Mais d’où vient cette mélancolie ? Quel est son point de départ ?
Cette question m’a été posée plusieurs fois, suite à mon précédent article sur la différence entre la tristesse et la mélancolie.
Aucun élément de réponse sur internet (sauf erreur de ma part, si vous en avez, je suis preneur).
Et puis j’ai revu le film « Full Metal Jacket », de Stanley Kubrick (1987) avec Vincent D’Onofrio… là j’ai eu mon élément de réponse.
Tout le 1er tiers du film, Vincent D’Onofrio alias « grosse baleine » se fait littéralement pourrir par le sergent instructeur Hartman. « Grosse baleine » est empoté, peu habile avec son corps et semble différent émotionnellement des autres recrues. Il est sensible et les réflexions qui lui sont faites le touchent puissance 10. Alors petit à petit, il se renferme sur lui-même, dans son monde pour endurer les brimades sans le montrer aux autres.
A la fin de cette partie du film, « grosse baleine » se lève une nuit, prend un fusil d’assaut et tue le sergent instructeur Hartman avant de retourner l’arme contre lui, et finalement se tirer une balle dans la tête.
Lorsque nous sommes élevés avec des valeurs morales idéalistes et humanistes, que nous sommes de surcroît hyperesthésiques, ou hypersensibles, hyperémotifs et que dans notre petite enfance nous subissons un évènement qui, de notre hauteur candide, nous apparaît violent et humiliant alors notre socle vole en éclat… with the flick of the finger* !
La mélancolie, c’est la nostalgie du Paradis perdu.
Ainsi, certains ne regarderons plus le monde du même œil, ni la même candeur. Ils décideront d’analyser plus en détails les gens autour, voir ce qui les lie, comment ils interagissent et ça leur permet de se rassurer. Parce qu’ils savent dorénavant anticiper leurs réactions.
Gustave Flaubert a dit : "je suis doué d'une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire".
*Liam Gallagher avec Beady Eye « Flick of the finger »