Montrer à une personne ses lacunes dans certaines de ses connaissances le rend plus ouvert à l’avis des experts.
Alors que certaines personnes surestiment leurs connaissances dans certains domaines (économique pour l’étude citée en bas de l’article), induire un sentiment d’ignorance leur permet de se remettre en question au regard de l’avis des experts plus compétents.
Aujourd’hui, l’influence de l’avis des experts a disparu. C’est flagrant avec la crise du Covid-19, les gens pensent en savoir plus que les scientifiques sans jamais pouvoir valider leur avis par des sources fiables. Ils savent et s’en remettent à l’avis d’autres personnes qui partagent évidemment leur avis (biais de confirmation).
Mais pourquoi ne s’en remettent-ils pas aux avis éclairés des experts, des scientifiques ?
Pas plus tard que la semaine dernière, je discutais avec deux voisins de chiens, notamment primitifs puisque j’ai un Akita Américain et un Akita Inu. Inévitablement la discussion a dévié vers le pass sanitaire et la nécessité de se faire vacciner. Mes deux voisins étaient contre et avançaient des arguments fumeux sans aucune référence. Je me suis retenu de contre argumenter, le débat contradictoire ne prévaut pas en ce moment, mais je me suis fait la réflexion qu’un nombre important de personnes font la même chose que mes deux voisins.
Les chercheurs de cette étude ont trouvé que les gens revoient leur avis en se confrontant à l’opinion publique, mais pas à celui des experts ! Insensé…
Cependant, lorsque les lacunes dans les connaissances sont exposées, les gens révisent leurs croyances beaucoup plus en réponse à l'opinion des experts. Ce qu'ils ne faisaient pas avant que leurs lacunes ne soient exposées. L'exposition de ces lacunes n'avait pas besoin d'être liée au sujet. Par exemple, le fait de ne pas expliquer comment un hélicoptère prend son envol entraîne une révision similaire des croyances sur des questions économiques, comme l'assurance maladie.
Si vous souhaitez faire changer l’opinion d’une personne, essayez de lui faire reconnaître ses méconnaissances du sujet, mais pas de manière frontale. Il faut se montrer plus fin comme lui faire évoquer au préalable un sujet qu’il maîtrise. C'est en échouant à expliquer quelque chose que nous reconnaissons ce que nous ne savons pas et que nous faisons l'expérience d'un état d'humilité intellectuelle qui nous permet d'être plus réceptifs aux informations.