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Le corps, ce système en équilibre

Le 06/06/2015

Quel lien entre un système qui doit préserver son équilibre pour subsister et le langage non verbal ?

C’est justement en maintenant son équilibre physiologique que le corps communique. Le langage non verbal en est la syntaxe. Le corps transmet nos changements d’états émotionnels, nos intentions bien avant que notre cerveau ne les perçoive. Cela se traduit par des gestes, des changements de position du corps, de l’axe de la tête, des démangeaisons sur le visage ou sur le corps… toutes ces manifestations sont la communication non verbale et participent à conserver le système en équilibre.

Grâce au décodage de quelques items du langage corporel, nous avons aujourd’hui la faculté de pouvoir anticiper les réactions, les émotions, les envies, les décisions et ainsi de nous adapter à la relation :

  • La position du buste est importante afin de savoir si la personne a envie de communiquer.
  • Le clignement des paupières permet de nous assurer que notre interlocuteur est présent et attentif.
  • Les gestes faits dans l’espace permettent de qualifier le discours. Est-il spéculatif ? (traduit notre absence, on parle en mode « automatique »). Est-il spectaculaire ? (à la manière d’un Fabrice Luchini en éternelle représentation). Est-il spéculaire ? (là, nous sommes bien présent dans la relation, ici et maintenant).

La reconnaissance d’items discordants avec le discours nous permet de ramener notre interlocuteur dans un espace d’échange que l’on souhaite authentique et bienveillant, grâce au questionnement.

Notre corps, véritable système qui n’a de cesse de conserver son équilibre à la manière de l’homéostat de W.Ross Ashby en 1954. Ashby a démontré que dans les systèmes naturels, se réalise une certaine conservation de l’adaptation et que le système évolue grâce à l’expérience acquise. Ce schéma systémique trouve son corolaire en physiologie, puisque « l’homéostasie permet de maintenir certaines constantes du milieu intérieur de l’organisme nécessaire à son bon fonctionnement, entre les limites des valeurs normales » (cf Vulgaris Médical).

Pour aller plus loin, la maladie crée un déséquilibre physiologique. Le système immunitaire doit donc se battre (parfois aidé par l’apport extérieur de médicaments) pour retrouver son équilibre. Mais même dans cette position de faiblesse, le corps continue de communiquer.

Ainsi le corps ne fait pas de gestes par simple hasard. Pire ! Notre corps « pense » avant notre cerveau. Grâce à ses cartes corporelles et aux IRM, Damasio démontre que le langage corporel est pré verbal et non co verbal. Le corps réagit en fonction des stimuli extérieurs. Lorsqu’un stimulus parvient à notre corps, celui-ci réagit et émet une réponse émotionnelle qui va parvenir au cerveau, qui à son tour va manifester le sentiment ressenti.

Le clou est définitivement enfoncé grâce à John Dylan Haynes (Université Humboldt à Berlin) et son tomographe à résonnance magnétique. Ce chercheur va jusqu’à démontrer que notre cerveau prend les décisions jusqu’à 7 à 10 secondes avant que nous en ayons conscience.

Grâce à nos observations et à notre classification de plus de 1 700 items corporels, nous sommes en capacité d’anticiper des comportements, d’analyser les stratégies de communication inconsciente et de qualifier la relation.

Ainsi, nous proposons une communication efficiente.

Question subsidiaire : quelle est la différence entre une personne très à l’aise avec son corps, qui le connaît très bien et en est fier, avec une personne qui est plus gauche et qui se sent dissociée de son corps ?

En gardant à l’esprit que tout corps communique, la communication sera évidemment existante mais elle serait certainement plus fluide et moins hésitante pour la 1ère versus la 2nde.

 

Le langage non verbal (peut) représente(r) 100% de la communication !

Le 18/05/2015

Notre corps ne peut pas ne pas communiquer !

Le simple fait d’être seul, assis sur un banc à bailler aux corneilles ou à pratiquer l’introspection délivre le message : « je ne souhaite pas être dérangé ».

Ce message véhiculé par votre corps représente 100% de la communication.

Votre corps adopte une position spécifique qui est liée à votre état d’esprit du moment :

Elle sera « fermée » si vous pensez à un évènement préoccupant. Votre corps sera alors contracté (hypertonique), les épaules seront hautes, les jambes et les bras croisés, les poignets « cassés » ou encore vous maintiendrez un sac fermement contre vous.

Elle sera « ouverte » si vous pensez à vos prochaines vacances dans une île paradisiaque sans personne pour vous déranger. Le corps sera alors détendu (hypotonique), les bras posés sur le dossier du banc par exemple.

Mais si votre corps est présent sur le banc à cet instant (présence +), votre esprit préoccupé ne l’est pas lui (attention -). Quelques soit votre état d’esprit, positif ou négatif, c’est le peu de clignements de paupières qui délivre le message que vous n’êtes pas disponible pour communiquer. Vous vous coupez ainsi du monde extérieur pour être dans le vôtre, dans votre bulle. La majorité des personnes qui vous voit comme cela ont la même syntaxe que vous (transition de l’information), la même sémantique (décodage de l’information) et ainsi adopte un comportement en conséquence (pragmatique de la communication).

Mais soyez en certain : « on ne peut pas ne pas communiquer ! » (je vous renvoie au dilemme du schizophrène).

Dans un contexte où vous ne souhaitez pas communiquer mais que vous êtes néanmoins abordés par une personne, vous avez le choix entre 4 types de comportements :

  • Vous dites simplement que vous ne souhaitez pas être dérangé (de la manière qui vous semble la plus appropriée…), mais vous risquez néanmoins de provoquer une réponse en retour et c’est ce que vous voulez éviter,

  • Vous répondez a minima mais là aussi, vous laissez le champs libre à votre vis-à-vis pour qu’il comble le vide,

  • Vous vous exprimez dans un charabia, une incohérence de façon à décontenancer l’importun, ça c’est pas mal mais il ne faut pas avoir peur de passer pour un « original » (au mieux),

  • Vous feignez le sommeil, l’ivresse, vous vous exprimez dans une langue étrangère ou avec colère (vous êtes au choix un bon comédien ou bilingue).

Bien sûr, dans ces 4 cas-là (à lire lentement), le langage non verbal peut représenter un faible pourcentage de la communication.

Savoir décoder quelques clés du langage non verbal c’est pouvoir anticiper et s’adapter.

La forme et le fond…

Réf. « une logique de communication », P. Watzlawick, J. Helmick Beavin, Don D. Jackson, Editions du Seuil - 1972

 

Fourest : 1, Caron : 0

Le 10/05/2015

L’étude de la communication humaine se subdivise en 3 domaines : la syntaxe, la sémantique, le pragmatisme.

-          La syntaxe recouvre la transmission de l’information grâce à des symboles,

-          La sémantique est le problème du sens. Chaque interlocuteur doit avoir les mêmes codes pour comprendre la signification des symboles,

-          Le pragmatisme de la communication est le comportement généré par les 2 premiers.

Ces 3 aspects, nous le voyons bien, sont interdépendants mais mon champ d’analyse reste la communication non verbale et les stratégies comportementales.

J’ai trouvé très intéressant d’analyser le clash entre Aymeric Caron et Caroline Fourest. Celle-ci a été  largement invitée dans diverses émissions pour vendre son livre, mais surtout pour expliquer ce clash.

 Que s’est-il passé de si extraordinaire? Mon intuition me dit de me méfier lorsqu’une personne qui, sous ses dehors bien sage, tout en retenu, occupe beaucoup de place dans le paysage médiatique.

Une fois n’est pas coutume, voici ma conclusion avant ma démonstration qui elle, ne sera pas exhaustive tant il y a d’items l’enrichissant.

Aymeric Caron a péché par orgueil et par manque de rigueur dans la préparation de son affrontement. Caroline Fourest a plus d’une fois débattue avec des invités nettement plus coriaces que lui. Sa stratégie de communication comportementale a réussi à rallier à elle le public, Laurent Ruquier et les téléspectateurs. Le match est donc largement remporté par C. Fourest sur la forme sans que le fond ne soit abordé.

Voici donc les items qui illustrent très largement mon propos…

5 sec. – les 2 protagonistes ont le buste penché vers l’avant, à gauche, dans l’hésitation donc ou plutôt dans l’envie d’argumenter mais de façon plutôt « molle ». Caroline Fourest cligne peut des paupières, elle n’intègre pas ce que dit Caron qui, d’ailleurs, se met à distance avec son sourcil gauche levé et ce durant toute l’entrevue. C. Fourest est critique, marquée par un axe de tête latéral gauche et rotatif droit.

18 sec. et 24 sec. – Si A. Caron est dans la spontanéité (mauvaise stratégie avec C. Fourest) avec sa main gauche active, F. Fourest est dans le contrôle avec sa main droite active. Elle gère bien ce type de situations pour y être habituée.

42 sec. – C. Fourest joint les 2 mains et tranche, elle se sent « au-dessus » de l’autre et le signifie inconsciemment par ce geste.

47 sec. – A. Caron a la lèvre supérieure gauche ascendante, les « lèvres de chien », ce qui traduit de la colère et il ressent inconsciemment le déséquilibre des forces, son buste part alors en arrière. Ce désir de « fuir » se traduit par la « goutte de malaise » à 59 sec. lorsqu’il boit une gorgée d’eau.

1 min. 07 – C. Fourest se recadre, se reconcentre, en replaçant une mèche derrière son oreille gauche. Elle reste néanmoins dans le contrôle et se dissocie du discours avec des gestes figuratifs.

1 min. 19 – A. Caron fixe beaucoup en bas à droite du regard pour construire son discours, il faut au moins ça face à une bête de ce type d’échanges qu’est C. Fourest, surtout lorsqu’elle se délecte des pics qu’elle lui adresse (langue de délectation à 1 min. 24. C’est encore de la colère, de l’agressivité que le visage d’A. Caron laisse transparaître à 1 min. 31 avec ses dents apparentes.

C’est aussi de l’hésitation qui fait sa faiblesse lorsqu’il se pince le nez à la recherche d’une citation du livre qu’il ne trouve pas, à 1 min. 40 et à 1 min. 49 il se fait stopper par les mains en avant de C. Fourest, paume face à lui.

2 min. 04 – à nouveau les « lèvres de chien » d’A. Caron… à certains moments, il faudrait savoir capituler… d’autant qu’à 2 min. 05, sachant que la mayonnaise tourne et que son sang chauffe, C. Fourest cherche (cela dure moins d’1 sec.) Laurent Ruquier du regard afin qu’il intervienne, en vain.

2 min. 07 – C. Fourest signifie de ses paumes à A. Caron qu’il faut arrêter et passer à autre chose. Ses doigts sont tendus, ce qui trahit un stress qui est renforcé par la lèvre supérieure qui découvre les dents du haut… colère et agressivité !

2 min. 22 – A. Caron aimerait quand même que ses propos tranchent lorsqu’il évoque « je défends une méthode de travail » en joignant les mains à l’horizontale. Ce à quoi C. Fourest riposte en rejetant ces propos, en les balayant des mains du centre vers l’extérieur, « je n’ai pas de leçon à recevoir de vous sur mes méthodes de travail ».

2 min. 42 – A. Caron gère son stress depuis le début comme il peut grâce à son stylo qu’il garde bien en mains. Mais C. Fourest est définitivement dépitée, coin extérieur droit et gauche de la bouche ascendant. Mâchoire crispée et muscles de la bouche très tendus à 3 min. 03.

Voici pour moi le moment clé de cet échange, le moment où A. Caron aurait pu prendre la main clairement et définitivement si tant est qu’il eut mieux préparé la joute.

3 min. 08 – « Est-ce que oui ou non vous avez été condamnée pour une chronique sur France Culture ? » fit-il avec le stylo en bouche et le buste en avant. A la réponse négative pleine de certitude de C. Fourest, le buste de A. Caron part en arrière.

3 min. 14 – L’axe de tête d’A. Caron trahit la circonspection (rotatif gauche et latéral droit) sur « non je n’ai jamais été condamnée pour diffamation, j’ai même gagné mon procès ». Yeux exorbités d’A. Caron, sourcils levés trahissant son étonnement.

C’est faux, C. Fourest a bien été condamnée en octobre 2014 pour diffamation et son appel n’a pas encore été jugé ! http://www.lexpress.fr/culture/tele/onpc-aymeric-caron-denonce-les-mensonges-de-caroline-fourest_1676656.html

S’ensuivent des items de peur et de colère sur le front d’A. Caron, C. Fourest reste calme, affichant même du dépit à 3 min. 35. Son vis-à-vis ne peut rivaliser, son buste part en arrière et à nouveau la « goutte de malaise » à 3 min. 37.

3 min. 54 – A. Caron cherche l’approbation de Laurent Ruquier, en vain. Il est même injurié à 4 min. 07 et doit temporiser face aux applaudissements du public. Il cherche à nouveau l’aide de Ruquier, en vain.

4 min. 19 – Fière d’elle, C. Fourest sort 2 langues de délectation (ralenti à vitesse de 0,32).

J’arrête le décompte des points ici, il reste 3 min. d’invectives qui viennent conforter la décision finale : Caroline Fourest : 1, Aymeric Caron : 0

Dans cet échange, C. Fouret a si bien adapté sa stratégie de communication comportementale, qu’à aucun moment elle n’a eu à apporter de réponse à la critique qu’A. Caron lui faisait, à savoir qu’elle utilisait des méthodes (je cite) « malhonnêtes ».

Encore une fois, le fond et la forme…

Voici le lien vers la vidéo sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=LWgNOIHWGYU

Savoir décrypter les stratégies de communication comportementales est essentiel pour conserver son objectivité, mais également pour pouvoir anticiper les propos et s’y adapter.  C’est une force indéniable dans le processus de recrutement en groupe, dans le cadre d’interrogatoire ou encore dans la  formation… mais également en développement personnel pour regagner une confiance en soi durable.

N’hésitez pas à me contacter pour une présentation des diverses solutions que peut vous apporter la discipline, pour les entreprises, les TPE mais également pour les particuliers.

 

Bachar El-Hassad interviewé par D. Pujadas : Décryptage

Le 26/04/2015

Bien loin de la polémique que suscite cette interview, son analyse relève pour moi d’un double objectif :

  1. Constater si Bachar El-Hassad est bien aussi inébranlable qu’on le dit,
  2. Constater si sa communication non verbale est cohérente avec sa langue de bois (corps de bois).

Bien loin de moi l’envie de mener cette analyse à charge ou à décharge, je procède à une analyse factuelle.

Au cours de cette interview, Bachar El-Hassad soutient que la France a armé la frange de syriens qui s’est levée contre lui. Ces membres de l’opposition modérée seraient aujourd’hui des terroristes du Groupe Etat Islamique. Ainsi, la France soutiendrait les terroristes contre lesquels le régime Syrien se bat. Cependant, le président syrien se dit ouvert à renouer le dialogue avec la France, entre autre.

2 sec – Le président syrien est assis en position neutre, droit, pieds à plats avec l’épaule gauche légèrement plus haute que la droite, ce qui traduit un stress de performance. Ce stress se confirme par les mains jointes, doigts tendus.

41 sec – « les terroristes se sont infiltrés en Syrie avec l’appui d’Etats Occidentaux (…) », et voici un mouvement de tête que Bachard El-Hassad fait très souvent au cours de l’interview : un déplacement de la tête vers l’extérieur droit, c’est-à-dire à l’opposé de son interlocuteur. C’est une mise à distance dans le but de « fuir ». C’est exactement le même mouvement que vous faites lorsque vous sentez une odeur qui vous répugne.

56 sec – là il faut que vous soyez très attentifs parce que le mouvement de lèvres à observer est fugace. Nous appelons ça la « lèvre de chien ». C’est la lèvre supérieure droite ou gauche qui se lève et qui traduit une agressivité renvoyant à soi (lèvre supérieure gauche), ou lié à l’autre (lèvre supérieure droite). En l’occurrence, ici il s’agit de la gauche et c’est cohérent dans la mesure où David Pujadas attaque bille en tête Bachar El-Hassad en lui assénant que pour les français, il est LE responsable de la situation en Syrie.

1 min. 13 – « (…) tuer ses concitoyens » est placé à gauche avec ses mains alors que « affronter les forces politiques les plus puissantes » est placé à droite. Ainsi, Bachar El-Hassad aime ses concitoyens, contrairement aux forces politiques étrangères.

Vous pouvez également remarquer les nombreux haussements du sourcil gauche, pour se mettre à distance des autres.

1 min. 41 – les talons se soulèvent très régulièrement, en rythme, et cela tout au long de l’interview. Au-delà d’une manifestation de stress, il s’agit également d’un désir de se situer au-dessus de l’autre. Vous pouvez également constater que les mains de Bachar El-Hassad vont de pairs… elles se déplacent en même temps, en rythme, dans le même sens.

Toute cette première partie confirme le corps de bois ainsi qu’une situation stressante pour le président syrien.

2 min. 21 – l’hémi visage gauche est bien plus expressif que le droit qui lui, est très figé. La partie gauche du visage est le reflet du « moi », par opposition à « l’extérieur », « les autres ».

3 min. 13 – à nouveau le visage qui part vers l’extérieur droit lorsque Bachar El-Hassad dit ne pas avoir favorisé l’émergence du Groupe Etat Islamique. Vous y ajoutez les mains qui se déplacent en rythme, le buste qui part en arrière sur la gauche trahissant une envie de fuir ainsi que des gestes figuratifs (aucune projection personnelle). Dans cette situation, comment moi je me comporterais ? Si David Pujadas me pointait du doigt publiquement et me disait que j’aidais les terroristes, je pense que mon buste se pencherait vers l’avant et mes gestes seraient plus saccadés… Force est de constater que Bachar n’est pas du tout à l’aise, déstabilisé peut être ? Pris la main dans le sac ? Sinon, pourquoi voudrait-il fuir ?

4 min. 11 – Lorsque Bachar dit que le gouvernement français favorise l’émergence des terroristes, son buste est à nouveau en position de fuite sur son siège.

6 min. 24 – pris au dépourvu par les 2 photos de Pujadas, le président syrien réagit spontanément avec sa main gauche. Cependant, il pose une question au journaliste qui lui permet de se reprendre (main droite active) puis d’interpeller vivement Pujadas en pointant 2 doigts « pistolets » vers lui.

7 min. 26 – toujours déstabilisé, Bachar El-Hassad est en position de fuite sur son siège, l’épaule gauche bien plus basse et en arrière par rapport à l’épaule droite.

11 min. 34 – « les terroristes » sont placés à droite, ce qui amène à penser qu’il ne les apprécie pas…

(Là il y aurait plein de question à lui poser à M El-Hassad !)

12 min. 07 – à propos des contacts entre les services de renseignements français et les syriens, le regard est dirigé vers le bas à droite à la recherche d’un vocable précis, mesuré dans un désir de traduire exactement sa pensée, avec l’objectif de séduire (le mot recherché est « coopération »).

14 min. 35 – « nous sommes prêts à tout dialogue » assène-t-il avec la main droite tendue vers Pujadas.

Cette envie de renouer avec le dialogue est confirmée lorsque David Pujadas lui dit : « vous n’êtes pas intéressé par un dialogue », et Bachar El-Hassad l’arrête de sa main gauche, paume dirigée vers lui.

Globalement, Bachar El-Hassad a fait preuve d’une écoute attentive sans se laisser toutefois aller. S’il peut donner le change en paraissant contrôler la situation, son corps trahit un sentiment de stress, de malaise. Cependant, le président syrien manifeste une envie de renouer le dialogue avec la France, mais en défendant fermement sa position.  

 

Voici le lien vers la vidéo : www.youtube.com/watch?v=eCpaiBTcpnE

Pour de plus amples informations sur le corps de bois, vous pouvez vous rendre sur le site très intéressant d’Elodie Milczarek, sémiologue et synergologue : www.corpsdebois.com

Mais pourquoi se gratte-t-il la gorge ?

Le 19/04/2015

Rappel de l'épisode précédent : "voici maintenant un rapide exercice de réflexion qui vous est destiné : vous êtes au travail, vous avez en face de vous une personne assise dans son fauteuil, le dos très en arrière et la main gauche qui vient sur sa gorge pour gratouiller sa glotte. Comment l’interprétez-vous ?"

Le choix de la main est important. C’est l’expression de la manière dont nous nous situons par rapport à l’information que nous recevons. Rappelons rapidement que la main gauche exprime la spontanéité, la droite le contrôle.

Quel que soit le contexte, cette situation est vécue comme stressante pour votre interlocuteur. Son sang irrigue mal sa gorge pour se concentrer sur ses membres inférieurs, en cas de nécessité de fuite. Votre vis-à-vis se sent agressé (au figuré) sans pouvoir réagir. La main sur la gorge va avoir un effet déstressant, apaisant et va rétablir son équilibre physiologique (principe d’homéostasie).

De plus, étant en interaction avec vous, c’est bien ce que vous lui renvoyez qui le stresse : image de vous, image de lui, message que vous véhiculez, lui par rapport à vous ou à votre demande…

Enfin, face à cette situation stressante, son corps va vouloir fuir. Son ego, son torse recule sur le dossier du siège, plutôt vers sa gauche, et signifie qu’il se met en retrait de la communication. Pour retrouver une communication fluide et apaisée, vous devez tempérer vos propos et rassurer la personne grâce à un vocabulaire positif (normalement, il devrait se détendre).

La ou les questions à se poser par la suite sont : quelle était la cause de cet état ? Moi ? Ma demande ? Pensait-il à autre chose qui le préoccupait ? L’objet de ma demande nécessitait-il des compétences qu’il ne maîtrise pas ? Est-ce que la personne a pris toute la mesure de son poste pour réagir ainsi ? Devrais-je solliciter une personne différente la prochaine fois ? Comment puis-je l’aider à mon niveau ?

Je ne suis pas certain que vous puissiez ni poser toutes ces questions, ni y trouver des réponses, mais soyez attentif et gardez-les en tête si la situation devait se répéter.

Qu'ont-ils contre Mathieu Gallet ?

Le 06/04/2015

La première fois que j’ai vu Mathieu Gallet, c’était à l’émission « C’est à vous », il y a déjà quelques mois. Ma première impression était plutôt bonne puisque j’avais dans la lucarne un homme plutôt jeune, pas mal de sa personne, séduisant même. Il s’exprimait bien et arborait un petit air malicieux qui le rendait sympathique.

Je fus donc surpris d’apprendre que ce nouveau PDG de Radio France était en difficulté aujourd’hui et qu’une motion de défiance a même été votée contre lui.

Mais alors, comment en est-il arrivé là ? Est-ce lié à sa façon de mener le paquebot ou est-ce lié à sa façon d’être, à sa stratégie comportementale de communication (involontaire bien entendu) ?

Brièvement, il est important de rappeler que Mathieu Gallet a 38 ans, qu’il est ambitieux comme beaucoup de « petits gars » qui ont fait de brillantes études supérieures et qu’il semble plutôt de droite. Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques, DEA d’analyses économique des décisions publiques, président depuis 2010 de l’INA après être passé au Ministère de la Culture  sous Frédéric Mitterrand en tant que conseiller technique, nommé depuis 2014 Président de Radio France par le CSA.

La réflexion que je me fais, c’est que Mathieu Gallet n’appartient (malheureusement ?) pas au sérail, à la caste des journalistes et cela combiné avec un air « je-me-fous-presqu’ouvertement de vous » a bien du mal à passer auprès du milieu.

Alors j’ai bien observé sa communication non verbale lors d’une interview accordé à France Inter ET filmée : http://www.dailymotion.com/video/x2llc1q_mathieu-gallet-j-ai-confiance-dans-le-soutien-de-notre-actionnaire_news

Ce qui est important de dire, c’est que même si une personne qui participe à une émission de radio se sait filmée, il ne suffit que de quelques secondes pour que la caméra soit totalement oubliée.

Voici donc mes observations à « brûle pourpoint » :

Tout d’abord, je remarque que dans l’ensemble, les mains de Mathieu Gallet sont peu actives, son torse (égo) est peu mobile, il est donc dans le contrôle et plutôt réservé. Cependant, il cligne beaucoup des yeux, ce qui nous indique qu’il est dans l’échange, qu’il trie et analyse les informations qu’il reçoit.

Ce qui est prégnant, c’est qu’il présente la majeure partie du temps son hémi visage droit, il regarde son interlocuteur avec son œil droit confirmant ainsi qu’il souhaite contrôler son discours.

Alors comment ressort son côté malicieux qui peut aisément passer pour du mépris par certains ? Eh bien son sourcil gauche est fréquemment levé, il se met à distance des autres. Il ne faut pas oublier que les autres perçoivent inconsciemment cet item et peuvent mal l’interpréter dans un contexte particulier (comme c’est le cas) !

Ce côté ironique se lit également sur le petit rictus que Mathieu Gallet affiche souvent, voyez le coin extérieur gauche de sa bouche qui remonte… additionnez cela avec le sourcil gauche qui s’élève et la marque du mépris est bien présente.

Exemple à 3 minutes 18 : sourire narquois/mépris avec haussement du sourcil gauche lorsqu’est évoqué Michel Sidoroff de Force Ouvrière qui lui reproche de préparer la privatisation de Radio France et sa vente à la découpe.

Cependant, il ne faut pas passer à côté de ses épaules hypotoniques, Mathieu Gallet est plutôt détendu, l’épaule droite légèrement élevée par rapport à la gauche ce qui traduit une volonté de faire une bonne interview, dans le but de séduire le Ministère qui lui débloquera les fonds ? Egalement, remarquez lors des phases qui précèdent ses réponses que son regard est fréquemment dirigé vers le bas sur sa gauche… preuve qu’il va chercher dans son vécu et que c’est son côté émotionnel qui le guide. Pourtant, ce qui est évoqué est du ressort du professionnel, de la gestion, ce ne sont pas des thèmes personnels… sauf que Mathieu Gallet se sent visé personnellement. Là où une personne avec de l’expérience prendrait les choses avec de la distance, le regard devrait être dirigé vers le haut à gauche (pour le côté cognitif et non émotionnel).

Mathieu Gallet est un émotionnel, voyez comme il appuie son propos de son poing paume tournée vers lui, à 6 minutes 15 lorsqu’il dit que « nous-mêmes devons prendre en charge notre propre transformation ». Il est même plutôt convaincu et il s’identifie aux salariés de Radio France. A 6 minutes 52, Mathieu Gallet fait un « vrai oui » lorsque son vis-à-vis lui demande s’il « attend le soutien de l’Etat », comme il fait un « vrai non » à 7 minutes 58 lorsque son vis-à-vis lui demande s’il ne va pas quitter son poste.

Comme nous venons de le voir, Mathieu Gallet cumule un manque d’expérience avec un air ironique et distant mais dans le fond, il est tout à sa fonction.

Le fond et la forme…

 

Voici maintenant un rapide exercice de réflexion qui vous est destiné : vous êtes au travail, vous avez en face de vous une personne assise dans son fauteuil, le dos très en arrière et la main gauche qui vient sur sa gorge pour gratouiller sa glotte. Comment l’interprétez-vous ?

Pas de photo pour illustrer, c’est exprès afin que vous puissiez imaginer la situation et retourner fouiller dans vos souvenirs.

J’attends votre interprétation avec impatience, soit directement sur le site, soit par mail : frantz.bagoe@gmail.com

J’apporterai la réponse dans 2 semaines.

 

 

 

Ces gestes qui parasitent le discours

Le 22/03/2015

Lorsque nous discutons avec  une personne, il est fréquent d’observer subrepticement des gestes qui semblent être effectués sans rapport avec la conversation et de façon inconsciente. Nous n’y prêtons pas vraiment attention, c’est tout juste si nous les remarquons et puis plus rien.

Un bref instant, notre esprit est alors détourné à cause de ces petits gestes qui viennent parasiter la conversation.

Mais ces gestes sont-ils aussi innocents qu’ils en ont l’air ?

Ces gestes sont des micro-attitudes, ils se caractérisent par l’intervention de la main sur le visage ou sur le corps.

Il y a 3 types de micro-attitudes :

-          La micro-fixation qui exprime une concentration totale ou un laisser-aller. Le corps est généralement immobile.

-          La micro-caresse qui elle exprime soit le désir non-conscient d’adresser la caresse à l’autre, soit à soi-même.

-          La micro-démangeaison, objet de cet article, qui exprime soit une contradiction entre nos pensées et nos actes, soit un décalage entre nos désirs et ce que nous projetons.

Voici 3 exemples de zones que nous pouvons voir gratter (micro-démanger) durant une discussion : l’oreille, l’arrière de la tête et la gorge.

1)      L’oreille 

La personne se gratte l’intérieur de l’oreille parce que mes propos la dérangent. Elle n’a pas envie de les entendre alors elle les extrait de son oreille en la grattant. C’est le cas lorsque vous rentrer chez vous et que vous racontez un évènement qui s’est déroulé pendant la journée. Cependant  votre conjoint se gratte l’intérieur de l’oreille tout en vous écoutant, vous pouvez alors remettre à plus tard votre anecdote, votre conjoint n’a pas envie de vous écouter.

La personne se gratte le haut du pavillon ? Les propos évoqués semblent compliqués mais elle écoute quand même parce que ça la concerne.

La personne se gratte l’arrière de l’oreille ? Ces propos sont indiscrets, elle ne souhaite pas poursuivre dans cette direction.

La personne se gratte le lobe de l’oreille lorsque ces propos la titillent, l’agacent.

2)      L’arrière du crâne

Cette partie est relative à un problème jugé complexe. Si la personne se gratte côté extérieur gauche, alors le problème est anecdotique et la solution devrait être trouvée. Côté extérieur droit, la solution va être plus difficile à trouver.

3)      La gorge

Elle sert à la communication, la gratter c’est vouloir réagir à des propos qui énervent. La réaction va se faire si le menton est relevé, elle est latente si le menton est bas.

J’apporte néanmoins une subtilité : si la personne est physiquement et mentalement présent avec vous dans l’échange, alors c’est bien l’objet de votre propos qu’elle perçoit négativement.

En revanche, il se peut que la personne soit « ailleurs » mentalement, alors il y a fort à parier que ce n’est pas à votre propos auquel elle réagit, mais à ce à quoi elle pense au lieu de vous écouter. Pour s’en assurer, vous devez observer si elle cligne des yeux, preuve qu’elle participe activement à la conversation. Si tel n’est pas le cas ou très peu, ou que son regard n’est plus connecté au votre, alors c’est que la personne a décroché et qu’elle n’est plus avec vous.

Vous pouvez également la questionner pour en avoir le cœur net et ceci fait, recentrer la conversation ou prendre congés.

 

 

Stratégies de communication des invités de l’émission : « ce soir (ou jamais !) »

Le 08/03/2015

Voici un exemple de rapport synergologique que je pourrais vous remettre suite à l’analyse d’un évènement spécifique que vous m’auriez commandé. Pour cet exemple, il s’agit de l’émission de Frédéric Taddéi lors de laquelle 6 invités furent conviés à débattre à propos de la loi Macron. L’analyse porte sur les 40 premières minutes environs.

Pour information, cette vidéo fut projettée et commentée lors d'une soirée interjuges organisée sur Paris. Nous, synergologues, nous réunissons régulièrement afin de confronter, échanger et enrichir nos analyses respectives sur une vidéo identique.

(lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ZttQWsGShJ0)

Le contenu même des arguments n’est pas analysé, seules comptent l’identification de chaque stratégie de communication que met en place l’invité, et comment cette stratégie évolue confrontée à l’interaction avec les autres invités.

1) Objet du présent rapport :

Afin d’apprécier la qualité des intervenants et de la richesse du débat, vous souhaitez identifier le style de communication de chaque participant et quelles interactions se mettent en place au fil des échanges. L’enjeu de ce rapport est de savoir si le profil des intervenants à une incidence sur la qualité d’un débat.

2) Les items généraux contextualisés :

Les invités : Thomas Philippon, Natacha Valla, Irène Inchauspé, Florian Philippot, Fiodor Rilov et Paul Jorion.

2’15 – Florian Philippot fait des gestes « spectaculaires », il fait son show télévisuel avec un sourire ironique, voire de mépris exprimant ainsi un satisfecit personnel.

5’47 – Thomas Philippon a un regard de « défocalisé actif », c’est-à-dire que son regard est fixe sans avoir l’air de regarder quelque chose en particulier, mais son esprit est tout à l’échange, il est bien présent dans le débat, il analyse. Dans le même temps, j’observe des haussements de sourcils qui font écho à cette idée qu’il souhaite communiquer, il montre ainsi son intérêt. J’observe également qu’il ne prend la parole que si l’animateur la lui donne et que dès qu’il a fini de s’exprimer, sa bouche reste fermée. Cela indique qu’il est structuré et sensible à la hiérarchie.

7’ – Paul Jorion hausse beaucoup des épaules, il a envie de plaire, de faire une bonne prestation.

8’10 – Natacha Valla est avare de gestes, elle reste contenue et dans le contrôle avec une main droite active.

9’42 – Fiodor Rilov est également dans la communication spectacle, mais avec en arrière-plan une peur grégaire de manque de reconnaissance. Il veut s’affirmer au groupe en plaçant son épaule droite très en avant, la main droite bien ancrée sur sa cuisse droite, le buste (image de l’ego, pensez au gorille qui se le frappe des 2 mains pour montrer qu’il est le plus fort) très en avant. Il n’écoute pas ses interlocuteurs, il coupe la parole et ponctue chaque mot par des haussements de sourcils qui tentent de rallier les autres à sa cause. Voyez également sa position assise, les jambes très écartées pour prendre plus de place (expego, voyez la grenouille qui se gonfle pour paraître plus grosse que le bœuf). C’est un profil typique de « conquérant négatif position haute » avec toute son arrogance.

10’08 – Pendant que Fiodor Rilov monologue, Natacha Valla a l’axe de tête « latéral droit et rotatif gauche » (ASN-ALD-ARD), elle ne se laisse pas totalement aller et adopte une posture qui laisse penser à de la séduction. Mais il s’agit d’une vraie stratégie comportementale pour amadouer son vis-à-vis, elle sera prête à contre attaquer dès que la fenêtre de tir sera ouverte (double visage).

10’40 – Irène Inchauspé a les deux mains sur le genou gauche, montrant ainsi une certaine protection. Elle ne se met pas en avant, ni en retrait, et n’adopte aucune stratégie de séduction. Elle se pose là, présente et attentive.

10’50 – Florian Philippot est toujours dans le show mais son sourcil gauche ascendant (ROSGA) nous indique qu’il se met à distance du groupe, contrairement à ce qu’il nous laisse penser par son discours. Il est présent mais il n’a pas d’attention, il est là physiquement mais absent mentalement. D’ordinaire « pushing », il semble sur la réserve ce qui me laisse croire que la stratégie comportementale de Fiodor le perturbe, ou que c’est un évènement extérieur qui le préoccupe…

14’09 – Fiodor Rilov n’est pas en phase avec Philippot (FN versus PC), pincement des ailes du nez (N40), ce qui sera confirmé à la fin du débat avec « je ne sais pas ce qu’il fait lui ? ».

14’20 – Paul Jorion place ses mains en « V » descendant (BSVD), il se veut « l’autorité qui se met au service des autres ». Ce sentiment de supériorité en position vigilante se traduit également par son axe de tête, incliné vers la droite, regardant avec l’œil gauche, le menton légèrement relevé (ASS-ALD-ARG).

14’26 – Pendant que Fiodor Rilov fait son show, il est intéressant d’observer le comportement des autres invités. Thomas Philippon a les mains disposées en couteaux fermés descendant (BSCFD), ce qui traduit un retour sur soi, une position attentiste. Natacha Valla est en position de « soumission » ou plus particulièrement d’écoute abandonnée, voire résignée. Son axe de tête est penché à gauche, elle regarde avec l’œil gauche avec le menton légèrement abaissé. Elle subit la prestation de l’avocat mais ne se place pas pour autant en arrière, avec l’envie de partir. Pas de protection apparente.

Pendant que Fiodor Rilov s’écoute parler, Paul Jorion tire sur les 2 pans de sa veste affirmant par ce geste : « c’est moi qui sait, mais je reste en retrait ».

18’39 – Thomas Philippon sort de sa réserve analytique et va se confronter à l’avocat. Ce changement de stratégie se traduit par un menton plus élevé que jusqu’alors. Il passe ainsi de « vigilant » à « conquérant ».

21’30 – Irène Inchauspé sort de sa réserve également et prend la parole. Son discours colle parfaitement avec son attitude corporelle, elle est dans une communication dite « authentique ». Par ailleurs, cette attitude est confortée par des paumes de mains à l’horizontale et tournées vers le haut, ce qui est un signe fort d’ouverture.

37’18 et 37’20 – Voyez ce geste effectué à 2 reprises que je qualifie volontiers d’agressif de Fiodor Rilov à l’encontre de l’avant-bras droit de Paul Jorion, uniquement pour signifier à ce dernier qu’ils sont tous deux d’accord. Mais quand 2 conquérants se font face, d’accord ou pas, vient le moment où il faut nécessairement ( ?) déterminer celui qui lance le plus loin…

41’17 – Fiodor Rilov passe en revue les invités et leur statut, notez qu’au moment même où il prononce le mot « avocat », sa main gauche vient tirer sur le pan gauche de sa veste, quelle fierté pour lui, quelle reconnaissance vis-à-vis des autres.

41’19 – Toujours Fiodor Rilov dit de Florian Philippot « je ne sais pas ce qu’il fait, lui, ce monsieur(…) » et Florian Philippot ne réagit pas dans un premier temps, tant il paraît absent du débat, alors que nous savons tous quel personnalité politique redoutable il peut se montrer.

3) Le moment clé :

Le moment qui, à mon sens, permet d’identifier globalement chaque stratégie comportementale de communication est à la 14’26 lorsque Fiodor Rilov monologue et que chaque invité l’observe avec une attitude corporelle spécifique.  

4) Contexte général annexe (éléments reliés à la vidéo permettant de l’éclairer) :

Après quelques recherches, il s’avère que Florian Philippot appris le jour même de l’émission qu’un magazine people ferait état de son homosexualité. Ceci explique complètement sa double attitude, celle peu convaincante en roue libre qui assène son éternel discours anti européen, et celle où il se protège des autres et à l’air totalement absent du plateau de télévision.

5) Conclusion :

Les intervenants mis face à face ont des profils de communication qui sont intéressants et complémentaires pour faire vivre le débat. Certains se placent en retrait afin d’analyser les arguments adverses, et n’hésitent pas à faire valoir leurs points de vues. Cependant, il suffit de la présence d’un profil trop conquérant, pour qui les autres ne sont que des faire-valoir, pour que le débat perde en richesse et en intérêt. Les autres invités sont alors sur la défensive et, soit s’opposent comme le font les mâles soumis en quête d’affirmation et de conquête de pouvoir, soit se placent en retrait pour regarder de l’extérieur cette lutte stérile et puérile. Les échanges deviennent vains, inintéressants et chacun décroche, le téléspectateur le premier.

Ainsi, voici la figure d’autorité observée pour chaque invité :

-          Thomas Philippon est vigilant positif en position haute, il se montre concentré et analytique et veut servir les échanges, son corps est cependant en tension avec des mains plutôt basses,

-          Natacha Valla est dans un espace authentique, son attitude non verbal calque son discours verbal, pas de tension observée sur le corps ni de protection,

-          Irène Inchaussé est également dans un espace authentique, mêmes remarques que pour Natacha Valla,

-          Florian Philippot est syntonique négatif position haute, c’est le rebelle des invités, il manifeste sa présence par petites touches mais il n’est pas tout à fait concerné,

-          Fiodor Rilov lui est LE conquérant négatif position haute, arrogant, donneur de leçon qui ne vous voit pas, qui est incapable de se rappeler de votre nom à la fin de l’échange. Son attitude corporelle est affirmée, avec des gestes forts tournés vers l’avant, les jambes bien écartées et qui pose sa main sur votre avant-bras pour vous signifier que c’est lui qui a la main,

-          Paul Jorion est également un conquérant mais positif en position haute, il se met à la portée des autres mais estime être celui qui sait.

6) Suggestion :

Suite aux différents éléments relevés dans ce rapport, il m’apparaît important que la production de l’émission doive opérer, a minima, à un tri des invités selon leur profil de communication, ceci afin que les échanges en soit plus riches. Un profil trop « conquérant » prendra le pas sur les autres invités et le débat deviendra alors stérile et inaudible. Deux profils opposés créeront une tension et les échanges seront plus vindicatifs. Cette cacophonie, source de risque d’image pour l’émission et pour le présentateur, donnera lieu à des pertes d’audience instantanées voire futures. Mais peut être que l’enjeu pour la production est de créer du show télévisuel, vecteur hypothétique d’audience ?