Je publie à nouveau cet article de 2016 qui fait la part belle à la nécessité de parler, sans filtre ni jugement, à une personne hors de son cercle. Nous devrions tous nous accorder ce temps d'extériorisation.
Je vous laisse le lire et je me tiens à votre disposition si vous souhaitez un soutien psychologique.
Verbaliser, c’est guérir !
La définition de « verbaliser » est : dresser un procès-verbal. C’est aussi s’exprimer, se faire comprendre par le langage, formuler ses pensées par la parole, faire connaître ses sentiments et ses opinions (réf. Larousse).
Verbaliser, c’est donc exprimer une idée, un sentiment, une émotion. Au contraire, intérioriser équivaut à garder pour soi, sans partage, au risque de ne pas se faire comprendre.
La conséquence néfaste est le refoulement de cette émotion et la naissance d’un sentiment négatif qui, s’il n’est pas extériorisé, enflera comme une tumeur et générera une stratégie d’adaptation envers l’objet/la personne/la situation qui en est à l’origine.
Ce sentiment négatif ne disparaît jamais, il ne demande qu’à s’exprimer de n’importe quelle façon (sublimation, déplacement…).
L’émotion comme système d’échange
Faisons un focus rapide sur la perception et la régulation des émotions. Elles passent par 3 systèmes (réf. Neurofit.ch) :
- le système neurophysiologique (hormonal et neurovégétatif),
- le système moteur (corps, visage, voix),
- le système cognitif expérientiel (c’est la capacité à prendre conscience et à verbaliser le ressenti).
L’émotion est le liant entre les individus dont un des buts est l’inclusion (appartenir à un groupe).
L’individu dispose de 2 processus distincts pour appréhender la réalité (réf. Les motivations.net) :
- le système expérientiel qui est instinctif, associatif, orienté vers l’action immédiate mais avec un mode de pensée stéréotypé et émotionnel,
- le système rationnel, plus analytique et logique, dirigé par la raison. L’individu évalue, encode, décode, prévoie et ensuite agit.
Dans la communication interpersonnelle, ces 2 systèmes sont aisément identifiables lorsque la personne s’exprime davantage avec l’une ou l’autre de ses mains.
Par exemple, un homme politique comme François Bayrou va s’exprimer en majeur partie avec sa main droite. Un discours qui est donc analytique, ce qui est normal pour un bègue.
Alors que le témoignage d’une personne sur un évènement personnel verra une main gauche plus active que la droite (hémisphéréité).
Pourquoi devoir verbaliser ses émotions ?
Mais ne soyons pas clivant. Nous ne sommes ni tout l’un, ni tout l’autre, mais un savant mélange dont notre tempérament et notre caractère sont le reflet. Un cerveau droit (instinctif) qui communique avec un cerveau gauche (analytique) grâce à un corps calleux, véritable autoroute du partage de l’information.
Il faut bien avoir en tête que l’Etre Humain recherche la satisfaction de son plaisir personnel (pulsions) et l’évitement du déplaisir face au principe de réalité.
L’Etre Humain doit préserver son équilibre psychique et physiologique (homéostasie) grâce à différentes stratégies d’adaptation. S’il n’y a pas de passage à l’acte pour satisfaire son plaisir, une frustration va naître et se diffuser insidieusement dans le psychisme. Elle va investir chaque recoin de nos pensées, tapie, pour ne demander qu’à être satisfaite d’une manière ou d’une autre.
Le déséquilibre psychique (visible sur le corps par des micros démangeaisons au visage et sur les membres) intervient dès lors qu’un trop grand nombre d’envies ne sont pas réalisées, lorsque la coupe des frustrations déborde ou lorsqu’une situation est vécue comme un traumatisme.
Les occasions de refouler une idée, un sentiment ou une émotion sont nombreuses, que ce soit au travail, en société ou dans la sphère privée. Mais cela se fait toujours au détriment de soi.
Une des stratégies la plus efficace
Cela va permettre de se concentrer sur l’émotion ressentie, de la décrire, de lui donner corps grâce à la richesse du vocable employé (granularité). Mettre des mots sur ce qui est ressenti permet de se respecter et de gagner en estime de soi. Vous occuperez l’espace de communication (professionnel, familial, privé) avec plus d’efficience, vous enrichirez votre point de vue grâce aux différents angles d’analyse qui s’imposeront à vous et enfin, vous responsabiliserez l’autre en lui faisant prendre conscience de l’impact que la situation/parole a eu sur vous.
Objectif : être soi
S’exprimer, verbaliser, c’est être plus cohérent avec soi-même et envers les autres. C’est rendre la communication plus fluide, plus honnête mais surtout, c’est une contre-stratégie au refoulement qui est la porte d’entrée prépondérante de la dépression.
Vous enrichirez votre point de vue grâce aux différents angles d’analyses qui s’imposeront à vous et enfin, vous responsabiliserez l’autre en lui faisant prendre conscience de l’impact que la situation/parole a eu sur vous.
#soutienpsychologique