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Le 23/05/2016
L’actualité nous fournit bien trop d’exemples où la foule joue sur le devant de la scène avec un focus sur des actes qui sont toujours exagération, exacerbation, violence, agressivité, pillage, tentative de meurtre et j’en passe.
Que ce soit les migrants à Calais, les terroristes extrémistes ou encore les Black Blocs, les actes commis sont toujours plus violents et réfléchis, années après années.
Les migrants prennent des risques inconsidérés et mettent leur vie en péril, dans le seul espoir de franchir la Manche.
Les terroristes, recrutés sur le sol français, n’hésitent pas à tirer un trait sur leur vie en se faisant exploser au service d’un prosélytisme à vomir.
Les Black Blocs suivent une préparation para militaire pour casser et éventuellement tuer du flic (là, je ne fais que rapporter les faits), dans le but de prôner l’Anarchie.
Qu’observe-t-on à la lecture de ces évènements ? Quels points communs relient ces individus prêts à engager leur vie pour une cause commune ?
Les migrants proviennent des zones géographiques différentes, des origines différentes, des situations personnelles différentes. Pourquoi se retrouve-t-ils tous à payer des sommes énormes pour atterrir à Calais à vouloir se cacher dans des camions ? A endommager des grilles, des routes et à se battre bec et ongles contre les CRS ?
Les parents des terroristes sont les premiers étonnés de voir leurs rejetons, élevés correctement, avec un bac en poche, avec un niveau de culture tout à fait correct, s’être radicalisés sans avoir éveillé les moindres soupçons.
Les Black Blocs sont âgés de 16 à 30 ans environs, certains sont toujours scolarisés, suivent des études supérieures et d’autres occupent des emplois salariés.
Milieux socio culturels différents, niveaux d’études différents, origines géographiques différentes.
La foule possède une âme collective et ce, quelques soit l’origine des individualités. La foule est un être provisoire composé d’éléments hétérogènes.
3 éléments caractérisent la dynamique d’une foule : le sentiment d’impunité, la contagion et la suggestibilité.
Le sentiment d’impunité est un sentiment de puissance, d’invincibilité que procure l’appartenance à un groupe. L’anonymat qu’offre la foule déresponsabilise l’individu qui la compose. Il se sent pousser des ailes et peut laisser s’exprimer à outrance ses peurs, ses frustrations, son caractère primal.
La contagion vient du fait que chaque individu sacrifie son intérêt personnel au profil de l’intérêt collectif. La personne se fond dans la masse, son voisin aussi et le voisin de son voisin qui marche à ses côtés également. Tel un virus qui se transmet par les voies aériennes transforme chaque humain en zombie.
La suggestibilité. Guidés par le même dessein, chaque individu se met dans un état émotionnel et psychologique proche de la fascination. Un peu comme un sportif se met en condition mentale à l’approche d’un grand évènement. La personnalité consciente est abolie ainsi que toute capacité de discernement.
Ainsi, retenons que la foule est toujours intellectuellement inférieure à l’homme isolé.
« Le point de départ de la suggestion est toujours l’illusion produite chez un individu au moyen de réminiscences, puis la contagion par voie d’affirmation de cette illusion primitive ».
En d’autres termes, la suggestibilité se fait grâce au caractère fantasmatique que revêt la foule. Ce sont les projections de l’individu qui vont lui faire abandonner tout discernement.
Les excès, qui en découlent, sont l’expression des frustrations primales réfrénées à cause de l’ordre moral. Vous y ajouter un besoin d’appartenance, de reconnaissance et d’estime de soi, et vous avez là un cocktail détonnant.
La foule réclame et s’abreuve d’exagération comme un acteur doit forcer le trait de son personnage. « Les foules ne connaissent que les sentiments simples et extrêmes. L’individu peut accepter la contradiction et la discussion, la foule les rejette ».
Devant cette « professionnalisation » des comportements grégaires des foules et les violences/exactions qu’elles commettent, la question légitime qui se pose est : comment ne pas se montrer extrêmement ferme contre ces individus connus ? Comment ne pas vouloir développer et intensifier la surveillance ?
Je suis intimement persuadé que la lecture du langage corporel va prendre une place prépondérante dans l’éventail des moyens de surveillance qui ne manqueront pas de s’intensifier.
Réf. : Gustave Le Bon, « Psychologie des foules » - puf 1963
http://www.strasbourg-montagneverte.fr/pages/dossiers/dossier-black-blocs-la-verite.html
Me Berton où la stratégie du consensus
Le 12/05/2016
Me Berton était sur le plateau de D. Pujadas avec comme objectif, la justification de la tenue d'un procès.
Précédemment, nous avions vu que Me Mary n'était pas très à l'aise pour assumer son rôle d'avocat d'Abdeslam, et ce malgré une faculté d'adaptation indéniable.
Voyons maintenant qu'en est-il de M Berton.
Avez-vous hésité avant d’accepter d’être l’avocat de Salah Abdeslam ?
Le corps de Me Berton est tonique, son buste dirigé vers l’avant avec les mains jointes et les index en pistolets suggèrent une volonté de se protéger mais aussi de répliquer, de se justifier. Ce qu’il va faire en prenant le temps de chercher les mots justes, pour ne pas heurter les français mais plutôt pour leur expliquer. Malgré tout, une fois sa justification terminée, la bouche va rester fermée pour ne pas trop en dire non plus (la protection).
Dans ces cas-là, l’homme, vous, s’efface complètement devant l’avocat ?
Petit rictus sur « on assimile l’avocat au client » pour gérer la tension. Puis la plaidoirie se poursuit en renforçant le rôle de la Justice, grâce à la main droite qui s’active. De même que sur le mot « procès », la paume de la main est dirigée vers le haut en signe d’ouverture, de consensus indiscutable. Me Berton poursuit même avec les mains s’avançant vers le peuple, paumes face à face, arguant que Salah Abdeslam pourra apporter les réponses aux questions légitimes que tout le monde se pose.
Vous l’avez rencontré pendant 2h vendredi, vous l’avez accompagné aujourd’hui devant le juge est-ce un homme qui a conscience de la gravité des faits ? Est-ce un homme qui a des remords ?
Me Berton n’en sait finalement absolument rien : « je pense que s’il a des remords… ». Par rapport à la justification des actes, l’avocat en reporte l’entière responsabilité sur son client.
Vous avez déclaré qu’il était effondré, abattu, quelle est votre réaction face à Mme Correia ?
Me Berton est dans l’empathie, sa main gauche vient humaniser sa plaidoirie et la nécessité de tenir un procès. Me Berton est là pour faire de la pédagogie en dépit l’émotion que suscitent ces actes terroristes.
Quand vous l’avez rencontré, vous a-t-il dit qu’il était décidé à coopérer, à donner des informations sur les recruteurs ?
Même question que précédemment à laquelle la réponse est identique. Me Berton espère que son client s’expliquera - « cette participation, il l’expliquera » est placé à l’extérieur par sa main droite (futur). « Il dira avec qui, comment, pourquoi… » est placé à gauche (passé) mais avec les deux mains qui souhaitent faire le lien entre le terroriste et les espoirs des victimes.
Toute la stratégie de cette intervention de Me Berton est de montrer à quel point les extrémités ne sont pas audibles dans un Etat de Droit. On ne guillotine plus en France. Le procès du terroriste se pose alors en consensus évident. Et contrairement à son homologue belge, Me Berton assume totalement son rôle d’avocat de la défense dans ce dossier.
Le 01/05/2016
Quel que soit le groupe d’individus ou le contexte (professionnel ou personnel), il suffit d’une seule personne qui n’est pas en accord avec elle-même pour provoquer une situation conflictuelle.
Est-ce si compliqué de vouloir agir avec bienveillance, sans intérêts égoïstes ?
Quand je regarde avec plus que de l’envie « burning man », je me dis que je me dois d’être optimiste. Cependant, je ne peux m’empêcher de me poser cette question : qu’est-ce qui pousse cette personne à agir de cette façon, quitte à créer un conflit voire à se montrer violent ?
Nous avons tous des besoins affectifs fondamentaux, universels, qui, s’ils sont globalement comblés font de nous des êtres équilibrés et sains. Grosso modo, ces besoins sont au nombre de 3 :
- le besoin d’appartenance,
- le besoin d’autonomie,
- le besoin de compétence.
Pour y répondre, il y a les personnages d’attachement. Ce sont les parents ou encore les personnes qui représentent un rôle majeur pour l’enfant au niveau affectif.
Des études ont montré que les bébés sont capables de s’attacher à des gens même s’ils ne les nourrissent pas. Ça peut sembler étonnant, voire être contre nature, mais il faut savoir que c’est l’instinct de survie qui guide les nourrissons, le besoin de protection (qui se confond à celui d’appartenance) d’un groupe qui leur permettra de survivre et de se développer. Les bébés adoptent pour ce faire des stratégies comportementales inconscientes qui leur permettent de signifier ce besoin d’apaisement. Charge à l’adulte d’y répondre (ou pas !).
Comment ces stratégies se manifestent-elles ?
L’enfant exprime la colère, la tristesse ou la peur par des pleurs. Ces émotions sont des régulateurs qui vont stimuler l’adulte à venir rassurer l’enfant. Une fois calmé et sécurisé, les parents pourront à nouveau s’éloigner puis l’enfant se retrouvera à nouveau en insécurité et le processus se répétera.
Comment ce processus peut-il être décrit ?
L’apaisement est provoqué par la tendresse, par l’affection et la valorisation mais aussi par le timbre de la voix (plus grave), par le toucher (la caresse), par les odeurs. C’est ce qu’on appelle le « don de soins ». Il influe directement sur le cerveau, notamment sur la sécrétion de bêta-endorphines (opioïdes endogènes, c’est-à-dire fabriqués directement par le cerveau) qui vont générer un état de bien-être.
A l’âge adulte, cette recherche d’apaisement passe par différents moyens plus ou moins acceptables, licites et sains (alcool, drogue, sexe, sport, travail, nourriture, argent…).
« Ce système fonctionne du berceau à la tombe » disait Bowlby.
Ce lien d’attachement envers les parents (généralement) évolue ainsi avec le temps vers des amis intimes, des partenaires.
Quelles conséquences pour le développement de l’enfant ?
Elles sont extraordinaires et il ne faut surtout pas les sous-estimer mais bien les mettre en valeur et les diffuser à tous. Le don de soins augmente les capacités cognitives, émotionnelles, de résistance au stress, d’adaptabilité et d’empathie par un réseau plus performants de neurones miroirs.
A contrario, certaines circonstances font que tout le monde n’a pas la chance de bénéficier de cette bienveillance parentale. L’enfant doit alors se construire avec ce déficit d’apaisement et se retrouve à gérer comme il le peut certaines peurs subsistantes, qui peuvent rester à un niveau peu handicapant mais aussi basculer dans la pathologie (TOC, phobies, anorexies, etc…). Les stratégies adaptatives que va mettre en place la personne, pour être socialement acceptée, vont se retrouver dans la gestuelle et dans le langage non verbal.
Gardons à l’esprit qu’au niveau de l’inné, le tempérament va jouer un rôle prépondérant dans cette façon de s’adapter. Certaines personnes sont plus réactives que d’autres, plus impulsives, plus émotives…
Pour l’exemple du stress/peur/colère, les gestes associés peuvent être :
- l’objet que l’on frappe sur la table,
- la forte pression exercée sur un stylo que l’on tient,
- dissimuler une main ou un objet,
- lancer ses cheveux vers l’extérieur,
- essuyer une frange de cheveux,
- certains mouvements de bouche comme la lèvre inférieure descendante qui découvre les dents du bas (peur), ou encore la lèvre supérieure ascendante (agressivité).
Apprendre à identifier et à interpréter ces gestes va permettre de (faire) conscientiser et de (faire) verbaliser l’émotion ressentie.
« Ce qui est à l’extérieur n’est plus à l’intérieur », le niveau de stress/peur/colère pourra ainsi s’abaisser sensiblement.
Le gain en Assertivité sera perceptible tout comme l’affirmation de Soi, la confiance en Soi et l’estime de Soi !
Est-ce si compliqué de se dire que quoiqu’il puisse arriver, il est VITAL de faire « don de soins » à ses enfants et lutter ainsi contre l’individualisme un peu trop répandu aujourd’hui ?
Biblio. :
B. PASCAL, « la théorie des schémas », ed. Elsevier Masson
AINSWORH, « infancy in Uganda, infant care and growth of love », NY : the Johns Hopkins Press (1967)
Quand l'avocat de Salah Abdeslam marche sur des oeufs !
Le 27/04/2016
Salah Abdeslam a été remis ce matin aux autorités françaises. Il sera défendu par Franck Berton, avocat pénaliste qui a choisi de représenter le terroriste présumé.
En Belgique, ce fut Me Sven Mary, l’une des stars pénalistes Bruxelloise.
Quelle sera la méthode de Me Berton ? L’avenir nous le dira. Quelle a été celle de Me Mary ?
Faisons un focus sur « la méthode Mary » et analysons sa légendaire rigueur au travers d’une récente interview.
Comment Salah Abdeslam a-t-il réagi lorsque vous l’avez informé des évènements de Bruxelles ?
L’avocat de Salah Abdeslam vient gratouiller l’aile gauche de son nez avec son pouce droit, son image publique d’avocat d’un terroriste le dérange. Nous pouvons également poser comme hypothèse qu’il aurait aimé en apprendre plus dans un contexte où l’autre se tait désormais.
Dans le même temps, nous observons son sourcil gauche levé, il se met à titre personnel à distance de l’événement pour mieux s’en préserver et cherche à construire une réponse acceptable.
Une moue d’agacement, d’impatience côté gauche sur « cette situation (parlant des tragiques événements de Bruxelles) n’allait pas avantager sa situation… » Ni sans doute celle de son avocat…
Est-ce que comme nous, vous êtes persuadé qu’il avait connaissance du projet de ces attentats ?
La tension monte, laissant apparaître une langue de vipère. Les choses sont dites dans un contexte très difficile.
Beaucoup de haussements d’épaule droite, ce qui traduit une gêne ressentie quant au sujet évoqué. L’avocat fait un effort pour répondre avec les mots les plus justes et forcer un peu l’adhésion du journaliste (et téléspectateurs), alors que sa moue dubitative indique spontanément qu’il n’a pas les éléments pour penser que son client était au courant de Bruxelles, la contradiction est à jour.
Il connaissait ces personnes, donc on ne peut imaginer qu’il ne pouvait ignorer ce projet.
L’avocat place sa main devant lui, paume dirigée vers l’extérieur pour rejeter ces propos.
On note également un axe de tête penché sur sa gauche, empathique mais qui semble également s’adapter aux situations.
Est-ce que Salah Abdeslam entend toujours collaborer avec les enquêteurs ?
C’est un « oui » hésitant avec la bouche qui se tord vers la gauche, cherchant les mots pour dire les choses correctement. L’avocat marche sur des œufs dans tous ses propos placés sous le signe de la vigilance ; puis sa langue sort à droite, manifestant une volonté d’attaquant, et comme par hasard, la phrase commence par « mais »…
L’avocat n’apprécie pas que les déclarations de son client aient été divulguées par le procureur Molins, la langue de vipère ressort.
Ce n’est pas les attentats de mardi qui ont changé son état d’esprit ?
L’avocat cache son nez donc son image, on peut penser qu’il en a désormais un peu assez de cette interview.
Qu’est-ce que Salah Abdeslam est prêt à dire aux enquêteurs, qu’ils soient français ou belge ?
Belle moue dubitative, l’avocat ne sait pas ce que son client est prêt à dire. Faire un arrêt sur image pour y voir un sourire d’agacement, il a déjà eu la question.
Quelqu’un qui collabore, on peut imaginer qu’il aurait dit « attention, il y en a encore d’autres à venir » ?
A nouveau le sourcil gauche qui le met à distance des propos. Les lèvres s’avancent avec une certaine tension et mettent en doute les arguments : « l’évolution dans sa collaboration à quelque peu changé (…). Rien ne laisse supposer aujourd’hui qu’il était au courant. » L’avocat ne se croit qu’à demi moitié…
Avant que vous soyez son avocat, vous m’aviez dit que la seule ligne de défense possible c’est qu’il soit repenti. Est-ce que c’est encore tenable aujourd’hui ?
A nouveau cette langue de vipère et la petite pique ne tarde pas : « je regrette même de penser que ce n’est qu’un début (les attentats). (…) Ca, c’était la ligne de défense que je pensais être la meilleure »… source d’un désaccord avec son client ? « Mon rôle se limite à ce qu’il s’est passé en Belgique… ».
Est-ce que les attentats de Bruxelles vous font regretter d’avoir accepté d’être son avocat ?
Il a beau savoir s’adapter aux situations, cette question touche personnellement l’avocat. Observer sa bouche qui reste ouverte devant la nécessaire justification, les dents du bas apparentes (peur) et de nombreux clignements de paupières qui attestent de la charge émotionnelle.
La langue balaie l’intérieur gauche de la bouche, les mots voudraient sortir, ça lui pèse.
Nous voyons ainsi que la rigueur et la faculté d’adaptation sont des pièces maîtresses de Me Mary. Cependant, défendre un terroriste crée une dichotomie observable entre l’image professionnelle qu’il souhaite véhiculer et ses propres valeurs.
Article co-rédigé par Stephen BUNARD et Frantz BAGOE
Quel est le profil gestuel de François Hollande ?
Le 16/04/2016
Globalement, François Hollande est apparu ce jeudi plutôt « en jambes », comme on dit dans le sport. Attitude dynamique, manifestant une volonté d’offrir l’image d’un Président dans l’action, sachant précisément là où il veut mener la France.
Cependant il a dû composer avec 4 invités de profils différents - et donc s’y adapter - mais également avec un style d’interview qui rappelle le jeu du méchant flic et du gentil flic (on appréciera… ou pas), ce qui contribue à susciter un certain manque de respect afférant à sa fonction (note personnelle).
Il m’est apparu intéressant de dresser son profil gestuel et voir les gestes qui font de lui une personne normale, ou encore ceux qui génèrent de l’incompréhension et parasitent son discours.
Commençons par les gestes qui le rendent si normal :
Juste avant d’évoquer les « aléas du chômage », vous pouvez voir une expression de peur avec les yeux écarquillés, les sourcils très haut, le blanc des yeux visibles sur la partie haute et les dents du bas bien visibles.
Ensuite, et comme nous l’enseignons en Synergologie, les valeurs qu’il rejette sont placées sur sa droite, voir à droite de sa droite. C’est le cas lorsqu’il assène un « je ne vais pas céder à la rue ! » Il n’apprécie pas ce mouvement de contestations qui vient se greffer à ce climat social et sécuritaire délétère, d’autant que ça le fragilise politiquement.
De même avec les « critères boursiers » qu’il place à droite ou encore avec le « prosélytisme ».
A l’évocation du SMIC, sujet qu’il semble maîtriser, son torse (son ego) vient bien en avant.
Ensuite, nous pouvons voir que lorsque la colère le ronge mais qu’il se doit de rester impavide, cette émotion ressort par son sourcil gauche qui se contracte subrepticement.
Lorsqu’il s’impatiente face à la longueur des arguments des invités, ce sont les doigts de sa main gauche qui tapotent la table. Ou encore il a des gestes de préhension (manipulation du stylo) pour gérer le stress qu’il sent monter.
Nous pouvons aussi remarquer que son regard est expressif. Par exemple, envers Léa Salamé qu’il regarde essentiellement pour prévenir tout débordement de sa part, ainsi que sa tête qui s'écarte pour fuir celle qu’il semble ne pas apprécier.
De même que son regard se durcit à l’évocation d’Emmanuel Macron et de ses sorties.
A la lumière de ces items, nous voyons bien que François Hollande sait être naturel et montrer qu’il est un homme normal.
Maintenant, voyons quels sont les gestes qui polluent son discours aujourd’hui :
Restons avec ce regard si évocateur, si expressif. Il peut être un allié mais jouer également les traître, surtout lorsqu’il s’agrandit pour rechercher l’approbation des journalistes. Se faisant, ce n’est pas l’invité qu’il a en face de lui qu’il veut convaincre, ce sont ces 2 flics dont il ne sait s’ils jouent pour ou contre lui. Ce sont eux qui ont le pouvoir de relayer son message…
Les gestes qui le desservent sont essentiellement basés sur ses mains. Ils contribuent à son image de « mou ». Ses mains sont inexpressives, ce qui n’excluent pas qu’elles soient participatives mais ses paumes sont très souvent tournées vers lui, vers son torse, son ego. Se faisant, il est un être ego centré qui met une distance vis-à-vis des autres.
Ainsi, ses gestes ne sont pas naturels, surtout lorsqu’ils accompagnent le « je » ou le « vous ». François Hollande désigne l’autre non pas avec son index, mais avec la face externe de sa main (en bouclier), ce qui est assez étrange et cette étrangeté est effectivement perçue par l’autre.
Ainsi, François Hollande se distancie des autres avec les paumes de ses mains tournées vers lui, en une bulle protectrice. Cependant, ce geste est devenu tellement stéréotypé et placé à « toutes les sauces », qu’il parasite le discours et en fait une personne peu encline à la franchise.
Les MAINS, prolongement de notre pensée
Le 09/04/2016
Dans les épisodes précédents, nous avons vu que l’individu réalise deux tâches face à une situation stressante.
La 1ère tâche consiste en une double évaluation cognitive : primaire et secondaire. Elle a pour rôle la stabilité émotionnelle et protectrice.
L’évaluation primaire répond à la question de l’enjeu de la situation, du niveau de stress perçu.
Quelle est la perte possible, le préjudice ? Quelle est la menace ? Un rebond est-il possible ?
L’évaluation secondaire porte sur le contrôle perçu et sur les ressources disponibles.
La 2nde tâche consiste à établir une stratégie d’adaptation qui portera soit sur le problème, soit sur les émotions.
L’efficacité des stratégies centrées sur le problème dépend du caractère contrôlable de la situation. L’objectif est d’augmenter ses propres ressources pour mieux faire face.
Quant aux stratégies centrées sur les émotions, elles sont efficaces dans les situations où peu d’information sont disponibles. Elles protègent l’estime de soi car ce sont des stratégies d’évitement qui permettent de ne pas affronter le problème mais qui induisent un état dépressif à long terme.
Nous avons également vu que nous apprenons des conséquences de nos comportements. Que nous sélectionnons le comportement approprié en fonction des résultats précédemment observés. Ces stratégies adaptatives ont l’inconvénient de générer des pensées automatiques (ou ruminations) qui ont généralement un impact négatif sur notre propre évaluation et donc sur notre confiance en soi, notre estime de soi.
Ces situations stressantes ont des répercussions sur notre langage corporel et vous pouvez apprendre à reconnaître leurs manifestations. Nous serons plus démonstratifs ou plus introvertis, plus éloquents ou plus timorés, nos gestes seront plus « ronds » ou plus « saccadés », réalisés avec amplitude ou plus proche de notre corps.
Mais il est essentiel de prêter une attention toute particulière aux mains. Elles sont le prolongement de notre pensée !
« Ce n’est pas parce qu’il a des mains que l’homme est le plus intelligent des êtres, mais parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains. En effet, l’être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils : or, la main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. » (Aristote)
La configuration des mains permet de déterminer si la personne s’associe à son discours ou s’en dissocie. Elles vont revenir l’une sur l’autre à chaque fois qu’il y a une réserve par rapport l’autre. Si elles sont dirigées vers le haut, la personne se perçoit supérieure à l’autre, dirigées vers le bas, la personne se perçoit inférieure à l’autre, si les mains sont à l’horizontal, la personne se perçoit égale à l’autre.
Il est important d’observer s’il y a une tension dans les doigts, elle trahirait un stress ressenti. C’est le cas lorsque les mains sont jointes, doigts tendus, paume contre paume ou encore les doigts entre croisés et tendus.
Est-ce que la personne dirige ses paumes vers elle, de sorte de créer une espèce de bulle de protection entre elle et l’extérieur ?
Au cours d’une poignée de mains, la paume peut être moite, la main molle, peu engageante.
Sont-elles d’ailleurs visibles ou bien cachées sous le bureau, dans les poches d’un pantalon ou d’un manteau ?
Les préhensions sont également révélatrices du stress ressenti. Elles sont une solution momentanée pour retrouver l’équilibre. Un stylo trituré, un pupitre sur lequel la personne s’accroche…
Si vous décelez ce type de configurations des mains chez votre interlocuteur, alors mettez-le à l’aise par le truchement du questionnement.
Questionner ? Pour faire quoi ?
Le 21/03/2016
Questionner, est-ce essentiel ?
Tout au long de notre vie, nous apprenons des conséquences de nos comportements. Nous sélectionnons le comportement approprié en fonction des résultats précédemment observés. Ce sont des stratégies adaptatives.
Elles génèrent des pensées automatiques (ou ruminations) qui ont un impact soit positif, soit négatif sur notre propre évaluation et donc sur notre confiance en soi, notre estime de soi.
Nous nous forgeons/construisons des représentations/images inconscientes de notre valeur personnelle, notre capacité d’autonomie, notre régulation émotionnelle. Ces représentations inconscientes ont des répercussions sur notre langage corporel. Nous serons plus démonstratifs ou plus introvertis, plus éloquents ou plus timorés, nos gestes seront plus « ronds » ou plus « saccadés », réalisés avec amplitude ou plus proche de notre corps.
Le geste est donc pré-verbal, le décoder c’est pouvoir lire la phrase avant qu’elle ne soit écrite. Faire un geste semble anodin, mais c’est déjà le début du processus cognitif, avant que la pensée ne passe à la phase consciente pour être ensuite verbalisée.
Concomitamment à ce décodage du langage corporel, et pour affiner notre interprétation, la part du questionnement est primordiale. En plus d’une écoute active et empathique, nous utiliserons la reformulation, la « flèche ascendante » et le questionnement Socratique.
La reformulation, c’est de la reformulation… (sic) pas grand-chose à expliquer.
Le questionnement en « flèche ascendante » permet de repérer les pensées automatiques qui surgissent lors de l’évènement stressant, puis de les discuter, de les modifier en leur trouvant d’autres angles de réflexion plus valorisants.
Le questionnement Socratique permet de détourner la pensée génératrice de l’émotion négative, après avoir repéré les prémices erronées et les conclusions qui résultent des ruminations. C’est un type de questionnement didactique.
Enfin, suivant les différents champs de la relation – émotionnel, relationnel, cognitif – la sémantique devra être adaptée en conséquence. Par exemple, si la personne est d’un tempérament plutôt émotionnel, il faudra faire en sorte qu’elle puisse exprimer son ressenti. Chaque verbe employé devra appartenir au registre de l’émotion pour que cela résonne en elle.
Le Meta objectif de cette démarche – vous l’aurez compris - est la création d’une relation Assertive.
Le 05/03/2016
Les chiffres sur le burn out sont alarmants et nous connaissons presque tous une personne dans notre environnement proche qui en souffre. Même si ce que recouvre ce terme n’est pas identique pour tout le monde, la certitude est que cette souffrance a son point d’origine dans le stress négatif accumulé dans le milieu professionnel.
C’est une conséquence délétère dans le rapport à nous-même et avec notre environnement. Celui-ci se fait de plus en plus exigeant, pressant et intrusif. Les limites entre la sphère professionnelle et privée sont plus floues. Les réseaux sociaux nous offrent constamment cette possibilité de nous comparer aux autres, de quelques pays que ce soit, ce qui peut alimenter voire renforcer une image négative de nous-même.
Cette situation poussée aux limites du Système et sans stratégie défensive appropriée et c’est l’épuisement professionnel qui nous guette. Rassurons-nous, ce n’est pas inéluctable et il est tout à fait possible de l’éviter pour autant que nous ayons un bon niveau d’information sur la façon d’y remédier.
Il est préférable de combattre ce stress négatif au moment même où la situation se produit, le cas échéant, notre inconscient va conserver en mémoire cette mauvaise stratégie comportementale de défense et nous la resservira (malheureusement) dès lors que la situation se représentera. C’est le cercle vicieux. Sortons-en !
Le stress est un ressenti qui a des répercussions sur notre santé, mentale et physique. Notre attitude pour y faire face est spécifique à nous-même.
Les ressources, que nous déployons, sont liées à notre histoire, notre éducation, la façon dont nous avons déjà appréhendé une telle situation, notre estime de soi, notre confiance en soi. C’est une interaction entre l’environnement et nous.
Lazarus et Folkman ont montré que l’individu réalise deux tâches face à une situation stressante.
La 1ère tâche consiste en une double évaluation cognitive : primaire et secondaire. Elle a pour rôle la stabilité émotionnelle et protectrice.
L’évaluation primaire répond à la question de l’enjeu de la situation, du niveau de stress perçu.
Quelle est la perte possible, le préjudice ? Quelle est la menace ? Un rebond est-il possible ?
L’évaluation secondaire porte sur le contrôle perçu et sur les ressources disponibles.
La 2nde tâche consiste à établir une stratégie d’adaptation qui portera soit sur le problème, soit sur les émotions.
L’efficacité des stratégies centrées sur le problème dépend du caractère contrôlable de la situation. L’objectif est d’augmenter ses propres ressources pour mieux faire face. Ça veut dire savoir négocier un délai, se donner du temps pour répondre à une sollicitation, rompre avec une relation insatisfaisante, consulter un médecin, développer ses connaissances dans un domaine…
Quant aux stratégies centrées sur les émotions, elles sont efficaces dans les situations où peu d’information sont disponibles. Elles protègent l’estime de soi car ce sont des stratégies d’évitement qui permettent de ne pas affronter le problème mais qui induisent un état dépressif à long terme. C’est par exemple, consommer de l’alcool, des drogues, développer un TOC, faire de l’exercice physique plus que nécessaire, exprimer de façon exacerbée ses émotions, minimiser la situation, nier la réalité ou encore se dissocier de l’évènement.
« Brandstädter et Renner relèvent une meilleure santé mentale chez les personnes capables d’intégrer ces deux stratégies simultanément. Agir pour transformer la réalité (assimilation) puis réviser nos aspirations, leur priorité, leurs valeurs (accommodation). »
Les émotions ne sont pas à concevoir indépendamment du processus cognitif, elles sont imbriquées et interdépendantes. Les émotions déterminent ce que nous percevons, ce que nous mémorisons. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que l’effet Koulechov agit à nos dépends. Lorsque nous voyons quelqu’un, en réalité nous interprétons en fonction de notre vécu, nos croyances. La perception est en fait une construction. Nous sommes le peintre qui déposons nos couleurs sur la toile. Le stress que nous ressentons est une déformation probable de la réalité.
Ajouter à cela, et pour renforcer cet effet d’amorçage, un biais de confirmation vient mettre son grain de sel dans le Système. C’est-à-dire qu’inconsciemment, nous allons aller chercher des informations chez l’autre qui vont confirmer notre ressenti (faussé, nous l’avons vu, par nos croyances).
C’est un cercle vicieux qu’il faut stopper et nous en avons tous le pouvoir, les ressources, de le faire en adoptant un autre angle de vue. Parce que nous sommes compétents pour le faire, parce que ça fait du bien à notre estime de soi.
Réf. :
« Améliorer ses stratégies de coping pour affronter le stress au travail » - D. Lucie COTE – Université du Québec en Ouataouais (2013)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Koulechov
« Comment développer vos ressources personnelles » – Francis Delvalle (2001)