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Observations complémentaires au débat #MLP vs #EM
Le 08/05/2017
Beaucoup d’analyses ont été faites (presse écrite, télé, vlog) sur les gestes effectués par #MLP et #EM lors du débat d’entre 2 tours. Cependant, je ne vous propose pas une énième analyse qui donnerait mon interprétation sur leur stratégie respective, ni les gestes les plus flagrants qu’ils ont pu faire.
Je vous livre simplement mes observations qui viennent en complément de ces analyses. Mes observations portent sur les attitudes récurrentes durant toute la durée du débat, et sur le type d’émotion transmis par chacun des candidats. Pour moi, il n’y a pas de vainqueur mais deux stratégies biens différentes qui ont malgré tout eu un impact sur les indécis.
#MarineLePen
Son émotion véhiculée est l’agressivité afin de pousser #EM dans ses retranchements. Son écoute est attentive et sur la défensive, illustrée par un visage en axe rotatif gauche et un axe latéral droit – elle regarde #EM avec son hémi visage gauche.
Son buste est très mobile du début à la fin, ce qui donne une image peu rassurante et une personnalité peu stable. Comme mes confrères, je constate de nombreux faux sourires qui ne sont faits que pour atténuer/ironiser la pique lancée, mais j’observe aussi une asymétrie de son visage. Si le côté droit du visage de #MLP est ouvert, c’est bien le contraire pour le côté gauche qui lui s’affaisse. Le côté droit du visage représente le lien avec l’extérieur alors que le côté gauche est plus personnel. Cette asymétrie traduit un malaise de situation, ce que provoque également ce sentiment de colère qu’elle arbore.
Durant la 1ère heure de débat, les mains sont très proches de la table et de son corps. Les mouvements ne sont pas amples et les coudes sont dissimulés. #MLP est dans la retenue malgré ses vociférations. D’ailleurs, elle semble comme étriquée assise sur son siège, les épaules basses, les coudes serrés contre elle. Une attitude très enfantine finalement, un peu tétanisée par l’enjeu du débat. Disons qu’elle fait montre de prudence face à #EM dont elle craint la répartie.
Passée cette heure, les gestes sont plus élevés et les coudes viennent s’ancrer sur la table.
Serait-elle en pleine confiance ? Pas tout à fait… il n’y a qu’à voir les très très nombreux gestes effectués main droite, lorsqu’elle replace une mèche de cheveux derrière l’oreille. #MLP se recadre, se reconcentre, se réassure, se remotive ! Son stress trouve une voie de décompensation par la préhension de son stylo qu’elle manipule.
Hormis cette mèche de cheveux replacée derrière l’oreille, #MLP fait souvent un geste plus symbolique et qui traduit bien malgré elle son agressivité :
Cependant, je trouve un geste que les deux prétendants effectuent souvent et en miroir : les mains jointes qui tranchent (mouvement de haut en bas) ou qui réunissent (mouvement de l’extérieur vers l’intérieur).
#EM
Contrairement à sa vis-à-vis, le futur Président affiche un grand contrôle et une certaine neutralité qu’il va essayer de garder de bout en bout. Il se veut pédagogue et plein de sang-froid, mais certains gestes (que nous verrons un peu plus loin) vont trahir son arrogance, voire sa désinvolture en passant par de l’agacement. #EM ne se laisse pas déstabiliser, il fait même preuve d’assurance. Son buste très en avant dès le début, les coudes bien posés sur la table avec les mains biens hautes. C’est une attitude de dominant.
Les deux mains sont tout de suite très mobiles, elles concluent, énumèrent, ponctuent et illustrent les propos.
Contrairement à #MLP, le visage de #EM est en axe rotatif neutre – c’est-à-dire qu’il la regarde bien en face – et quelques fois en axe latéral droit trahissant une écoute rigide. Cependant, il arbore sur la partie économique un sourire moqueur voire ironique. Il balaie les piques avec sa main droite pleine de désinvolture, et se permet même de reposer son menton sur sa main lorsque le thème de la sécurité intérieure est abordé.
Voilà ce qu’il fallait ajouter à ces différentes analyses et qui, je l’espère, vous éclairera sur les attitudes récurrentes que vous avez pu vous-mêmes observer, sans pouvoir les interpréter.
Le 25/03/2017
Régulièrement, je lis le témoignage de personnes ayant vécu un évènement traumatisant survenu dans leur petite enfance, leur adolescence ou encore à l’âge adulte. Cette démarche de libération de la parole est nécessaire, je la respecte avec force.
Je ne peux m’empêcher de penser à celles qui n’arrivent pas à exprimer ce choc qu’elles ont vécu. Parler à la première personne n’est pas chose aisée, ni forcément souhaitée. C’est un passage à l’acte dont les conséquences sur l’entourage sont à prendre en considération.
Il est cependant possible d’utiliser d’autres moyens qui peuvent être créatifs, comme écrire, sculpter, dessiner, faire du sport, jouer au théâtre… tous moyens de sublimation qui, en apparence impersonnels, auront cette force d’extérioriser le trauma sans que quiconque ne puisse pointer du doigt cette personne comme étant une victime, sans la juger. La victime n’a pas forcément envie de passer comme telle parce qu’elle a pu développer des stratégies comportementales qui lui ont permis de s’en sortir jusqu’aujourd’hui, parce que son entourage ne comprendrait peut être pas, ni bien le vivre non plus, le plaçant face à leurs manques (ne pas s’être aperçu de…, avoir préféré le déni…).
Cependant, comme évoqué dans un précédent article, la verbalisation est salvatrice même si elle est dépersonnalisée et réalisée indirectement… « Le malheur n’est jamais pur, pas plus que le bonheur. Mais dès qu’on en fait un récit, on donne sens à nos souffrances. »
Un traumatisme est une effraction du psychisme suite à un évènement soudain qui porte atteinte à l’intégrité de la personne (guerre, maltraitance, violence…).
« Il semble exister un équilibre neurologique dans un système physiologique distinct qui permet à l’information d’être traitée en vue d’une résolution adaptative. (…) Quand quelqu’un fait l’expérience d’un trauma psychologique grave, un déséquilibre se produit dans le système nerveux. (…) Le système est incapable de fonctionner de façon optimale et l’information acquise au moment de l’évènement est maintenu dans son état perturbant. »
Le traumatisme sera plus difficile à surmonter si la victime s’est vue passive ou si l’action de l’agresseur était volontaire.
Il sera « moins impactant » si la victime a le sentiment de pouvoir, à l’avenir, éviter toutes situations similaires grâce à l’adoption d’un comportement différent comme une attitude corporelle plus affirmée.
Par exemple, nous savons que les criminels violents ciblent les femmes, les personnes âgées et sont à la recherche d’indicateurs de faiblesse ou de peur. En Synergologie, nous avons observé qu’un des signes précurseurs d’une agression physique est le « recentrage » de l’agresseur. Il replace ses vêtements sur lui juste avant de passer à l’acte et avant d’investir la distance « personnelle » puis « intime » de sa victime. Il ne montre aucune micro démangeaison avant l’attaque et ne cligne pas non plus des paupières !
Le traitement que la personne fait consciemment ou inconsciemment de l’évènement traumatique peut ainsi avoir des effets plus bénéfiques que d’autres.
« Nos souffrances ne sont pas vaines, une victoire est toujours possible. »
La résilience est un moyen qui permet de s’en sortir avec le moins de dommage, dans la mesure où la victime se sert de l’évènement pour ajuster sa façon de faire, de voir la vie, d’être. La résilience permet de rebondir pour être plus fort. Cette restructuration cognitive permet une certaine immunisation comportementale face aux évènements stresseurs, mais elle se fait au détriment de l’émotionnel puisqu’il y a surinvestissement dans le cognitif. « Presque tous ceux qui s’en sont sortis ont élaboré, très tôt, une « théorie de vie » qui associait le rêve et l’intellectualisation. (…) L’intellectualisation permet d’éviter l’affrontement qui nous impliquerait personnellement. » De mon point de vue, cette capacité cognitive est déjà ancrée dans l’individu dès son plus jeune âge et ne fait que se renforcer par la suite, au gré des évènements de la vie.
En revanche, une personne plus « émotionnelle » ou avec un sentiment d’efficacité personnelle moins affirmé, aura plus de difficultés parce qu’elle devra faire face à un flux extrêmement fort d’émotions qui ne pourra être dompté, noyant la victime dans un brouhaha émotionnel. Le traumatisme va faire voler en éclats les idéaux de la victime, ses croyances en un monde juste et prévisible et il peut conduire à un syndrome post traumatique.
Comment le thérapeute peut-il aider en identifiant la logique cérébrale ?
Ce n’est pas chose facile que de verbaliser un évènement traumatique, récent ou ancien. C’est se découvrir, se mettre à nu et dévoiler sa faille la plus béante. La crainte d’être jugé est prégnante. La relation thérapeute/patient est fondée sur la confiance, la bienveillance, l’assertivité et l’empathie. Quel est intérêt pour le thérapeute de savoir si son patient est plus cognitif qu’émotionnel ? Eh bien il saura si son patient s’exprime avec spontanéité ou avec des filtres. Il pourra ainsi orienter et affiner son questionnement de façon plus efficiente, plus pertinente.
Une personne qui a une préférence hémisphérique Gauche va présenter préférentiellement son hémi visage Droit ! Elle s’exprimera en contrôlant ses mots, en expliquant son discours et aura les mains plutôt en pronation alors qu’une personne ayant une préférence hémisphérique Droit, présentera plus naturellement son hémi visage Gauche avec toute sa spontanéité et aura les poignets plus ouverts en supination. La première privilégiera l’appui de son discours avec sa main droite, tandis que la seconde utilisera sa main gauche.
Alors, comment s’en sortir réellement ?
Il est nécessaire de multiplier les différentes approches thérapeutiques, c’est-à-dire la Thérapie Cognitive et Comportementale, l’EMDR mais également la psychothérapie.
- être informé sur la normalité des symptômes, sur leur évolution et les possibilités de traitement,
- être incité à visualiser à nouveau l’évènement mais bien sûr dans un environnement (cabinet de psy) sécure,
- utiliser ce pouvoir qu’offre la catharsis,
- réguler l’activité neurovégétative grâce aux méthodes de respiration, de training autogène de Schultz, de yoga, de méditation de pleine conscience…
- utiliser la restructuration cognitive grâce à une grille de traitement des ruminations,
- développer une qualité d’acceptation parce qu’on ne peut pas « effacer » ce qu’il s’est passé et améliorer l’affordance (« faculté qu’a l’organisme de se comporter en percevant ce que l’environnement lui offre en termes de possibilités d’actions »),
- devenir acteur de sa vie en s’impliquant avec créativité dans des relations sociales (associations, formations, loisirs, politique…).
Mais bien sûr, cela ne peut se faire qu’avec un accompagnement psychologique qui est nécessaire et primordial, je le réaffirme.
Aujourd’hui encore plus qu’hier, il est primordial de protéger la petite enfance, l’adolescence mais également les Droits des Femmes en luttant activement contre la violence scolaire, sociale, professionnelle... Oserais-je aller jusqu’à dire qu’il serait nécessaire de dispenser des cours d’éducation parentale concomitamment aux cours d’accouchement ? C’est une évidence…
Réf. : Boris Cyrulnik (« un merveilleux malheur », Odile Jacob), Psychoweb, Jacques Van Rillaer (SPS n°294), Francine Shapiro (« manuel d’EMDR », InterEditions), Jacques Fradin, Inserm, Roger Sperry, Edward T. Hall (« la dimension cachée », Points), Nelly Boulassy (« anticiper une agression physique, étude des signes précurseurs »), slate.fr/life/79723/victime-agression-demarche, acrh.revues.org/7338
Poutine vs Sarkozy : sommet du G8 en 2007
Le 19/02/2017
Le sommet du G8 2007 réunissait les dirigeants des 7 pays démocratiques les plus industrialisés et la Russie, du 6 au 8 juin 2007, en Allemagne. Au cours de ce G8, Nicolas Sarkozy a vivement critiqué la politique menée par Vladimir Poutine. Mais lors d’un tête à tête, le Président russe va réajuster à sa façon l’équilibre des pouvoirs…
Lors de la conférence de presse qui suivit, l’ensemble des journalistes présents a attribué l’attitude de Nicolas Sarkozy à une ivresse, mais la réalité est toute autre.
Au-delà des éléments verbaux repris par Nicolas Hénin, voyons comment cela s’est traduit par le langage non verbal.
[2.06] : NS arrive d’une démarche plutôt assurée pour quelqu’un que les journalistes disent être ivre. Je ne vois pas d’hésitation, le poids du corps s’ancre avec détermination dans chaque pas.
[2.11] : « Vous préférez que je réponde aux questions ? » NS affiche du dépit sur son visage, illustré par la commissure gauche de sa bouche qui est ascendante. Ce dépit se mêle de surprise avec ses rides du front et les sourcils en « accent circonflexe ». Je peux distinguer aussi son hémi visage droit commandé par le cerveau analytique (hémisphère gauche) plus crispé que le gauche.
[2.44] : « Du fait de l’humiliation que venait de lui infliger Vladimir Poutine ». Sur cette image que vous pouvez arrêter, vous pouvez observer une différence évidente de hauteur au niveau des épaules. La gauche est beaucoup plus haute (hypertonique) et contractée afin de se protéger. C’est instinctivement le bras gauche qui s’élève en premier en bouclier vers le danger, pour se protéger. En revanche, la droite est plus basse, en cohérence avec cet hémi visage droit moins expressif.
La mâchoire est pendante, exprimant ainsi le renoncement, l’hébétude.
Enfin, sur cette même image, NS marque un retour sur soi avec son regard et son menton bas, marquant ainsi une infériorité.
[2.45] : Ce sentiment, qui est aussi la peur, est encore plus lisible à ce moment avec des rides en forme de vagues sur le front, avec le blanc des yeux très apparent sur le bas de l’iris.
[2.48] : « Nous avons évoqué tous les sujets… » dit NS avec la bouche en huître (propos retenus) et une crispation des sourcils désireux de marquer/d’insister sur ce point en particulier.
[2.52] : « La Tchétchénie… » avec le sourcil droit levé qui veut mettre le monde extérieur à distance. Le regard est défocalisé et la lèvre est mordue, ce qui ne s’observe que dans un contexte négatif s’il n’est pas associé à un vrai sourire.
[2.58] : « Les Droits de l’Homme… » avec la commissure gauche de la bouche qui remonte (ascendante) avec un mordillement de la lèvre inférieure (encore).
[3.00] : « Le Droit des homosexuels… » avec du dégoût teinté de peur dans l’expression du visage, les dents inférieures sont très visibles et les narines sont retroussées, prêtes à inspirer davantage d’air (qui semble lui manquer).
Comme souvent, nous voyons que la réalité n’est pas forcément celle qu’ON nous présente.
La réalité est que le corps parle à notre insu, qu’il produit des signes observables et que nous avons aujourd’hui les moyens de les décrypter.
Merci à Emmanuelle Fitoussi pour la suggestion.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=HEpcPdcJqR8
Biblio. : Nicolas Hénin, « La France russe », 2016
Pénélope Fillon savait-elle qu'elle était rémunérée ?
Le 04/02/2017
Le regard de Pénélope Fillon me fait fortement penser à celui de Lady Diana. Un regard triste, dirigé vers le bas dans une certaine réserve, très fréquent dans cette séquence. Il va également souvent se perdre à l’extérieur gauche ou droit, une façon d’échapper momentanément à la réalité.
« Que faites-vous de vos journées, quand votre fils est à l’école ? »
A cette question, l’embarras voire même le désarroi se lit sur le visage de Mme Fillon, la bouche reste un instant entrouverte, la commissure des lèvres est ascendante et le corps s’affaisse… jusqu’au moment où il faut bien répondre ! Alors le corps se redresse, la bouche se ferme avec une certaine tension dans les lèvres (dubitative Mme Fillon) puis les sourcils se font plus hauts : il est temps de répondre.
Le corps part alors sur sa gauche dans une argumentation hésitante, timide. L’axe de tête est à gauche, l’œil directeur est le droit, traduisant de la soumission à son rôle de « femme de… » peu valorisant pour elle. A ce moment de sa vie, Pénélope Fillon n’est certainement pas une femme épanouie.
« J’ai toujours vécu comme n’importe qui d’autre. »
Du dépit aussi avec cette réponse qui la renvoie à la banalité du quotidien d’une mère (célibataire ?) qui ne travaille pas. Ses yeux sont grands ouverts, les sourcils très hauts et le regard perdu dans le vague.
Il faut attendre qu’elle évoque son inscription en Littérature Anglaise pour voir enfin un sourire vrai, spontané. Retour sur soi, regard vers le bas, l’évocation de cette activité « loisirs » semble la ravir.
François Fillon laisse-t-il sa femme libre de travailler ?
« Je me suis rendu compte que mes enfants ne me voient que comme leur mère », sa main droite va positionner cette fonction « mère » à sa droite, s’en désolidarisant. Pénélope Fillon aspire à occuper différemment ses journées qu’à materner.
Elle oppose à cette fonction sa formation scolaire : diplôme de français, de droit, concours d’avocat ! C’est dit avec de la tension dans la mâchoire et les dents serrées (agressivité contenue), mais les sourcils et le front sont plissés et montrent toujours cette tristesse.
Enfin, à 4min. 21 je passe l’interview à 25% de la vitesse normale, au moment où Pénélope Fillon dit clairement qu’elle n’a pas été l’assistante de son mari. Elle initie un « non » de la tête par la gauche, en toute sincérité donc !
Cette tristesse prégnante, que j’ai observé tout au long de cette interview, est illustrée par cette image arrêtée à 3min 05 et nous fait, aujourd’hui, nous poser cette question : Pénélope Fillon était-elle au courant de ces indemnités qui lui étaient versées ? La réponse semble évidente maintenant que vous venez de lire mon analyse de sa gestuelle, elle le sera encore plus lorsque vous lirez l’article d’Elodie Mielczareck : http://www.analysedulangage.com/index.php/2017/02/03/penelope-ne-savait-zones-dombre-discours-de-fillon-mots-trahissent-pensee/
Lien vers l'interview : https://www.youtube.com/watch?v=YS1a8n_cBNs
"Mal-aise" chez Michelle Obama
Le 22/01/2017
L’accueil du couple Trump par les Obama a été vivement commenté à travers le monde et dans tous les médias. Beaucoup comme l’AFP restent objectifs pour décrire l’arrivée du nouveau couple présidentiel, pendant que d’autres médias commentent avec la teinte d’hostilité que provoque Donald Trump.
Resituons la scène
Les Obama sont sur le perron de la Maison Blanche pour accueillir, de la façon la plus respectueuse possible, ce couple de milliardaire propulsé à la tête des USA grâce à une campagne très patriotique.
Il s’agit donc du protocole bien établi de la cérémonie d’investiture. Exit donc les employés de la Maison Blanche qui se chargent généralement des « à côté », tout au moins sur le perron… seuls restent les 2 soldats au garde à vous.
Aussi, Mme Trump, qui ne jouit pas de la meilleure image certainement à cause de son passé de modèle photo sur papier glacé, à la gentillesse d’offrir un présent à Michelle Obama.
Je fais remarquer qu’il s’agit d’un présent que vous et moi ne pourrions nous offrir, s’agissant d’une bijouterie de luxe des plus célèbres (Tiffany).
Le couple Trump ignore-t-il le protocole ?
Les Trump ne sont pas au fait des conventions politiques, ils sont certainement de parfaits novices dans ce domaine. Le cadeau de Melania se voulait être de la bienséance, toujours est-il que Michelle Obama s’en trouve étonnée, surprise, ne sachant où déposer le cadeau reçu, le temps de la photo protocolaire et fait donc une grimace évocatrice. Son mari prend les choses en mains, et après quelques secondes, le protocole peut reprendre.
Mais évocatrice de quoi ?
Le mot qui revient le plus souvent est : embarras, ce qui est vrai. Cependant nous pouvons pousser un peu plus loin l’analyse. J’observe que le visage de l’ancienne 1ère dame des USA peut être séparé en 2 hémi visages. Celui de droite, est plus fermé que l’autre mais affichant néanmoins un sourire social. L’hémi visage droit est le lien avec le monde extérieur. L’œil droit est plus petit que le gauche, concentré sur le rôle que Michelle Obama doit tenir à cet instant.
L’hémi visage gauche est plus ouvert mais il y a un rictus visible avec le coin gauche de la bouche qui s’étire vers l’extérieur, en un sourire crispé (celui-ci) lié à soi.
Dans le même temps, le sourcil gauche s’élève plus haut que celui de droite signifiant ainsi une mise à distance de soi vis-à-vis de l’autre.
Les sourcils traduisent notre envie de communiquer. Lorsqu’il se lève (celui de gauche), Michelle Obama se place (en tant qu’individu) à l’extérieur de la relation qu’elle vit avec les Trump.
Résultat ?
Eh bien Michelle Obama connaît le protocole et entend bien le respecter, par opposition à Melania Trump qui est novice en bien des points. Recevoir un cadeau est un élément extérieur que Mme Obama n’avait pas prévu et qui la met dans l’embarras car il n’y a pas de « petites mains » pour l’en débarrasser. Alors son visage va illustrer, va traduire cette dichotomie entre afficher un sourire de circonstance et une envie de montrer son « mal-aise » créant ainsi cette photo tant partagée !
Enfin, ce n’est que mon interprétation…
Le 05/12/2016
Verbaliser, c’est guérir
La définition de « verbaliser » est : dresser un procès-verbal. C’est aussi s’exprimer, se faire comprendre par le langage, formuler ses pensées par la parole, faire connaître ses sentiments et ses opinions (réf. Larousse).
Verbaliser, c’est donc exprimer une idée, un sentiment, une émotion. Au contraire, intérioriser équivaut à garder pour soi, sans partage, au risque de ne pas se faire comprendre.
La conséquence néfaste est le refoulement de cette émotion et la naissance d’un sentiment négatif qui, s’il n’est pas extériorisé, enflera comme une tumeur et générera une stratégie d’adaptation envers l’objet/la personne/la situation qui en est à l’origine.
Ce sentiment négatif ne disparaît jamais, il ne demande qu’à s’exprimer de n’importe quelle façon (sublimation, déplacement…).
L’émotion comme système d’échange
Faisons un focus rapide sur la perception et la régulation des émotions. Elles passent par 3 systèmes (réf. Neurofit.ch) :
- le système neurophysiologique (hormonal et neurovégétatif),
- le système moteur (corps, visage, voix),
- le système cognitif expérientiel (c’est la capacité à prendre conscience et à verbaliser le ressenti).
L’émotion est le liant entre les individus dont un des buts est l’inclusion (appartenir à un groupe).
L’individu dispose de 2 processus distincts pour appréhender la réalité (réf. Les motivations.net) :
- le système expérientiel qui est instinctif, associatif, orienté vers l’action immédiate mais avec un mode de pensée stéréotypé et émotionnel,
- le système rationnel, plus analytique et logique, dirigé par la raison. L’individu évalue, encode, décode, prévoie et ensuite agit.
Dans la communication interpersonnelle, ces 2 systèmes sont aisément identifiables lorsque la personne s’exprime davantage avec l’une ou l’autre de ses mains.
Par exemple, un homme politique comme François Bayrou va s’exprimer en majeur partie avec sa main droite. Un discours qui est donc analytique, ce qui est normal pour un bègue.
Alors que le témoignage d’une personne sur un évènement personnel verra une main gauche plus active que la droite (hémisphéréité).
Pourquoi devoir verbaliser ses émotions ?
Mais ne soyons pas clivant. Nous ne sommes ni tout l’un, ni tout l’autre, mais un savant mélange dont notre tempérament et notre caractère sont le reflet. Un cerveau droit (instinctif) qui communique avec un cerveau gauche (analytique) grâce à un corps calleux, véritable autoroute du partage de l’information.
Il faut bien avoir en tête que l’Etre Humain recherche la satisfaction de son plaisir personnel (pulsions) et l’évitement du déplaisir face au principe de réalité.
L’Etre Humain doit préserver son équilibre psychique et physiologique (homéostasie) grâce à différentes stratégies d’adaptation. S’il n’y a pas de passage à l’acte pour satisfaire son plaisir, une frustration va naître et se diffuser insidieusement dans le psychisme. Elle va investir chaque recoin de nos pensées, tapie, pour ne demander qu’à être satisfaite d’une manière ou d’une autre.
Le déséquilibre psychique (visible sur le corps par des micros démangeaisons au visage et sur les membres) intervient dès lors qu’un trop grand nombre d’envies ne sont pas réalisées, lorsque la coupe des frustrations déborde ou lorsqu’une situation est vécue comme un traumatisme.
Les occasions de refouler une idée, un sentiment ou une émotion sont nombreuses, que ce soit au travail, en société ou dans la sphère privée. Mais cela se fait toujours au détriment de soi.
Une des stratégies la plus efficace
Cela va permettre de se concentrer sur l’émotion ressentie, de la décrire, de lui donner corps grâce à la richesse du vocable employé (granularité). Mettre des mots sur ce qui est ressenti permet de se respecter et de gagner en estime de soi. Vous occuperez l’espace de communication (professionnel, familial, privé) avec plus d’efficience, vous enrichirez votre point de vue grâce aux différents angles d’analyse qui s’imposeront à vous et enfin, vous responsabiliserez l’autre en lui faisant prendre conscience de l’impact que la situation/parole a eu sur vous.
Objectif : être soi
S’exprimer, verbaliser, c’est être plus cohérent avec soi-même et envers les autres. C’est rendre la communication plus fluide, plus honnête mais surtout, c’est une contre-stratégie au refoulement qui est la porte d’entrée prépondérante de la dépression.
Vous enrichirez votre point de vue grâce aux différents angles d’analyses qui s’imposeront à vous et enfin, vous responsabiliserez l’autre en lui faisant prendre conscience de l’impact que la situation/parole a eu sur vous.
Le 20/11/2016
Si vous observez une conversation, vous verrez immanquablement qu’à un moment, une des personnes se grattera une zone du visage à l’évocation d’un fait, d’un souvenir, d’un sentiment ou encore d’une émotion. La psychologie et les neurosciences nous ont appris que le corps ne fait pas les choses sans raison. Ce phénomène, appelé « homéostasie », répond à la nécessité de rétablir l’équilibre psychique.
Un geste qui vient gratter la peau, la caresser ou encore un geste de préhension est là pour décharger une pulsion de façon indirecte car elle est confrontée au principe de réalité des contingences sociales. Mais comme cette pulsion se doit d’être exprimée, le psychisme le fait par des chemins détournés.
Dans un contexte de tristesse ou de joie et lorsque la personne verse des larmes – qui sont l’expression de la sincérité - plusieurs points sont particulièrement intéressants à observer.
- Quel est le côté du visage qui est touché en premier, lorsque la 1ère larme est essuyée ?
- Quelle est la main qui intervient pour réaliser ce geste ?
- Quel est le doigt choisi inconsciemment ?
Nous pouvons logiquement nous demander ce qu’évoquent ces larmes pour la personne ?
Se sent-elle responsable ? Cette situation la touche-t-elle personnellement ?
A l’analyse de plusieurs vidéos, nous avons observé que si la main essuie d’abord le côté gauche du visage, « c’est que la personne se sent pleinement responsable de ce qui lui arrive. Que les larmes soient de tristesse ou de joie. » C’est le cas pour Cécile Bourgeon dont le procès s’instruit actuellement, sa fille Fiona morte suite à des coups portés (https://www.youtube.com/watch?v=XSWBM5unnms).
Par ailleurs, si la main essuie d’abord le côté droit du visage alors « la personne n’est pas responsable de ce qui se passe, elle n’aurait pas pu éviter la situation (positive ou négative) ? » C’est le cas de Christophe Dechavanne lorsque sa fille Ninon parle de lui (https://www.youtube.com/watch?v=aKo5EuemlVo).
Lorsque le geste s’effectue, il est rare que ce soit la main du côté opposé qui le réalise. Généralement, c’est la main du côté identique à la larme essuyée qui intervient.
Cependant, lorsque la personne croise pour essuyer la larme - main droite/œil gauche, main gauche/œil droit - elle fait intervenir une stratégie de défense pour se protéger (de quoi ? Peut-être est-ce à trouver…).
Enfin, lorsque les 2 mains effectuent le geste de façon simultané, nous pouvons émettre l’hypothèse que l’émotion ressentie touche trop profondément la personne qui n’a d’autre stratégie de défense que la régression. La régression, en psychologie, est un retour à des modes de pensée et de conduite qui ne correspondent ni à l’âge, ni à la maturité psychique de la personne (http://www.psychologies.com/Dico-Psycho/Regression). Cette régression fait référence à un évènement qui a marqué l’évolution du développement psychique de l’enfant : perte d’un parent, carence affective précoce, sevrage trop tôt, allaitement exagérément prolongé. C’est le cas pour Mamadou Sakho qui évoque la disparition de son père sur un plateau de télé (https://www.youtube.com/watch?v=mBK9npC8yWI).
Maintenant, nous connaissons également la signification des doigts de la main
Petit rappel sur le choix du doigt qui va nous orienter sur le ressenti de la personne.
- Le pouce est la représentation de notre Ça, de notre identité intrinsèque et instinctive. Je le brandis pour dire « je vais bien » ou encore lors d’une altercation « c’est à moi que tu parles ? »
- L’index est une affirmation du Moi dans l’environnement, c’est dire que notre être instinctif s’exprime en tenant compte des règles sociétales. Je le lève pour prendre la parole.
- Le majeur est intéressant parce qu’il est le doigt le plus long de la main mais surtout parce qu’il SEMBLE sortir de la main pour aller vers l’autre. Je le brandis fièrement dans un contexte de dualité pour dire que « peu importe qui tu es, JE fais ce que je veux ET JE me fiche de ce que TU en penses ! »
- L’annulaire représente le clan, la famille mais aussi la douceur du cocon. Il évoque la relation de couple, de famille.
- L’auriculaire est ainsi le doigt le plus à l’extérieur de notre main et il représente l’harmonie, l’équilibre dans l’environnement.
Vous voyez dès à présent que si le pouce est le doigt le plus proche de nous, qu’il représente notre individualité, l’index introduit la notion d’environnement et le majeur la confrontation AVEC cet extérieur.
Quelle que soit la situation évoquée avec l’autre, il est primordial de faire preuve de grande empathie, de le questionner sur ce qu’il ressent et pourquoi il le ressent.
Enfin, gardons bien présent à l’esprit qu’il est juste nécessaire de valoriser l’autre et ce, sans arrière-pensée.
Théo Padnos : ex otage d'Al Nostra. Décryptage
Le 30/10/2016
Théo Padnos, américain de 46 ans, prisonnier pendant 2 ans du front Al-Nostra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.
Ce témoignage est rare, riche en informations et en émotions.
Plutôt que de lister de façon académique la pléthore de gestes et leurs significations, analysons la vidéo sous le triptyque suivant :
- l’envie de témoigner,
- la tension palpable,
- le souvenir/la bulle.
Témoigner
Nous pouvons observer que Théo Padnos exprime son envie de communiquer sur son expérience d’otage. Les gestes effectués avec les mains, que ce soit individuellement ou ensemble, illustrent bien ce désir.
A 12 sec. lorsque la main gauche vient gratter la nuque alors que la main droite exprime le rejet.
A 2 min. 17 sec. lorsque la main gauche vient placer les cheveux derrière l’oreille, pour se recadrer et revenir dans l’échange.
La mobilité des sourcils est également un bon indice de cet état d’esprit. Ils se lèvent, s’écarquillent dans une volonté de communiquer, de faire partager.
Pour rester sur la zone du visage, les expressions faciales sont les premières à transmettre l’émotion. C’est le cas avec la peur lisible sur le visage de Théo Padnos, à 28 sec.
Mais c’est encore plus le cas avec la cognition incarnée qui est ce moment où la personne revit et mime l’action avec son corps (26 sec. et 33 sec.).
Le corps tendu
Il n’en demeure pas moins que le corps est sous tension et qu’il le montre. C’est notamment perceptible lorsque le buste se retire vers l’arrière, pour manifester son envie de fuir l’échange (1 sec.), lorsque les lèvres se mordillent (2 sec.), ou encore lorsque la bouche se pince pour retenir des propos (30 sec. et 53 sec.).
L’axe de tête nous signifie la rigidité et la vigilance qui contribuent à ce corps tendu, comme c’est le cas avec l’axe latéral droit et l’axe rotatif droit qui sont fréquents, tout au long de ce témoignage.
Retour dans sa bulle
Enfin, ce qui est particulièrement touchant, c’est l’émotion pudique qui transparaît derrière un clignement d’yeux plus long que d’ordinaire (2 sec.), un regard qui s’abaisse vers sa gauche pour se remémorer les tristes faits (1 sec., 5 sec., 30 sec.), revenant ainsi dans sa bulle.
Si je devais choisir une image illustrant cette séquence, ce serait celle-ci :
Lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=f-7rPLoRAkk
J’en profite, en cette fin d’année qui approche à grands pas, pour vous remercier de me lire. Vous êtes toujours plus nombreux, canadiens, américains, anglais, espagnol, africains et même français à lire mes articles. Ca me fait plaisir et c’est stimulant.
J’en profite également pour remercier ma relectrice et correctrice, Sophie, qui subit mon immédiateté depuis fort fort longtemps et qui fait en sorte de rendre mes articles lisibles/compréhensibles par le plus grand nombre.
A très bientôt