Dans les épisodes précédents, nous avons vu que l’individu réalise deux tâches face à une situation stressante.
La 1ère tâche consiste en une double évaluation cognitive : primaire et secondaire. Elle a pour rôle la stabilité émotionnelle et protectrice.
L’évaluation primaire répond à la question de l’enjeu de la situation, du niveau de stress perçu.
Quelle est la perte possible, le préjudice ? Quelle est la menace ? Un rebond est-il possible ?
L’évaluation secondaire porte sur le contrôle perçu et sur les ressources disponibles.
La 2nde tâche consiste à établir une stratégie d’adaptation qui portera soit sur le problème, soit sur les émotions.
L’efficacité des stratégies centrées sur le problème dépend du caractère contrôlable de la situation. L’objectif est d’augmenter ses propres ressources pour mieux faire face.
Quant aux stratégies centrées sur les émotions, elles sont efficaces dans les situations où peu d’information sont disponibles. Elles protègent l’estime de soi car ce sont des stratégies d’évitement qui permettent de ne pas affronter le problème mais qui induisent un état dépressif à long terme.
Nous avons également vu que nous apprenons des conséquences de nos comportements. Que nous sélectionnons le comportement approprié en fonction des résultats précédemment observés. Ces stratégies adaptatives ont l’inconvénient de générer des pensées automatiques (ou ruminations) qui ont généralement un impact négatif sur notre propre évaluation et donc sur notre confiance en soi, notre estime de soi.
Ces situations stressantes ont des répercussions sur notre langage corporel et vous pouvez apprendre à reconnaître leurs manifestations. Nous serons plus démonstratifs ou plus introvertis, plus éloquents ou plus timorés, nos gestes seront plus « ronds » ou plus « saccadés », réalisés avec amplitude ou plus proche de notre corps.
Mais il est essentiel de prêter une attention toute particulière aux mains. Elles sont le prolongement de notre pensée !
« Ce n’est pas parce qu’il a des mains que l’homme est le plus intelligent des êtres, mais parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains. En effet, l’être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils : or, la main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. » (Aristote)
La configuration des mains permet de déterminer si la personne s’associe à son discours ou s’en dissocie. Elles vont revenir l’une sur l’autre à chaque fois qu’il y a une réserve par rapport l’autre. Si elles sont dirigées vers le haut, la personne se perçoit supérieure à l’autre, dirigées vers le bas, la personne se perçoit inférieure à l’autre, si les mains sont à l’horizontal, la personne se perçoit égale à l’autre.
Il est important d’observer s’il y a une tension dans les doigts, elle trahirait un stress ressenti. C’est le cas lorsque les mains sont jointes, doigts tendus, paume contre paume ou encore les doigts entre croisés et tendus.
Est-ce que la personne dirige ses paumes vers elle, de sorte de créer une espèce de bulle de protection entre elle et l’extérieur ?
Au cours d’une poignée de mains, la paume peut être moite, la main molle, peu engageante.
Sont-elles d’ailleurs visibles ou bien cachées sous le bureau, dans les poches d’un pantalon ou d’un manteau ?
Les préhensions sont également révélatrices du stress ressenti. Elles sont une solution momentanée pour retrouver l’équilibre. Un stylo trituré, un pupitre sur lequel la personne s’accroche…
Si vous décelez ce type de configurations des mains chez votre interlocuteur, alors mettez-le à l’aise par le truchement du questionnement.