procès-verbal. C’est aussi s’exprimer, se faire comprendre par le langage, formuler ses pensées par la parole, faire connaître ses sentiments et ses opinions (réf. Larousse).

Verbaliser, c’est donc exprimer une idée, un sentiment, une émotion. Au contraire, intérioriser équivaut à garder pour soi, sans partage, au risque de ne pas se faire comprendre.

La conséquence néfaste est le refoulement de cette émotion et la naissance d’un sentiment négatif qui, s’il n’est pas extériorisé, enflera comme une tumeur et générera une stratégie d’adaptation envers l’objet/la personne/la situation qui en est à l’origine.

Ce sentiment négatif ne disparaît jamais, il ne demande qu’à s’exprimer de n’importe quelle façon (sublimation, déplacement…).

L’émotion comme système d’échange

Faisons un focus rapide sur la perception et la régulation des émotions. Elles passent par 3 systèmes (réf. Neurofit.ch) :

- le système neurophysiologique (hormonal et neurovégétatif),

- le système moteur (corps, visage, voix),

- le système cognitif expérientiel (c’est la capacité à prendre conscience et à verbaliser le ressenti).

L’émotion est le liant entre les individus dont un des buts est l’inclusion (appartenir à un groupe).

L’individu dispose de 2 processus distincts pour appréhender la réalité (réf. Les motivations.net) :

- le système expérientiel qui est instinctif, associatif, orienté vers l’action immédiate mais avec un mode de pensée stéréotypé et émotionnel,

- le système rationnel, plus analytique et logique, dirigé par la raison. L’individu évalue, encode, décode, prévoie et ensuite agit.

Dans la communication interpersonnelle, ces 2 systèmes sont aisément identifiables lorsque la personne s’exprime davantage avec l’une ou l’autre de ses mains.

Par exemple, un homme politique comme François Bayrou va s’exprimer en majeur partie avec sa main droite. Un discours qui est donc analytique, ce qui est normal pour un bègue.

Alors que le témoignage d’une personne sur un évènement personnel verra une main gauche plus active que la droite (hémisphéréité).

Pourquoi devoir verbaliser ses émotions ?

Mais ne soyons pas clivant. Nous ne sommes ni tout l’un, ni tout l’autre, mais un savant mélange dont notre tempérament et notre caractère sont le reflet. Un cerveau droit (instinctif) qui communique avec un cerveau gauche (analytique) grâce à un corps calleux, véritable autoroute du partage de l’information.

Il faut bien avoir en tête que l’Etre Humain recherche la satisfaction de son plaisir personnel (pulsions) et l’évitement du déplaisir face au principe de réalité.

L’Etre Humain doit préserver son équilibre psychique et physiologique (homéostasie) grâce à différentes stratégies d’adaptation. S’il n’y a pas de passage à l’acte pour satisfaire son plaisir, une frustration va naître et se diffuser insidieusement dans le psychisme. Elle va investir chaque recoin de nos pensées, tapie, pour ne demander qu’à être satisfaite d’une manière ou d’une autre.

Le déséquilibre psychique (visible sur le corps par des micros démangeaisons au visage et sur les membres) intervient dès lors qu’un trop grand nombre d’envies ne sont pas réalisées, lorsque la coupe des frustrations déborde ou lorsqu’une situation est vécue comme un traumatisme.

Les occasions de refouler une idée, un sentiment ou une émotion sont nombreuses, que ce soit au travail, en société ou dans la sphère privée. Mais cela se fait toujours au détriment de soi.

Une des stratégies la plus efficace  

Cela va permettre de se concentrer sur l’émotion ressentie, de la décrire, de lui donner corps grâce à la richesse du vocable employé (granularité).  Mettre des mots sur ce qui est ressenti  permet de se respecter et de gagner en estime de soi. Vous occuperez l’espace de communication (professionnel, familial, privé) avec plus d’efficience, vous enrichirez votre point de vue grâce aux différents angles d’analyse qui s’imposeront à vous et enfin, vous responsabiliserez l’autre en lui faisant prendre conscience de l’impact que la situation/parole a eu sur vous.

Objectif : être soi

S’exprimer, verbaliser, c’est être plus cohérent avec soi-même et envers les autres. C’est rendre la communication plus fluide, plus honnête mais surtout, c’est une contre-stratégie au  refoulement qui est la porte d’entrée prépondérante de la dépression.

Vous enrichirez votre point de vue grâce aux différents angles d’analyses qui s’imposeront à vous et enfin, vous responsabiliserez l’autre en lui faisant prendre conscience de l’impact que la situation/parole a eu sur vous.

#soutienpsychologique

 

Verbaliser