« On considère qu’il faut en moyenne, chez les humains, un peu moins de 100ms pour qu’une perception soit intégrée par le cerveau, encore 100 à 200ms pour qu’une réaction se mettre en place et, au total, on compte jusqu’à 500ms pour que l’information arrive à la conscience. En d’autres termes : notre cerveau est en retard d’un dixième de seconde sur l’environnement et notre conscience est à la traîne… d’une demi-seconde… » (http://neuromonaco.com/lettres/lettre58.htm)
Selon le site « science étonnante », vous avez l’impression de prendre une décision à un moment T alors que votre cerveau a déjà pris la décision depuis presque ½ seconde (expérience réalisée avec des IRM).Pour enfoncer le clou, une expérience de 2011 réalisée avec des électrodes implantées dans le cerveau montre qu’on peut prédire le choix de la personne testée « avec une acuité de 80%, et ce 700 ms avant la décision consciente. » (https://sciencetonnante.wordpress.com/2012/03/05/le-libre-arbitre-existe-t-il/)
L’idée se trouve dans le corps avant de devenir un concept. Lorsqu’une personne vous dit : « j’ai froid, touche mes mains, » ses mains sont déjà froides depuis longtemps avant que son cerveau n’en ait pris conscience et l’ait verbalisé.
C’est une information primordiale parce que lorsque vous connaissez et savez décrypter les 9 positions assises d’une personne, vous avez ce pouvoir qu’est celui de l’anticipation. A chaque position assise correspond un état d’esprit spécifique et donc une stratégie de communication différente. A chaque changement de position assise, il y a modification de l’état d’esprit.
Grâce à ce court laps de temps, vous pouvez le mettre à profit pour vous adapter et modifier votre argumentaire, votre questionnement de façon à ce que la personne aille peu à peu « là où vous le souhaitez. » Par ailleurs, il est important de savoir que d’un point de vue Systémique, la personne, de par sa position assise, influence la couleur du débat. Son attitude est également fonction de vous. Si elle vous connaît ? Si elle vous respecte en tant que professionnel ou/et en tant que personne ? Si vous craint ou si elle se sent supérieure à vous ? Inconsciemment, elle va adapter son attitude en fonction de ce que vous représentez pour elle.
Adapter son argumentaire et son questionnement va donc permettre de modifier cette couleur, cette ambiance, afin de la rendre plus authentique (assertive, réflexive, empathique) et en limiter les non-dits.
Prenons l’exemple d’un journaliste bien connu – Patrick Cohen pour le citer - qui a une chronique dans une émission de télé française. Mon but n’est pas de le critiquer, simplement d’illustrer mon propos. Dans les vidéos ci-dessous, attachez-vous à observer son buste alors qu’il échange avec son vis-à-vis. Suivant la personne avec laquelle il échange et ce qu’elle représente pour lui, sa position de buste diffère.
Jetez plutôt un œil : https://www.youtube.com/watch?v=ey0tkk6lPs0 https://www.youtube.com/watch?v=DZtaF4iZ6TI https://www.youtube.com/watch?v=wzEOAbJ4vuo https://www.youtube.com/watch?v=KMeTMpujBu8 https://www.youtube.com/watch?v=8dGDdXlNFiY
Regardez où se situe son buste (son ego) par rapport à l’interviewé. - Face à Marine LePen, Patrick Cohen (qui ne l’aime pas vraiment) crée un climat agressif, avec une argumentation âpre, son buste est dirigé vers l’avant à droite. - Face à Jean-Jacques Bourdin, qu’il connaît bien et pour lequel il a une certaine estime/respect, PC a son buste en avant mais ni penché vers la droite, ni vers la gauche. Son buste est dirigé droit devant avec la simple envie d’échanger. Il n’y a pas ce climat agressif précédemment observé. - Face à Michel Onfray, même attitude bien que là, la dimension et le charisme d’Onfray met PC sur la défensive (différents items non verbaux observés mais non développés ici). - Face à Zemmour, l’équation est plus complexe parce qu’en plus d’une certaine inimitié, Zemmour a du répondant et il est plus agressif, tant sur la forme que sur le fond. Ainsi, le buste de PC est en avant mais sur sa gauche qui traduit une certaine « lâcheté » à ne pas vouloir débattre frontalement. - Enfin, face à Frédéric Lopez et Taddéï, il y a une envie de fuir l’échange avec son buste en arrière et sur sa gauche.
A chaque image que nous renvoie notre interlocuteur, notre comportement non verbal adopte une stratégie spécifique (et vice versa). Modifier notre position assise influe sur notre image et la perception inconsciente qu’en aura notre interlocuteur, ainsi sa propre posture en sera modifiée. Modifier notre argumentaire en fonction de la posture de notre interlocuteur nous permettra d’être plus précis et d’éclaircir certains points qui auraient pu passer inaperçu.
|
La position assise est-elle intéressante en com' non verbale ?
Ajouter un commentaire