stress
"Mais pourquoi je n'arrive pas à m'endormir ?"
Le 04/08/2024
« Mais pourquoi je n’arrive pas à m’endormir ? »
C’est une question récurrente que beaucoup de personnes se posent. Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi certaines personnes n’arrivent pas à s’endormir le soir. Je ne vais pas aborder à nouveau ces facteurs dans cet article, et encore moins l’aspect environnement, les écrans etc… je les ai précédemment développés dans un précédent article.
Ce que l’on sait moins, c’est qu’il existe une relation symbolique entre le sommeil et la mort. Cette perspective trouve ses racines dans diverses traditions culturelles, littéraires et psychanalytiques.
Symbolisme du sommeil et de la mort
Dans de nombreuses cultures, le sommeil est souvent décrit comme une forme de « petite mort. » Cette analogie repose sur l’idée que le sommeil implique une perte de conscience temporaire, semblable à la perte de conscience permanente que représente la mort.
Hypnos et Thanatos : une association traditionnelle renouvelée à la Renaissance | Cairn.info
Peurs inconscientes
Selon la psychanalyse, le sommeil pourrait être associé à des peurs inconscientes de la mort. Pour certaines personnes, l’idée de s’abandonner au sommeil peut raviver des angoisses profondes liées à la mortalité, à la perte de contrôle ou à l’inconnu.
Freud et le principe de la mort
Sigmund Freud a exploré l’idée que certains individus peuvent avoir des résistances inconscientes au sommeil en raison de la peur de la mort. Dans ses théories sur l’inconscient, il décrit des pulsions de vie et de mort qui peuvent influencer de manière subtile et complexe. Freud a proposé l’existence de deux forces fondamentales dans la psyché humaine : Eros (la pulsion de vie) et Thanatos (la pulsion de mort). Selon cette théorie, certains comportements, y compris les troubles du sommeil, pourraient être des manifestations de ces forces en conflit. La résistance à l’endormissement pourrait être vue comme une lutte contre la pulsion de mort, une tentative de la psyché de se protéger contre l’angoisse existentielle liée à la fin de la conscience.
Expériences traumatiques
Les personnes ayant vécu des expériences traumatisantes, notamment des expériences de mort imminente ou la perte de proches, peuvent développer des associations négatives avec le sommeil. La peur de revivre des souvenirs traumatiques ou d’être vulnérable pendant le sommeil peut rendre l’endormissement difficile. Le sommeil, en devenant un moment où ces souvenirs traumatiques peuvent refaire surface, devient une source de stress et d’angoisse plutôt qu’un refuge réparateur.
Théories existentielles
D’un point de vue existentiel, l’angoisse liée à la condition humaine et à la conscience de la mortalité peut se manifester sous forme d’insomnie. Les réflexions sur la vie, la mort, et le sens de l’existence peuvent devenir plus prononcés la nuit, quand l’esprit n’est pas distrait par les activités diurnes.
Ces perspectives soulignent que, pour certaines personnes, les difficultés d’endormissement peuvent être profondément enracinées dans des symbolismes psychologiques et des peurs existentielles liées à la mort. Ces enjeux peuvent être explorés et traités à travers des approches thérapeutiques comme la psychanalyse ou la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Une exploration plus approfondie de ces aspects symboliques et inconscients peut être nécessaire pour comprendre et traiter les problèmes de sommeil de manière holistique.
L’importance de l’étayage parental à travers la vie d’Armin Meiwes
Le 21/07/2024
Armin Meiwes : une vie marquée par l’horreur
Enfance et relations familiales
Surnommé « le cannibale de Rotenburg », Armin Meiwes est né le 1er décembre 1961 à Kassel, en Allemagne. Sa jeunesse a été marquée par une relation difficile avec ses parents. Son père, un policier autoritaire, était souvent absent et a fini par quitter la famille lorsque Armin avait huit ans. Cette séparation a eu un impact profond pour lui, le laissant avec un sentiment d’abandon. Sa mère décrite comme possessive et dominante, a élevé Armin dans un environnement strict, le contrôlant étroitement. Isolé, Armin développait un monde imaginaire où il se réfugiait pour échapper à la solitude et à la rigueur de sa vie domestique.
Scolarité et adolescence
Armin Meiwes était un élève moyen, mais il n’avait pas beaucoup d’amis. Ses camarades de classe le décrivaient comme un garçon timide et introverti. A l’adolescence, il commença a fantasmer sur le cannibalisme, utilisant ces pensées pour combler son besoin d’intimité et de contrôle, conséquences directes de son éducation perturbée.
Les circonstances du crime
Les fantasmes d’Armin Meiwes se sont intensifiés avec le temps, jusqu’à ce qu’il passe à l’acte en 2001. Il publia une annonce sur un forum en ligne dédié aux fétiches extrêmes, recherchant un volontaire pour être tué et consommé. A la surprise générale, un homme du nom de Bernd Jürgen Brandes répondit favorablement.
Le 9 mars 2001, Brandes se rendit au domicile de Meiwes à Rotenburg. Les deux hommes eurent des relations sexuelles avant que Meiwes ne coupe le pénis de Brandes, un acte que ce dernier avait souhaité. Brandes saigna abondamment mais, sous l’effet de puissants sédatifs, il continua à coopérer jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Meiwes, selon ses propres aveux, attendit plusieurs heures avant de le tuer en lui tranchant la gorge. Il enregistra la totalité de l’acte sur vidéo, un élément clé lors de son procès.
Conséquences légales et psychologiques
Armin Meiwes fut arrêté en décembre 2002 après que la police eut découvert la vidéo du meurtre. Son procès, qui débuta en décembre 2003, attira une attention internationale en raison de la nature macabre du crime. Meiwes fut d’abord condamné à huit ans et demi de prison pour homicide involontaire, la cour considérant que Brandes avait consenti à sa propre mort. Cependant, après un appel, il fut rejugé en 2006 et condamné à la perpétuité pour meurtre et perturbation de la paix des morts.
Le cas d’Armin Meiwes soulève des questions profondes sur les limites du consentement et les aspects psychologiques de comportements extrêmes. Son enfance marquée par l’isolement et une relation dysfonctionnelle avec ses parents, combinée à des fantasmes déviants, ont abouti à un crime qui restera dans les anales de la criminologie moderne.
Pourquoi, selon Bowlby, l’étayage maternel est-il si important pour le petit enfant ?
Selon John Bowlby, l’étayage maternel, ou l’attachement à la figure maternelle, est crucial pour le développement psychologique et émotionnel du petit enfant pour plusieurs raisons fondamentales :
- Sécurité émotionnelle : la présence constante et rassurante de la mère ou de la figure d’attachement principale fournit à l’enfant un sentiment de sécurité. Ce sentiment de sécurité est essentiel pour que l’enfant puisse explorer son environnement en toute confiance, sachant qu’il peut revenir à une base sûre en cas de besoin.
- Développement de la confiance : l’attachement sécurisant permet à l’enfant de développer une confiance en lui-même et en ses capacités. La mère, en répondant de manière prévisible et sensible aux besoins de l’enfant, aide celui-ci à comprendre qu’il est digne d’amour et de soin, ce qui favorise une estime de soi positive.
- Régulation des émotions : les interactions avec la figure d’attachement aident l’enfant à apprendre à réguler ses émotions. Par exemple, lorsque l’enfant est stressé ou effrayé, la présence et les réponses apaisantes de la mère aident à calmer l’enfant, lui enseignant progressivement comment gérer ses propres émotions.
- Modèles de relations futures : l’attachement initial sert de modèle pour toutes les relations futures de l’enfant. Un attachement sécurisant favorise des relations interpersonnelles saines et stables à l’âge adulte, tandis qu’un attachement insécurisant peut mener à des difficultés relationnelles.
- Base de développement cognitif : un environnement sécurisant permet à l’enfant de se concentrer sur l’apprentissage et l’exploration plutôt que sur la survie ou la recherche de réconfort. Cela encourage le développement cognitif et la curiosité, facilitant l’acquisition de nouvelles compétences et connaissances.
- Prévention des troubles psychologiques : un attachement sécurisant est associé à une moindre prévalence de troubles psychologiques. Les enfants qui ont bénéficié d’un bon étayage maternel sont moins susceptibles de développer des troubles de l’anxiété, de la dépression, ou des problèmes de comportement.
En résumé, l’étayage maternel est fondamental car il forme la base sur laquelle l’enfant peut construire sa compréhension du monde, développer des compétences émotionnelles et sociales, et établir des relations saines et stables tout au long de sa vie.
J'ai le pouvoir sur ma vie ! Ou pas... ?
Le 07/11/2020
Les Théories de l’Action Raisonnée et du Comportement Planifié (Fishbein et Ajzen 1975 ; Ajzen 1991) sont des théories dominantes dans l’étude de la relation entre les attitudes et les comportements sociaux. Elles permettent à la fois d’expliquer, de prédire et de modifier les comportements des individus.
La TAR postule que le comportement dépend de l’intention qui elle même dépend de l’attitude envers le comportement et de la norme subjective. Cette dernière représente la pression sociale perçue par l’individu à effectuer ou non le comportement.
La TCP y ajoute un élément : le control comportemental perçu. Celui-ci n’est pas sans rappeler le “locus of control” de Julian Rotter (1954) et le “sentiment d’efficacité personnel” d’Albert Bandura.
L’intention, c’est l’évaluation d’un individu qui considère les implications que pourrait avoir son action avant d’adopter ou non un comportement (théorie de l’attente-valeur de Martin Fishbein, 1970). L’intentionnalité, point de départ de l’agir, rejoint l’agentivité issue de la théorie sociale cognitive de Bandura.
Avec l’intentionnalité et la norme subjective, nous retrouvons les espaces intime et social de l’individu et par extension, l’endogroupe et l’exogroupe lorsqu’elles s’appliquent à un groupe restreint de personnes partageant les mêmes valeurs. Cette notion est importante pour l’analyse de la communication non verbale (Synergologie, P. Turchet).
Dans la TCP, la réalisation ou non du comportement dépend également de facteurs non motivationnels l’opportunité ou les ressources à disposition.
Dans le prolongement de ces quelques lignes sur la prédictivité des comportements, l’application de ces théories sur des évènements qui nous touchent tous est très intéressante.
C’est le cas pour la COVID-19 avec cet article que je vous invite à lire : aspects médico-psychologiques relatifs à l’épidémie de coronavirus : l’apport de la théorie de la détection du signal et du concept de lieu de contrôle.
Lien internet : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7270071/
Cit. : Naviaux, A. F., Janne, P., & Gourdin, M. (2020). Aspects médico-psychologiques relatifs à l’épidémie de coronavirus (Covid-19) : l’apport de la théorie de la détection du signal et du concept de lieu de contrôle [Medico-psychological aspects relating to the coronavirus epidemic (Covid-19): The contribution of the theory of signal detection and the concept of place of control]. Annales medico-psychologiques, 178(3), 223–225. https://doi.org/10.1016/j.amp.2020.03.001
Eléments gestuels d'une interview à charge : Juan Branco vs Apolline de Malherbe
Le 23/02/2020
Quels sont les éléments contextuels non verbaux qui accréditent la thèse selon laquelle l’interview d’Apolline de Malherbe était à charge contre l’avocat Juan Branco ?
Pour rappel, l’interview se déroule sur BFM le 17/02 février dernier. Apolline de Malherbe reçoit l’avocat Juan Branco, qui défend Piotr Pavlenski, l’activiste politique qui a diffusé les vidéos privées de Benjamin Griveaux.
Cette interview s’est déroulée durant une vingtaine de minutes dans un climat assez tendu, voire accusateur de la part de la présentatrice. Ce qui est intéressant, c’est la posture de chacun des protagonistes. S’ils sont tous les deux avec le buste bien en avant pour Juan Branco illustrant sa volonté d’échanger, Apolline de Malherbe est également avec le buste en avant mais surtout avec son épaule droite plus en avant que la gauche. C’est une posture qui induit une certaine agressivité dans la communication, la personne a totalement confiance en ses arguments et les défendra avec ardeur.
Si l’on observe un peu plus en détail l’hémi visage avec lequel la journaliste regarde l’avocat, avec quel oeil elle le regarde, on s’aperçoit que c’est avec le droit. Elle est donc dans une écoute vigilante, elle analyse. Elle n’est pas dans le lien.
Alors que Juan Branco reste maître de son discours, c’est sa main droite qui l’illustre et ses doigts qui ne montrent aucune tension. En revanche, la journaliste illustre son propos avec sa main gauche, des mains jointes (11 sec., 5 min. 34 sec.), a priori dirigées vers son invité, donc horizontales. Ce geste traduit en principe un désir de rassembler les parties en se plaçant au même niveau. Malheureusement, avec une observation plus fine, on s’aperçoit que les avant bras de la journaliste sont ascendants et non horizontaux, ce qui nous permet de nuancer cette volonté de faire consensus. Au contraire, ce geste vient accréditer la thèse de l’agressivité dans un désir de trancher (3 min. 15 sec.).
Si l’attitude d’Apolline de Malherbe se veut empreinte d’intention combative, la dimension affective vient adoucir son intention et illustrer un stress mal contenu qui, en général, se veut contre productif.
On peut le voir dans le clignement des paupières de la journaliste. Ils sont nombreux comparativement à ceux de l’avocat, qui lui est dans l’analyse, la gestion. L’émotion est donc palpable et mal maîtrisée.
Également, Apolline de Malherbe se réfugie fréquemment dans une bulle qui fait figure de pare excitation. Son regard s’abaisse vers sa gauche (passé émotionnel) pour se donner de l’allant, mais aussi pour gagner du temps dans la réflexion qui se trouve perturbée par le niveau émotionnel. C’est un item de réassurance.
Si l’on ne prête aucune attention au contenu verbal de cet échange, posez-vous la question de savoir si celui sort grandi de cette joute n’est pas celui qui maîtrise ses émotions ?
N’est-ce pas dans cet objectif que les formations d’intelligence émotionnelle connaissent (à raison pour autant qu’elles ne soient pas d’anciennes formations remises au goût du jour et simplement rebaptisées) un certain succès ?
Lien Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=dR5kBhNdj5I&t=1s
Focus : "des-pressions"
Le 04/01/2020
La dépression est une maladie que nous pouvons aborder sous l'angle de l'analyse comportementale.
Parce que le comportement est inhibé, il est intéressant de mettre en lumière les facteurs qui contribuent à cet état et ce, afin de pouvoir agir pour en sortir.
Dans mon processus d'analyse du comportement, il y a l'étude de l'agentivité, de la construction de la pensée, de l'auto régulation et de l'auto réflexion.
Dans ce court article, j'ai choisi d'aborder l'agentivité et plus précisemment (mais succintement) l'environnement et les topiques freudiennes.
Pulsion de vie / Pulsion de mort
La dépression, sévère ou non, est un mal redoutable de nature psychosomatique dû à un dérèglement de l'humeur.
L'humeur se définit comme "la disposition affective et émotionnelle qui conditionne la manière dont nous ressentons les évènements qui, normalement, engendrent de la joie ou de la tristesse (source : etat-depressif.com)."
Cet état psychologique peut faire suite à un évènement traumatique, comme par exemple l'attaque de l'hypercasher à Vincennes, le 9 janvier 2015 à 13h (environnement imposé). Il faut bien avoir conscience que les proches habitants, promeneurs et personnels des bureaux situés à proximité ont tous vécus individuellement/subjectivement l'évènement. Selon leur propre ressenti, leur propre histoire, leurs propre ressources (facteurs de régulation).
Les personnes qui n'ont pas pu digérer correctement cette violence gratuite ont développé un état dépressif avec toute sa graduation possible (topiques freudiennes).
Difficultées à travailler, à se concentrer, à avoir une vie sociale... un cercle vicieux où pulsion de vie et pulsion de mort s'affrontent.
Ce qui caractérise la pulsion de vie, c'est l'action, le passage à l'acte, le mouvement, le dynamisme. A l'inverse, pour la pulsion de mort, c'est l'absence de passage à l'acte, l'incapacité à prendre une décision. La pulsion de mort est constante alors que la pulsion de vie s'adapte au niveau énergique du psychisme de l'individu.
L'angoisse augmentée
L'inaction augmente l'intensité de l'angoisse, donc pour lutter contre, il est nécessaire de rester ou de se mettre en action, en mouvement. Mais l'angoisse représente un signal face à l'imminence d'un danger pour l'intégrité physique. En fonction de l'intensité de l'angoisse ressentie, le deuil sera possible ou impossible. Deuil de l'idéal du moi.
Lorsque la personne consulte un thérapeute (psychiatre, psychologue, psychothérapeute, psychopraticien...), elle va devoir se questionner pour tenter d'intégrer les évènements traumatisants, pour tenter de revenir au présent alors que son trauma l'a bloquée au moment où le mal a fracturé sa conscience. Mais certaines fois, ce questionnement fait ressurgir des souvenirs d'enfance qui étaient jusque là profondément enfouis dans l'inconscience, fait ressurgir des sensations diffuses et désagréables et jamais expliquées. Ce phénomène peut être la conséquence d'une "crypte" et ce sentiment d'angoisse sera amplifié pour le faire passer au niveau supérieur...
La crypte est un deuil qui s'installe à l'intérieur de la personne. C'est un secret qui peut être intergénérationnel transmis inconsciemment à un proche, à son enfant. Ca peut être un mariage forcé de sa grand-mère, puis sa mère qui a vécu la même chose et qui peut expliquer sa relation aux hommes.
Ca peut être le non désir de parentalité mais que la vie a fait que la personne a quand même eu un enfant. Cependant, ce non désir originel n'aura jamais été avoué à son enfant. Sauf que ce non dit a des répercussions sur la façon d'être avec son enfant, sur les gestes que le parent lui porte et d'autres comportements encore. Qui dit secret, dit honte ressentie par rapport à ce secret vis à vis du monde extérieur. Au niveau de la dynamique psychologique, la crypte est l'incorporation de la perte d'un "objet" (psychologiquement parlant) représentant l'idéal du moi. Pour lutter contre la perte de cet "objet", la personne va s'identifier à celui-ci pour tenter de le conserver en lui. C'est ce qu'on appelle l'identification mélancolique narcissique.
Hélas, la personne s'expose à une double impossibilité :
- impossibilité de constituer un idéal avouable à partir d'un secret honteux et inavouable,
- dénoncer ce secret sous peine de détruire son idéal du moi.
C'est donc une impossibilité de "dire" qui inhibe la névrose elle-même, qui engendre par la suite un sentiment de culpabilité. D'autant que ce sentiment de culpabilité est conscient chez la personne, alors que la crypte est (je vous le rappelle) un phénomène inconscient. Ce qui explique que le niveau d'angoisse monte d'un cran et que le sentiment de ne pas savoir ce qui cause cet état, ou qui l'amplifie, ronge la personne au-delà des mots/maux.
La thérapie
Il est donc primordial de s'entourer de personnes bienveillantes, amis, famille, proches, qui vous apporterons leur soutien et une partie des ressources nécessaires pour sortir de cet état dépressif. Comme il est primordial d'en parler avec un professionnel, un psy ou un groupe de paroles. Apprendre à bien respirer (il existe de nombreuses techniques), se faire violence pour marcher tous les jours, s'investir dans un projet même s'il vous paraît minime et si vous pouvez : ne consommez ni alcool, ni drogue, ni neuroleptique dont les effets secondaires sont dévastateurs. L'expérience m'a fait constater leurs effets encore peu connus, dont les médecins restent sans réponse, que sont les symptômes de dépersonnalisation et de déréalisation. Des symptômse sur lesquels je reviendrai lors d'un autre article plus spécifique.
Mais soyez convaincu que cet état dépressif se soigne dans la durée, qu'il représente une phase de la vie mais qu'il y a un après. Gardez toujours ça à l'esprit et ce, même si vous êtes dans un accès d'angoisse sévère !!!
Instant Popcorn : le comportement agressif est-il précurseur de l'issue d'un combat ?
Le 06/11/2019
Dans un combat ritualisé, l’agressivité est-elle précurseuse de son issue ? Est-il possible de prédire le vainqueur d’un combat futur ?
C’est l’instant Popcorn qui peut vous faire gagner quelques paris en Martial Mixed Art, puisqu’il s’agit là d’analyser la séance de pesée qui se déroule 24h avant le combat.
Pratiquant de Self Defense et de boxe française depuis de nombreuses années, fan également de boxe anglaise et de MMA, je me suis demandé s’il était possible de deviner le vainqueur d’un combat sans le regarder. Pour cela, je me suis intéressé à ce moment particulier qu’est la pesée. Chaque combattant se retrouve en caleçon/shorty/slip sur la balance pour vérifier qu’il est bien au poids de sa catégorie.
C’est aussi un moment de tension où les combattants se retrouvent face à face pour la photo qui annonce leur affrontement. Un moment de tension donc, qui sert à faire le show pour les médias et autres sites de paris.
Sur cette adresse internet, j’ai analysé rapidement les boxeurs et leurs gesticulations :
https://www.youtube.com/watch?.v=K97F666aORU
Sur ces 10 pesées, vous pouvez remarquer immédiatement et sans équivoque, celui qui se montre plus agressif. Pour autant, a-t-il été celui qui est ressorti vainqueur du combat ?
Dans l’ordre de la vidéo, voici les résultats :
- Duffy vs Madady, 2017 : Madady est le plus agressif mais perd aux points,
- Bisping vs Leites, 2015 : Bisping est le plus agressif et remporte le combat aux points,
- Allen vs Amirkhani, 2017 : Amirkhani est le plus agressif mais perd le combat aux points,
- Diakese vs Pachalen, 2017 : Diakese est le plus agressif et remporte le combat par KO,
- Lawler vs Macdonald, 2019 : Lawler est le plus agressif et remporte le combat par KO,
- Lee vs Mustafaer, 2016 : Lee est le plus agressif et remporte le combat aux points,
- Mendes vs McGreggor, 2019 : McGreggor est le plus agressif (pléonasme…) et remporte le combat par KO,
- Jedrzejczyk vs Penne, 2015 : jedrzejczyk est la plus agressive et remporte le combat par arrêt de l’arbitre,
- Madadi vs J. Silva, 2017 : Madadi est le plus agressif mais perd le combat aux points (ça fait 2 fois quand même…),
- Bisping vs A. Silva, 2016 : Bisping est le plus agressif et remporte le combat aux points.
A la lumière de ces constatations, je peux dire que lors de la pesée, le combattant qui se montre plus agressif que l’autre a 7 chances sur 10 de remporter le combat ! Ce qui est tout de même significatif.
Quelles attitudes agressives ont-été observées ?
La gestuelle est ample, large, saccadée. Le combattant occupe un large espace et semble vouloir se donner plus de largeur physique, un peu comme le paon le fait avec sa roue (pour un autre but) ou le porc-épic pour se défendre. Le corps est mobile avec une amplification de la colère, elle est surjouée et s’autoalimente pour croître encore. Celui qui vocifère et gesticule est toujours dans le spectaculaire, alors que l’autre est plus dans une attitude spéculaire (« je suis présent dans la relation et plus authentique ») voire spéculatif (« je suis dans mon monde et je me concentre sur l’objectif de demain »).
Pourquoi vouloir montrer autant d’agressivité ?
Agressif signifie « aller vers, s’approcher, aborder, entreprendre quelqu’un, attaquer ». L’agression et la recherche d’occuper un espace au dépend d’un autre (en l’occurrence l’octogone) est une recherche de reconnaissance (être déclaré vainqueur). Là où il y a violence verbale, il y a combat territorial, de l’espace.
En éthologie, l’agression a 3 fonctions : la répartition des êtres vivants semblables dans le territoire, la sélection entre rivaux et la défense de la progéniture (Lorenz). Si le taux de testostérone joue un rôle important dans le comportement agressif, le système nerveux central peut produire lui-même des stimulis et s’autoalimenter (Lorenz).
Je précise que la testostérone joue également un rôle pro-social, voire altruiste mais qui n’est pas dénué d’intérêt (de conquérant), le but étant d’atteindre ou de maintenir un statut social ou une position dominante.
Qu’en est-il de l’analyse comportementale selon mon schéma intégratif ? (cf. mes derniers articles)
- Environnement : choisi, le MMA est un sport de combat multidisciplinaire qui demande un réel investissement physique et mental,
- Facteurs de régulation : cognitif, il requiert une préparation physique et mentale poussée et stratégique ; affectif, il fait appel à ses instincts grégaires et ne requiert que peu d’intelligence émotionnelle ; biologique, il fait appel à des qualités physiques indéniables.
- Intentionnalité : combat planifié, structuré avec la recherche d’une stratégie adaptable,
- Pensée anticipatrice : but proximaux, gagner le combat en vue d’un meilleur classement dans la Fédération et accéder au Top 1 pour être déclaré meilleur que les autres,
- Auto-réactivité : autorégulation en mode inhibiteur si défaillance de l’auto-observation et de la réaction corrective, en mode proactif si les actions correctives se montrent efficaces,
- Auto-réflexion : la croyance d’efficacité personnelle est également un point important de la motivation, mais qui s’arrête au moment de monter sur le ring. Sans elle, le boxeur ne sort pas du vestiaire.
En conclusion de cet Instant Popcorn, léger a priori, il en ressort néanmoins une analyse précise sur les éléments de la motivation qui vont jouer un rôle concomitant quant à l’issue du combat. Par extension, quelque soit la personne que vous avez en face de vous et quelque soit la situation, si elle est plus agressive que vous ne l'êtes, alors il est plus sage de rompre le contact ou de le différer. Parce qu'elle aura toujours une intention délétère qui par son intensité vous dépassera, ce ne sera jamais du ressort cognitif et vous en ressortirez grandi !
Alors à vos paris en ligne ! Prêt ? Pariez !
Sources :
- « mécanisme de l’agressivité liée à la testostérone », J Hanoune, G Pinna, E. Costa, A Guidotti (2005),
- HAL – archives ouvertes, « de l’agression à la violence verbale, de l’éthologie à l’anthropologie de la communication », B Fracciola (2013).
Instant popcorn : analyse comportementale de Jean-François, prétendant dans l'Amour est dans le pré 2018
Le 06/10/2019
Pourquoi Jean-François vous semble bizarre ?
Je me suis étonné de façon candide que Jean-François, prétendant dans l’émission « l’amour est dans le pré » (2018), vous apparaisse bizarre voire limite psychopathe. A-t-il eu une attitude si déroutante et peu engageante au speed dating ? Pas pour tous puisque Aurélia a choisi de le revoir :
Avant d’analyser rapidement ces quelques instants éprouvants pour le candidat, je pense important de repréciser les définitions du stress, de la peur et de l’angoisse.
Le stress
C’est une réaction d’adaptation de l’organisme qui sert à maintenir l’équilibre physiologique et psychologique d’un individu qui se trouve confronté à un élément/situation/évènement stresseur. Le stress devient un risque pour la santé lorsqu’il est éprouvé dans la durée.
La peur
C’est un sentiment éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger, d’une menace réel ou supposé. Elle est immédiate et spontanée.
L’angoisse
C’est un sentiment de l’ordre du vécu mais sans objet face à laquelle il semble ne pas y avoir de solution. L’esprit se fige, l’individu a l’impression de ne pas pouvoir la maîtriser (vs l’anxiété).
Une fois ce rappel fait, penchons-nous sur la situation !
L’émission diffusée sur M6 connait un certain succès. Les candidats sont mis en situation dans le cadre de rencontres scénarisées. Sur le plateau ou en extérieur, ce sont des caméras omniprésentes, des sources de lumière pour mettre en valeur les candidats et un certain nombre de techniciens également présents. Nous pouvons donc dire qu’il s’agit d’une situation qui n’est pas habituelle pour chacun d’entre nous. Ainsi, face à une situation exceptionnelle et inconnue, le corps et l’esprit doivent s’y adapter pour faire redescendre le niveau de stress à un niveau acceptable.
Je précise que chaque personne possède un niveau d’acceptabilité qui lui est propre. Un individu peut très mal gérer son stress tandis qu’une autre saura le transformer en un stimulant.
Le prétendant
Jean-François, la 30aine, ébéniste vivant chez sa mère avec laquelle il a tissé des liens « indestructibles » depuis la mort de son père lorsqu’il était âgé de 14 ans.
Il n’a pas connu ses grands-parents.
Qu’observons-nous factuellement ?
Lors du visionnage de la scène, au cours du speed dating qui dure environs 1 minute 30, nous pouvons mettre en exergue plusieurs marqueurs gestuels qui ont tous un horizon de sens spécifique.
La position assise est dite neutre. Il est au milieu de son siège et semble indécis sur l’attitude, la position à tenir. Il y a donc une certaine ambiguïté qui est déjà observable. Nous pouvons déjà dire qu’il y a un « conflit » intra psychique qui tient de l’ordre de l’intentionnalité : « dois-je y aller et m’investir, ce qui revient à me découvrir dans cet environnement inconnu et donc potentiellement hostile ? »
Nous observons également que ses mains sont jointes, doigts repliés, entre ses jambes et sous la table. Elles sont en position basse, ce qui traduit d’emblée une émotion négative. Cette position des mains marque un retour sur soi, une certaine protection face à un danger potentiel et ainsi, une implication mesurée dans la scène.
Nous constatons que Jean-François frotte ses mains paumes contre paumes, comme s’il se les lavait. Ce geste traduit un mal être, un malaise. En psychologie, nous dirions qu’il s’agit d’un geste contra phobique, c’est-à-dire qu’il vient atténuer l’angoisse ressentie (en Synergologie, nous pouvons faire un parallèle avec la goutte de malaise).
JF souffle fort à plusieurs reprises pour se donner du temps, pour améliorer aussi physiologiquement l’apport en oxygène. En psychothérapie, pour gérer son stress, je vais vous inviter à inspirer sur 4 temps et à expirer sur 6 temps de façon à solliciter le système parasympathique qui vous aidera à vous relaxer : http://www.psychomedia.qc.ca/neurologie/2009-07-26/qu-est-ce-que-les-systemes-nerveux-sympathique-et-parasympathique
Il se mord également la lèvre inférieure, un geste qui ne se fait que dans des situations anxiogènes, pour ensuite se gratter de la main gauche le côté gauche de sa tête, puis enfin le côté gauche de sa nuque. Ces gestes illustrent la réflexion mais également que quelque chose énerve la personne qui fait tout pour tenter de maîtriser la situation mais sans trop savoir comment communiquer.
Nous pouvons observer ses jambes qui remuent, signe d’un désir de se mettre en marche/en action, signe que la personne subit la situation mais qu’il serait très mal interprété de partir sur le champ.
Enfin, avant dernier marqueur gestuel qui traduit l’authenticité, c’est la défocalisation passive du regard. C’est-à-dire que JF, à certains moments, laisse partir son regard dans le vague de façon inconsciente.
Mais quel est ce marqueur gestuel qui vous semble inquiétant ?
Finalement, c’est bien là la question. Pourquoi, après cette analyse froide et distanciée, optez-vous pour la crainte de lui ? Vous n’aimeriez pas le croiser dans la rue !
C’est le regard et les clignements des yeux !
Jean-François est victime de son anatomie. Il a des petits yeux noirs enfoncés dans ses orbites, ce qui donne une certaine étrangeté/importance à ses arcades sourcilières.
Il a de plus des lèvres fines, ce qui, dans l’inconscient collectif, est une caractéristique physique des gens nerveux, impulsifs.
En psychologie évolutionniste, nous dirions que ce sont des traits qui représentent un danger potentiel qu’il vaut mieux fuir.
Ensuite, il ne cligne des paupières que lorsque sa tête bouge. On dit qu’il a des clignements psychomoteurs, c’est-à-dire qui ne véhiculent pas d’émotion. Ce qui renforce cette perception de danger potentiel.
Dès lors que vous observez un trait que vous assimilez à un danger, même s’il est minime, c’est bien lui qui donnera la teinte du rapport interindividuel. Ce n’est que dans la discussion que vous vous apercevrez que finalement, le doute du danger potentiel peut être levé… ou pas !
Ainsi, Jean-François est angoissé par la situation, vite débordé par le trac, hypersensible et empathique, il ne sait pas comment gérer ses émotions.
PS : merci à Stéphanie pour la vidéo et à vous, faites attention au biais de confirmation et à votre première impression.
Schéma intégratif de la "motivation"
Le 24/08/2019
La recherche d’un schéma intégratif de la « motivation » ainsi que la notion d’ « introjection » sont les 2 sujets que j’ai à cœur et qui me font office de guide line, de fil rouge.
Ce sont des sujets pour lesquels je n’ai de cesse de lire, de me documenter et de m’enrichir.
En ce qui concerne le sujet de la motivation, il est essentiel de répondre à cette question : qu’est-ce qui fait que certaines personnes sont dans l’agir, structurés, pendant que d’autres sont passifs et incapables d'organiser ni de structurer leurs pensées pour tendre vers un objectif ?
Mon souhait était de pouvoir visualiser et de conceptualiser le processus motivationnel, quelques soient l’environnement, l’activité, le domaine. « Intégratif » parce qu’il se veut global et reprend différentes notions de certaines branches de la psychologie.
Aujourd’hui, on ne peut plus se restreindre à défendre sa paroisse sans tenir compte des avancées des autres. Ainsi, un behavioriste ne peut balayer d’un revers de main la psychologie Freudienne et ses 2 topiques, ni les récentes découvertes en matières de neurosciences, la psychologie sociale, la psychopédagogie, la psychologie développementale, la psychologie des organisations, la psychologie familiale, l’éthologie et encore moins les avancées que nous offrent la Synergologie dans la connaissance de la compréhension des gestes.
Ce schéma peut s’appliquer à toute situation pour tenter d’en comprendre les mécanismes (vie quotidienne, sportive, criminelle, management, terroriste…). Même s’il reste à parfaire, il peut être un cependant un bon guide.
Description sommaire du schéma
Tout d’abord, la « motivation » part d’un « agent » dans un environnement imposé, choisi ou construit. Un « agent » est une personne qui fait en sorte que les choses arrivent par son action propre et intentionnelle, il est donc acteur de son comportement (vs passif) ! Ce qui ne veut pas nécessairement dire qu'il a les capacités de structurer un plan d'action... mais ça ne veut pas dire non plus qu'il ne peut pas acquérir ces capacités. La visualisation que je propose permet d'identifier l'axe ou les axes à améliorer, mais aussi ceux sur lesquels l'agent peut s'appuyer pour se développer.
Le comportement de cet agent est dépendant d’une causalité triadique réciproque, c’est-à-dire de 3 facteurs de régulations : cognitif (causalité cognitive descendante), affectif (influence de la sensorialité ascendante) et biologique (il existe une corrélation positive entre optimisme et résolution de problème, recherche de soutien social et accent mis sur les aspects positifs de la situation stressante versus pessimisme qui entraîne déni et distanciation).
Ainsi peut naître la « motivation » qui se caractérise par 4 critères bien spécifiques :
- L’intentionnalité
C’est avoir la capacité de se représenter une action future (planifier/prévoir).
- La pensée anticipatrice
Les évènements futurs représentés cognitivement vont être des motivateurs mais également des régulateurs du comportement. Plus les objectifs à atteindre sont proximaux et projetés, plus les résultats peuvent être anticipés (versus objectifs distaux).
- L’auto-réactivité
C’est autrement dit l’autorégulation de la motivation, de l’affect et de l’action. Pour se faire, il est nécessaire de faire preuve de réflexivité, c’est-à-dire d’avoir cette capacité à s’intégrer dans le champ de l’observation (auto observation, auto guidance de la performance, auto réaction correctrice). A cela, il existe un mode inhibiteur, garant de l’éthique personnelle, et un mode proactif qui désengage la fonction inhibitrice en déshumanisant la victime, en rendant moralement acceptable une conduite nocive et/ou en déplaçant la responsabilité pour préserver son intégrité.
- L’auto réflexion
C’est la croyance en son efficacité personnelle en termes de défis, d’efforts, de persévérance, de réussites et d’échecs.
En voici l’illustration :
Sources : "L'imagerie mentale" de Xavier Lameyre - PUF ; "Traité de psychologie de la motivation" sous la direction de Philippe Carré et Fabien Fenouillet - DUNOD ; "Mécanismes de défense et coping" de Henri Chabrol et Stacey Callahan - DUNOD 3ème éd.
Etre visible pour exister !
Le 03/07/2019
Un changement de paradigme sociétal violent
Les nouvelles technologies ont imprégné les dernières générations qui ont elles-mêmes contaminées leurs parents toujours plus désireux de revivre leur enfance.
La thérapie « spectacle » a pris le pas sur la thérapie par la parole parce que les résultats peuvent être appréciés quasi instantanément – le besoin d’être a supplanté celui de l’écoute. C’est plus économique psychologiquement. L’existence se théâtralise, elle se met en scène. Chaque individu peut s’octroyer le rôle qu’il souhaite, même si le costume est trop grand.
A bas l’anonymat !
Constatons que la société de l’instantanéité fait fi des repères spatiaux et temporels, alors qu’ils sont des éléments structurants la personnalité. Cette béance spatiale et temporelle induit une pression constante d’une nécessité d’accélération avec un besoin pathologique de résultats. Cette confrontation au stress devient alors récurrente alors que chacun n’y réagit pas de la même façon.
Etre visible, c’est s’imposer de se montrer, de se dévoiler, de livrer au monde son espace intime. La conséquence directe est le développement d’un faux self par lequel l’individu semble s’épanouir et qui devient sa référence comportementale – mais c’est un faux semblant. Un peu comme un comique sur scène s’efforce aussi d’être comique lors d’une interview, d’une émission, parce que c’est le rôle que les autres attendent de lui. Pourquoi ne pas être… lui-même au lieu de répondre à cette injonction paradoxale ? Ce qui n’enlèverait rien à sa prestation scénique bien sûr. Ça pourrait même lui donner plus de densité, de consistance et donc d’intérêt au regard des autres. Vivre sur son faux self, c’est s’enfoncer toujours un peu plus dans les sables mouvants de son angoisse.
L’éducation trop permissive contribue au règne de l’enfant roi qui deviendra un adulte omniscient dans une société immature. Un peu beaucoup comme dans la publicité « à ma guise » : https://www.youtube.com/watch?v=9BEHYi_3N9E
Etre visible, c’est être « tendance », « hypermoderne », c’est absolument devoir appartenir à un groupe et ça passe par des superlatifs, parce qu’être bon ne suffit pas. Il faut être le meilleur et le plus rapide. Un comportement individuel qui fait tâche d’encre et qui se meut en une norme collective (par définition). C’est ubuesque et abscons.
Se démarquer, chercher le buzz et les likes pour trouver une certaine singularité et être reconnu de tous comme tel. Tant pis si cela entraîne des dérives identitaires. Si l’individu est omniscient et se vautre dans l’extimité (versus intimité) qui n’existe que pour tenter de réparer une blessure narcissique. La frontière entre la sphère publique/professionnelle/privée en devient poreuse, voire inexistante.
Pour quels résultats ?
Lorsque ce système de fonctionnement de la personnalité, préconsciente voire consciente, cette adaptation à l’angoisse est créatrice, alors elle est vertueuse. Ca fait naître des émotions, ça cultive et présente un vrai intérêt pour s’enrichir intellectuellement.
Lorsque l’individu s’accommode mal de cette adaptation, qu’elle se trouve forcée, l’angoisse trouve là un terrain fertile. Prenons l’exemple de 2 adolescents dont l’un possède une capacité vocale au-dessus de la moyenne, et l’autre qui aimerait être doté d’une telle faculté. Si le 1er publie une vidéo sur youtube, il est certain qu’il emportera l’adhésion d’un grand nombre d’internaute. Si le 2nd publie une vidéo sur youtube, il est certain qu’il sera pris à partie dans les commentaires de ces mêmes internautes. Le résultat psychologique est facile à prédire et il peut être dévastateur. Vous pouvez faire une translation de cet exemple dans le monde de l’entreprise et du management en particulier. Comme vu plus haut, la gestion du stress est une affaire individuelle. Une personne stressée par la pression (du résultat ou un autre facteur) peut la transformer en stress positif si elle en a les capacités. Le cas échéant, elle fera un burn out ou elle se montrera autoritaire et peu dans le lien avec les autres. Que la personne soit en haut de la pyramide ou à la base, c’est le même processus.
Le burn out systémique ou l’avènement du syndrome post traumatique
Il ne faut pas se voiler la face. La vérité est que les entreprises n’ont pas pris toute la mesure du burn out. Si vous êtes en arrêt de travail, le médecin du travail a pour rôle de statuer sur votre capacité à reprendre l’activité ou non. Si vous pensez que votre employeur va organiser votre retour dans les meilleures conditions, c’est que vous n’avez pas encore fait votre deuil d’utopie positive professionnelle. La société vous le démontre tous les jours, il n’existe qu’un seul temps : celui de l’immédiateté.
Si le burn out est une adaptation face à un stress, il fonctionne de la même façon que le syndrome post traumatique : troubles du sommeil, troubles de l’appétit, reviviscences, pensées intrusives, perte de repères temporels, altération de la personnalité, troubles de l’humeur, culpabilité, honte, dissociation, évitement, repli social… je continue ?
Si la Green Revolution est en marche, alors il serait temps de repenser le système des valeurs actuel.
A la recherche de l'intentionnalité et de l'engagement
Le 12/05/2019
La thérapie d’aujourd’hui doit être pragmatique en plus de répondre à un besoin d’écoute du patient. Pragmatique veut dire que le patient vient non seulement pour un échange, mais qu’il attend également des solutions rapides à mettre en place pour qu’il puisse voir les résultats rapidement. Est-ce que ça veut dire que la thérapie se doit d’être brève ? La mise en œuvre des solutions doit en tous les cas être rapide et un début de résultat visible sur le court terme.
Il est donc primordial de décrypter et d’analyser rapidement la personne, que ce soit dans un contexte thérapeutique que personnel et même professionnel. Que ce soit pour un patient, un manager, un dirigeant de société, un enquêteur de la police/gendarmerie, un professionnel quel qu’il soit, votre conjoint ou votre adolescent. Identifier la motivation grégaire d’une personne va permettre de la faire grandir, de lui donner de la reconnaissance, de la valoriser, de l’aider à atteindre son but en lui faisant adapter ses stratégies comportementales ou son coping face aux évènements stressants.
Ce qui fait la différence dans l’analyse comportementale, à mon sens, c’est la recherche systématique et fondamentale sur ce qui est au commencement de l’action face à un évènement.
Pour ma part, ma démarche consiste à identifier des marqueurs gestuels et psychologiques pour tenter de remonter jusqu’à la source, consciente ou inconsciente, de l’action. Quels gestes la personne fait lorsqu’elle est dans telle interaction ou lorsqu’elle parle d’un sujet spécifique ? Quels sont les mots qu’elle emploie ? L’ensemble de ces interrogations génère un questionnement socratique que j’aurais avec la personne.
Pour arriver à cette identification de la motivation grégaire, l’intention et l’engagement sont les deux déterminants incontournables de l’action. Ils peuvent être inconscients, on parle de mécanismes de défense, ou conscients, on parle alors de coping. « Les mécanismes de défense sont considérés comme des traits de personnalité et les processus de coping comme des états liés à la situation. » Les mécanismes de défense sont principalement mis en œuvre pour lutter contre les pulsions, leurs représentations et leurs affects. Le coping est la cognition derrière les moyens utilisés pour faire face à une situation.
Gardons à l’esprit, pour mener à bien cette quête du « vrai self », de l’authenticité, c’est que les individus prennent en considération les implications de leurs actions avant de s’engager dans un comportement donné, que ce soit conscient ou inconscient (et j’insiste exprès).
En psychologie, l’intentionnalité se définit comme une « relation active de la conscience à un objet existant, adapté à un projet. » La conscience est la capacité à se représenter mentalement un objet et de pouvoir le restituer verbalement. L’objet peut être interne ou externe. Interne, c’est la représentation intériorisée que la personne se fait de son environnement, qui lui est qualifié d’objet externe. « Environnement » dans le sens large puisqu’il peut s’agir d’une personne ou de toute chose inanimée. Ce qui est primordial dans cette définition parce que ça qualifie le sens donné à l’intention, c’est la notion de « projet ». Il fait écho fatalement à un manque, à un besoin grégaire, primaire, originel.
Pour bien appréhender ce qu’est le comportement, nous pouvons dire qu’il est la conséquence de trois facteurs :
- L’intentionnalité,
- L’habitude,
- La présence de conditions qui facilitent ou qui empêchent le comportement.
Pour ces deux derniers facteurs, il n’est pas nécessaire que je développe. En revanche, l’intention se définit par quatre facteurs très clairs et qui sont d’une importance capitale dans la quête du projet que l’individu porte, en passant ou non à l’action :
- Une composante cognitive et affective qui génère une analyse subjective des avantages et des inconvénients de l’adoption du comportement, mais également à la prise en compte de la réponse émotionnelle inhérent à l’adoption du comportement,
- Des croyances normatives qui renvoient aux attentes que la personne a, par rapport à un groupe de personnes référentes, ou une seule personne référente, qui approuveront ou non l’adoption du comportement,
- Des croyances aux rôles sociaux, c’est-à-dire le degré auquel la personne perçoit qu’il est opportun ou approprié de réaliser le comportement au regard des personnes qui ont une position sociale similaire,
- Les convictions personnelles.
Ce dernier facteur a également son importance dans la mesure où il fait appel à l’intensité de l’engagement que l’on mettre dans l’adoption du comportement. Qu’est-ce que l’engagement si ce n’est de se reconnaître libre ou non de faire quelque chose et d’en assumer la signification ?
Plus le projet derrière le comportement est important, que ce soit en termes de besoins/manques que de conséquences et de coûts, plus l’engagement sera important.
Plus le comportement sera visible socialement, plus l’engagement sera important.
Toutes les raisons motivationnelles externes désengagent, comme faire miroiter une récompense ou menacer d’une punition ne fonctionnent pas ! Ce ne sera que du renforcement positif ou négatif mais jamais la personne ne sera engagée de manière intensive (avis aux managers et aux parents…).
En revanche, la moindre raison intrinsèque a un pouvoir intense d’engager la personne à adopter un comportement, quel qu’il soit, dans la mesure où la personne nourrit un besoin de reconnaissance et d’inclusion. C’est le cas lorsque la personne est convaincue que si elle se transforme en bombe humaine, elle recevra l’Amour éternel de Dieu. C’est aussi le cas lorsqu’un parent explique à son enfant que l’effort est souvent récompensé et vient enrichir l’image de soi.
Analyser les comportements, c’est qualifier l’intention et l’intensité de l’engagement que l’on met à adopter un comportement. Cela a un impact significatif quant à la responsabilité d’une personne dans n’importe quel contexte professionnel ou personnel. Mais cela a aussi le privilège de rendre la communication interpersonnelle plus fluide, plus authentique et certainement plus bienveillante (bien que ce mot commence à être galvaudé). Enfin, analyser les comportements permet de se donner assez de recul face à une situation pour pouvoir en anticiper les conséquences.
Références :
« Mécanismes de défense et coping » - Chabrol et Callahan – Dunod, 3ème éd.
« La soumission librement consentie » - Joule et Beauvois – PUF 2009.
« De l’acte à la pensée » - Henri Wallon – Flammarion 1970.
« Stratégie de la thérapie brève » - Watzlawick et Nardone – Seuil 2000.
Le regard vaut tous les mots !
Le 10/01/2019
Certains témoignages nous interpellent sans que l’on ne sache vraiment pourquoi. Ils nous touchent par le processus identificatoire, par la véracité et l’intensité de l’émotion qu’ils véhiculent.
Aujourd’hui dans les médias, la publicité est interdite. Dès lors, certaines images peuvent être inversées, ce qui rend la perception de la situation, de l’émotion, différente. En quoi est-ce réellement important ? Eh bien parler de sa main gauche implique l’activation d’un hémisphère du cerveau différent de celui de la main droite. L’incidence quant au rapport de la personne à l’événement est grande. Soit l’individu est concerné à titre personnel, soit il pose une distance, ce qui implique une volonté de contrôle de son discours. Et donc, la perception que l’on aura du témoignage sera différente.
C’est la même chose avec le regard. Par exemple, lorsque vous vous remémorez un souvenir, votre regard s’oriente immédiatement vers la gauche. Alors que si vous cherchez des arguments, il partira vers la droite. Cependant, certains ressentis, certaines émotions, certains rejets sont si forts que le regard de la personne contredit la logique précédemment décrite… Voyons cela plus en détails avec le témoignage d’Ivo Magalhaes, le pompiste qui a été braqué par les frères Kouachi.
Dans celui-ci et au premier visionnage, j’ai été interpellé par certains regards qui partaient sur sa droite, bien qu’il évoquait des souvenirs. J’ai demandé confirmation au journaliste concerné si certaines images avaient été inversées, ce qui n’était pas le cas. Il me fallait donc reprendre séquence par séquence…
Tout d’abord, ce qui apparaît d’Ivo Magalhaes, c’est son regard hébété, les yeux grands ouverts avec des clignements de paupières appuyés. Dès les 1ères secondes, je constate une mise à distance de l’événement par l’élévation de son sourcil droit, puis gauche.
A 33 sec., son œil droit cligne très rapidement 3 fois lorsqu’il évoque « qu’il reste encore des douleurs internes. » Cligner 2 voire 3 fois très rapidement sur le même temps se fait lorsque la personne parle d’un sujet négatif.
Plusieurs fois au long de l’entretien, Ivo Magalhaes lève sa lèvre supérieure droite, ce qui traduit un réel mal être lié à un évènement extérieur : « tous les matins je me réveille, je pense à ça, j’ai les images qui me reviennent tous les jours. »
A 49 sec., lorsque la journaliste lui demande de quelles images il s’agit, le regard d’Ivo Magalhaes part sur sa droite, ce qui peut paraître totalement incohérent, sauf si on considère qu’il rejette ces images traumatisantes pour lui. Son regard les revoit, les fixe et les saisit pour les rejeter à l’extérieur de sa bulle, donc sur sa droite. D’ailleurs, 10 sec. plus tard, Ivo Magalhaes cherche ses arguments pour justifier le délai de 4 ans pour se décider à écrire un livre. Là, son regard part bien à droite mais dans un futur cognitif, il cherche ce qu’il va dire.
Ce rejet constaté par ce marqueur gestuel qu’est le regard, est systématiquement sur tous les termes qui concernent le braquage dont il a été victime : « il n’ a pas eu véritablement de suivi (1min. 54) » ; « l’aide qu’on aurait pu m’apporter pour la reconstruction, sans avoir certains déclics que j’ai prononcé dans le livre (2min. 06) ; « j’ai été livré à moi-même, je me suis retrouvé seul, même pour partir des lieux, il fallait que je bifurque… des chemins de traverses (2min. 47). »
Puis à partir de 5min. 23sec. jusqu’à 6min. 11sec., ce ne sont pas moins de 15 regards rapides jetés sur sa droite, sur des mots tels que « douleur » ou « ressenti. »
Un hémivisage gauche inexpressif, un regard exorbité qui rejette hors de sa bulle chaque mot/image qui ont un rapport au braquage : le trauma est toujours vif !
Lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=EulxShVgkNo
L’influence sociale dans le suicide de l’adolescent…
Le 01/12/2018
Il n’est pas admissible qu’un(e) adolescent(e) se suicide après avoir été victime de harcèlement de la part d’un groupe d’élèves ou d’une seule personne ! Le harcèlement débute à l’école, pourchasse jusque dans la sphère publique pour acculer et triompher dans la sphère privée.
Les harceleurs utilisent aussi bien les réseaux sociaux que l’intimidation physique et verbale.
S’il est important de comprendre le cheminement psychologique de la victime, il est aussi vraiment nécessaire que les parents en général, ceux des harceleurs en particulier, se posent les bonnes questions. Mais comment savoir si mon enfant est victime ou bourreau ? Clairement, tout parent est à même de distinguer le caractère de son enfant, intro/extraverti, aime montrer qu’il domine, réservé… Il est impératif de se poser quelques questions factuelles : comment mon enfant utilise son portable ? Quelle est la qualité de ses relations sociales ? Quelle est son attitude, son comportement en groupe ? Ce n’est pas l’affaire de l’école, c’est bien au sein de la famille que tout commence, qu’elle soit reconstituée, monoparentale ou avec les parents d’origine. Ce qui est sûr, c’est qu’aussi bien du côté du harceleur que du côté du harcelé, les parents doivent s’interroger.
Les statistiques sont certes en baisse depuis 2003 mais en 2014, ce sont 8 885 suicides en France alors que les décès liés aux accidents de la route sont de 3 384… c’est la 2ème cause de mortalité chez les 15-24 ans. La pendaison est la méthode la plus utilisée, 6 cas sur 10 ! Lorsqu’on y réfléchit un instant, le harcèlement confine, étouffe de la même manière qu’un nœud coulant vient comprimer la trachée et provoque la suffocation, la mort. Les tentatives de suicide sont 20 fois plus nombreuses que le nombre de suicides. Les causes évoquées ? La solitude, la dépression, la maladie physique, les problèmes de couple ou de famille.
Le suicide est un fait social déterminé par ce qui relève de l’intime et du relationnel, la religion et la famille protègent du suicide parce qu’elles l’interdisent et fédèrent les personnes autour d’un enjeu collectif qui suscite un profond sentiment d’appartenance. Le sentiment d’appartenance/d’inclusion est ainsi un élément déterminant dans le passage à l’acte.
Selon Durkheim, et même si cela a été sujet à controverse, il existe 4 catégories de suicides :
- le suicide égoïste qui fait suite à un défaut d’intégration, comme une personne célibataire qui s’est complètement isolée et se sent exclue de la société,
- le suicide altruiste qui fait suite à un excès d’intégration, comme les fanatiques,
- le suicide anomique qui fait suite à un défaut de régulation, de normes, de règles,
- le suicide fataliste qui fait suite à un excès de règles qui viennent empêcher toute expression individuelle.
Pragmatiquement, si on garde à l’esprit la relation étroite entretenue par l’individu et son environnement, cette catégorisation fait sens.
La personne qui se suicide est guidée par des raisons, des causes qui ne sont pas les bonnes d’un point de vue extérieur. Elle est donc dans un état psychologique confus, poussée par des justifications collectives qu’elle a intériorisé dans un désir de reconnaissance absolu, « à tout prix ».
Que l’on retienne cette classification ou non, on peut faire une seule distinction, le suicide impulsif et le réfléchi. Ce qui pousse au suicide ce sont des faits, des circonstances, des sentiments ou des pensées qui isolent la personne des autres.
La mélancolie ! Selon Freud, le suicide est une dépression profonde et douloureuse, une suspension de l’intérêt pour le monde extérieur, la perte de la capacité d’aimer, l’inhibition de toute activité et la diminution du sentiment d’estime de soi (1958).
La mélancolie est l’acmé de l’état dépressif, la situation sociale est déterminante pour le passage à l’acte. C’est le cas lors d’un deuil ou d’un évènement traumatique où la personne va ressentir un profond désespoir et ne va pas en parler à son entourage.
Le suicide résulte d’un deuil inabouti. Deuil de la reconnaissance dont le point de départ est le groupe auquel la victime s’était identifiée. Il servait à étayer son Moi et son narcissisme. La perte c’est l’exclusion, le rejet ou encore l’humiliation. Elle est vécue comme un effondrement psychologique.
Bien entendu, toute mélancolie ne mène pas au suicide ni à une tentative de suicide, cependant la personne connait des phases où l’idée suicidaire est prégnante. L’idée est là !
La mélancolie, ce profond sentiment de solitude, de ne pas être écouté, ni entendu. On observe que nos proches ne sont pas attentifs à notre comportement alors que nous sommes intimement/viscéralement convaincus qu’ils devraient l’être. C’est ça qui plonge la personne dans un gouffre de désespoir sans fond. Et si elle en parle, le risque est que le proche minimise le fait, « c’est pas si grave »… « tu te fais des idées »… « sois moins nombriliste »… alors le gamin se replie sur lui-même, se renferme. Il a la boule au ventre le matin en partant à l’école avec la peur qui devient son fidèle ami. Le gamin anticipe les conséquences sur ses parents, sur sa famille… alors il fait mine le soir que tout va bien.
Alors comment identifier cette tristesse, cet abattement, ce comportement à la limite du passage à l’acte ? En observant les réactions de l’enfant lorsqu’on discute avec lui. Il est important de garder à l’esprit que 2 comportements sont possibles : un repli sur soi avec une attitude hypotonique (c’est-à-dire sans tension musculaire), le menton relevé ou baissé ; ou un comportement faussement extraverti avec une attitude tonique et un regard qui soutient le vôtre. Il est également important d’observer si la personne cligne des paupières ou très peu. Si ce n’est pas le cas, cela traduit une « absence », la personne semble être présente alors que seul son corps est là, son esprit est perdu ailleurs et elle n’intègre pas les informations qui lui parviennent de l’extérieur.
Dans le cas où le parent a pu observer ces signes précurseurs mais qu’il les a niés, c’est qu’il a subi l’influence sociale pour vérifier et valider son ressenti. Si les autres personnes de la fratrie, de la famille ou même du cercle social proche, n’ont eux-mêmes pas observé ces signes, alors le parent se range de leur côté et infirme ses observations. « S’agissant d’une réalité sociale aussi bien que physique (Festinger, 1950), le principe fondamental guidant cette épistémologie de sens commun (…) serait donc celui du consensus. Si l’heuristique du grand nombre (Chaiken, 1987) semble dominer le processus de validation subjective, il faut cependant envisager que celle-ci puisse aussi reposer sur un autre principe épistémologique, celui de la coordination des points de vue (Mugny, Huguet, Perez – Influence sociale et processus de décentration – bulletin de psychologie, 1992, vol. 45, n°405, p. 155 à 163). »
Mais le parent a aussi pu passer à côté de ces signes précurseurs en préférant, inconsciemment, les éluder, les éviter. L’évitement et le déni sont une fuite émotionnelle. C’est comme vouloir revenir au moment précédent les évènements pour ne pas s’y confronter, c’est nier la réalité qui ne manquerait pas de nous placer en déséquilibre psychique. Se confronter à la réalité provoquerait un nécessaire changement si couteux émotionnellement. Il s’agit là d’un renforcement négatif, en termes comportementaliste : « j’ai peur, j’évite/je fuis, je n’ai plus peur… » pour autant, le problème reste entier. Se confronter à la réalité, c’est devoir faire un choix qui entrainera inévitablement un renoncement et renoncer, c’est perdre quelque chose et en faire le deuil.
Il n’est pas admissible de laisser la violence physique et morale s’étendre, se développer au sein des écoles et des familles. Il n’est pas admissible de laisser les enfants se débrouiller seuls trop tôt dans une société où l’avoir prime sur l’être. Il appartient à chacun de se questionner, de se positionner en tant que parent responsable, garant des limites qui sont là pour la cohésion sociale autant que pour rassurer. Comprendre le processus suicidaire permet d’en appréhender sa complexité. C’est aussi se donner la possibilité d’agir et de lutter contre ce sentiment d’impuissance qui transpire de cet acte.
« Je qualifie la violence dont je parle de fondamentale car je pense qu’elle touche aux fondations de toute structure de la personnalité, quelle que puisse être cette structure. La violence dont il est question ici correspond étymologiquement à une force vitale présente dès l’origine de la vie (Bergeret). »
Sources :
Cairn.info / logique des homicides dits altruistes
DE LARA – Le mélancolique et le risque suicidaire
Georges GENIL-PERRIN
Charles VALLON
Le Monde.fr – Alexandre POUCHARD – 09/02/2016
Le Monde.fr – François BEGUIN – 05/05/2018
Mucchielli, Renneville – Les causes du suicide : pathologie individuelle ou sociale ? Durkheim, Halbwachs et les psychiatres de leur temps (1830-1930).
cps-le-faubourg.org/wp-content/uploads/Les-phases-du-processus-suicidaire.pdf
Tout est la faute de la Femme !
Le 29/04/2018
« Le 23 mai 2014, Elliot Rodger poignarde successivement ses deux camarades de chambre ainsi qu'un de leurs amis alors qu'ils rentraient dans son appartement. Quelques heures plus tard, il se rend à un café Starbucks où il achète un café. Il retourne ensuite dans sa voiture et met en ligne, grâce à son ordinateur portable, un manifeste et une vidéo dans lesquels il expose ses motivations.
Armé de plusieurs pistolets, Elliot Rodger se rend alors à une maison de sororité à la porte de laquelle il frappe, avec l'intention de tuer les étudiantes à l'intérieur. Ne recevant pas de réponse, Rodger tire sur trois étudiantes qui passaient devant la maison, tuant deux d'entre elles et blessant la troisième. Rodger retourne dans sa voiture et se rend à un bâtiment inoccupé vers lequel il tire, pensant pouvoir y atteindre d'éventuels occupants. Le tueur continue de rouler jusqu'à un magasin, où il abat un homme. Elliot Rodger conduit à vive allure à travers la ville, parfois du mauvais côté de la route.
Il tire sur les passants et renverse volontairement piétons, skateboarders et cyclistes.
Il échange deux fois des coups de feu avec la police et est blessé à la hanche lors de la seconde altercation. Il renverse un cycliste et sa voiture finit par rentrer dans un véhicule stationné.
Un adjoint au shérif retire alors Rodger de la voiture pour le menotter et constate sa mort, le tireur s'étant suicidé d'un tir de fusil à pompe dans la tête. »
Lien vidéo Elliot Rodger : https://www.youtube.com/watch?v=G-gQ3aAdhIo
Mais quel est le lien entre les « incels » et Elliot Rodger et plus récemment Alek Minassian, l’auteur de l’attaque à la voiture bélier le 23 avril dernier ?
C’est le rapport conflictuel aux femmes et à la sexualité plus particulièrement. Je devrais même dire l’absence de sexualité parce que c’est bien son absence qui mène à la violence contre les femmes. Le ressentiment, la frustration, des mécanismes assez simples mais insidieux et ravageurs et toujours les mêmes victimes :
les femmes !
« Les incels sont la contraction de involuntary celibate, des hommes reprochant violemment aux femmes leur célibat de longue durée, jusqu’à leur vouer une haine féroce. (…) Curieusement, le terme qui les rassemble a été inventé dans les années 1990 par une femme, Alana, une canadienne. (…) En 1993, la jeune femme n’a jamais eu de relation sexuelle, ni de petit ami. (…) A la fin des années 1990, elle crée un site, « Alana’s Involuntary Celibacy Project », qu’elle voulait comme une plate-forme d’entraide ouverte à ceux dont la vie sexuelle a été marginalisée à cause de normes de genre trop rigides ou de difficultés relationnelle. Les années passent et plus à l’aise socialement, elle finit par céder son site à un inconnu… » (Emilie Brouze – 26 avril – L’Obs)
Lien vers l’interview d’Alana : https://www.theguardian.com/world/2018/apr/25/woman-who-invented-incel-movement-interview-toronto-attack
Ce qui n’était au départ qu’un blog qui rassemblait des témoignages de jeunes n’ayant que peu de connaissances des codes sociaux, qui n’ont pas la chance d’avoir un physique « agréable » ou en tous les cas « dans la norme », s’est mû en un groupe d’hommes plus radicaux. Chaque membre participant à la dynamique malsaine de désigner ceux qui « réussissent » comme leurs ennemis.
Flashback... L’adolescence est marquée par ce désir de faire partie d’un groupe dans lequel l’individu s’identifie et y voit comme une reconnaissance, une appartenance. Il s’identifie à ses membres. L’inclusion est la vie ; le rejet est la mort. L’adolescence est aussi la période des premiers amours. Si chacun arrive dans l’adolescence avec son vécu familial, cette période particulière nécessite de reconnaître puis de s’approprier les codes sociaux. A défaut de schémas précoces adaptés, ce n’est ni plus ni moins que le rejet qui guette l’individu et ce rejet pourra être vécu comme violent/traumatisant.
Amour propre, estime de soi, valorisation sont les enjeux de l’inclusion et cela peut vite dégénérer en frustration, auto-dévalorisation, ressentiment ou encore conduite addictive et appétence traumatophilique. Ainsi, l’absence de relation affective, sentimentale, amoureuse, sexuelle créée une vive tension psychologique qui ne fera que s’exacerber à moyen et long terme, si l’individu ne réinvesti pas sa libido dans une voie socialement acceptable, et s’il ne se remet pas en question, alors la tension deviendra mortifère.
A ce stade-là, il existe différentes solutions proposées par notre belle et (si juste) société de consommation ! Là où tout se vit dans l’instantanéité, dans la possession et dans l’individualité, les sites pornos connaissent un essor fulgurant, les applications de rencontre se portent très bien alors même que hommes et femmes ne recherchent évidemment pas la même chose en s’y inscrivant. Même au niveau du simple plan Q, la femme va vouloir une certaine « bienséance » faisant office de préliminaires alors que l’homme peut aborder le date beaucoup plus « simplement » et zapper cette phase de « reconnaissance ».
Dans le traitement/l’assimilation d’une simple déception amoureuse ou même face à l’absence d’un quelconque intérêt affectif/amical envers un(e) individu(e), la différence entre genre est flagrante. Si la jeune femme peut se replier sur elle-même, consulter sa mère ou ses amies, le jeune homme va être envahi par une certaine violence créée par la frustration.
Pour des personnes influençables et "pauvres intellectuellement", le passage à l’acte violent est une option malheureusement de plus en plus choisie. Il s’agira alors de trouver un bouc-émissaire, de se victimiser, de partir à la recherche d’autres qui vivent le même malaise ou encore de s’endoctriner (religion), tout cela pour trouver une justification à son mal-être, pour décharger cette tension psychologique devenue invivable et pour être reconnu !
Pourtant, s’ouvrir aux autres, s’intéresser à l’art, à la littérature, faire du sport, du théâtre ou toute autre activité provoquera nécessairement une remise en question et permettra d’être plus ouvert, plus curieux, plus empathique.
En conclusion les gars, soyez moins cons !
"Mal-aise" chez Michelle Obama
Le 22/01/2017
L’accueil du couple Trump par les Obama a été vivement commenté à travers le monde et dans tous les médias. Beaucoup comme l’AFP restent objectifs pour décrire l’arrivée du nouveau couple présidentiel, pendant que d’autres médias commentent avec la teinte d’hostilité que provoque Donald Trump.
Resituons la scène
Les Obama sont sur le perron de la Maison Blanche pour accueillir, de la façon la plus respectueuse possible, ce couple de milliardaire propulsé à la tête des USA grâce à une campagne très patriotique.
Il s’agit donc du protocole bien établi de la cérémonie d’investiture. Exit donc les employés de la Maison Blanche qui se chargent généralement des « à côté », tout au moins sur le perron… seuls restent les 2 soldats au garde à vous.
Aussi, Mme Trump, qui ne jouit pas de la meilleure image certainement à cause de son passé de modèle photo sur papier glacé, à la gentillesse d’offrir un présent à Michelle Obama.
Je fais remarquer qu’il s’agit d’un présent que vous et moi ne pourrions nous offrir, s’agissant d’une bijouterie de luxe des plus célèbres (Tiffany).
Le couple Trump ignore-t-il le protocole ?
Les Trump ne sont pas au fait des conventions politiques, ils sont certainement de parfaits novices dans ce domaine. Le cadeau de Melania se voulait être de la bienséance, toujours est-il que Michelle Obama s’en trouve étonnée, surprise, ne sachant où déposer le cadeau reçu, le temps de la photo protocolaire et fait donc une grimace évocatrice. Son mari prend les choses en mains, et après quelques secondes, le protocole peut reprendre.
Mais évocatrice de quoi ?
Le mot qui revient le plus souvent est : embarras, ce qui est vrai. Cependant nous pouvons pousser un peu plus loin l’analyse. J’observe que le visage de l’ancienne 1ère dame des USA peut être séparé en 2 hémi visages. Celui de droite, est plus fermé que l’autre mais affichant néanmoins un sourire social. L’hémi visage droit est le lien avec le monde extérieur. L’œil droit est plus petit que le gauche, concentré sur le rôle que Michelle Obama doit tenir à cet instant.
L’hémi visage gauche est plus ouvert mais il y a un rictus visible avec le coin gauche de la bouche qui s’étire vers l’extérieur, en un sourire crispé (celui-ci) lié à soi.
Dans le même temps, le sourcil gauche s’élève plus haut que celui de droite signifiant ainsi une mise à distance de soi vis-à-vis de l’autre.
Les sourcils traduisent notre envie de communiquer. Lorsqu’il se lève (celui de gauche), Michelle Obama se place (en tant qu’individu) à l’extérieur de la relation qu’elle vit avec les Trump.
Résultat ?
Eh bien Michelle Obama connaît le protocole et entend bien le respecter, par opposition à Melania Trump qui est novice en bien des points. Recevoir un cadeau est un élément extérieur que Mme Obama n’avait pas prévu et qui la met dans l’embarras car il n’y a pas de « petites mains » pour l’en débarrasser. Alors son visage va illustrer, va traduire cette dichotomie entre afficher un sourire de circonstance et une envie de montrer son « mal-aise » créant ainsi cette photo tant partagée !
Enfin, ce n’est que mon interprétation…
Verbaliser, c'est guérir
Le 05/12/2016
Verbaliser, c’est guérir
La définition de « verbaliser » est : dresser un procès-verbal. C’est aussi s’exprimer, se faire comprendre par le langage, formuler ses pensées par la parole, faire connaître ses sentiments et ses opinions (réf. Larousse).
Verbaliser, c’est donc exprimer une idée, un sentiment, une émotion. Au contraire, intérioriser équivaut à garder pour soi, sans partage, au risque de ne pas se faire comprendre.
La conséquence néfaste est le refoulement de cette émotion et la naissance d’un sentiment négatif qui, s’il n’est pas extériorisé, enflera comme une tumeur et générera une stratégie d’adaptation envers l’objet/la personne/la situation qui en est à l’origine.
Ce sentiment négatif ne disparaît jamais, il ne demande qu’à s’exprimer de n’importe quelle façon (sublimation, déplacement…).
L’émotion comme système d’échange
Faisons un focus rapide sur la perception et la régulation des émotions. Elles passent par 3 systèmes (réf. Neurofit.ch) :
- le système neurophysiologique (hormonal et neurovégétatif),
- le système moteur (corps, visage, voix),
- le système cognitif expérientiel (c’est la capacité à prendre conscience et à verbaliser le ressenti).
L’émotion est le liant entre les individus dont un des buts est l’inclusion (appartenir à un groupe).
L’individu dispose de 2 processus distincts pour appréhender la réalité (réf. Les motivations.net) :
- le système expérientiel qui est instinctif, associatif, orienté vers l’action immédiate mais avec un mode de pensée stéréotypé et émotionnel,
- le système rationnel, plus analytique et logique, dirigé par la raison. L’individu évalue, encode, décode, prévoie et ensuite agit.
Dans la communication interpersonnelle, ces 2 systèmes sont aisément identifiables lorsque la personne s’exprime davantage avec l’une ou l’autre de ses mains.
Par exemple, un homme politique comme François Bayrou va s’exprimer en majeur partie avec sa main droite. Un discours qui est donc analytique, ce qui est normal pour un bègue.
Alors que le témoignage d’une personne sur un évènement personnel verra une main gauche plus active que la droite (hémisphéréité).
Pourquoi devoir verbaliser ses émotions ?
Mais ne soyons pas clivant. Nous ne sommes ni tout l’un, ni tout l’autre, mais un savant mélange dont notre tempérament et notre caractère sont le reflet. Un cerveau droit (instinctif) qui communique avec un cerveau gauche (analytique) grâce à un corps calleux, véritable autoroute du partage de l’information.
Il faut bien avoir en tête que l’Etre Humain recherche la satisfaction de son plaisir personnel (pulsions) et l’évitement du déplaisir face au principe de réalité.
L’Etre Humain doit préserver son équilibre psychique et physiologique (homéostasie) grâce à différentes stratégies d’adaptation. S’il n’y a pas de passage à l’acte pour satisfaire son plaisir, une frustration va naître et se diffuser insidieusement dans le psychisme. Elle va investir chaque recoin de nos pensées, tapie, pour ne demander qu’à être satisfaite d’une manière ou d’une autre.
Le déséquilibre psychique (visible sur le corps par des micros démangeaisons au visage et sur les membres) intervient dès lors qu’un trop grand nombre d’envies ne sont pas réalisées, lorsque la coupe des frustrations déborde ou lorsqu’une situation est vécue comme un traumatisme.
Les occasions de refouler une idée, un sentiment ou une émotion sont nombreuses, que ce soit au travail, en société ou dans la sphère privée. Mais cela se fait toujours au détriment de soi.
Une des stratégies la plus efficace
Cela va permettre de se concentrer sur l’émotion ressentie, de la décrire, de lui donner corps grâce à la richesse du vocable employé (granularité). Mettre des mots sur ce qui est ressenti permet de se respecter et de gagner en estime de soi. Vous occuperez l’espace de communication (professionnel, familial, privé) avec plus d’efficience, vous enrichirez votre point de vue grâce aux différents angles d’analyse qui s’imposeront à vous et enfin, vous responsabiliserez l’autre en lui faisant prendre conscience de l’impact que la situation/parole a eu sur vous.
Objectif : être soi
S’exprimer, verbaliser, c’est être plus cohérent avec soi-même et envers les autres. C’est rendre la communication plus fluide, plus honnête mais surtout, c’est une contre-stratégie au refoulement qui est la porte d’entrée prépondérante de la dépression.
Vous enrichirez votre point de vue grâce aux différents angles d’analyses qui s’imposeront à vous et enfin, vous responsabiliserez l’autre en lui faisant prendre conscience de l’impact que la situation/parole a eu sur vous.
Ces gestes parlent pour vous !
Le 28/09/2016
Certaines situations vous paraissent d’emblée difficiles, conflictuelles :
un entretien professionnel, une émission de télé, de radio, un RDV avec le prof. principal de votre enfant, que sais-je encore…
Ces moments sont très stressants. Pour les affronter, nous nous préparons psychologiquement par des représentations mentales, grâce auxquelles nous visualisons la scène telle qu’elle pourrait se dérouler.
Nous pouvons aussi faire baisser le niveau de stress si nous nous isolons une dizaine de minutes au cours desquelles, nous nous emploierons à imaginer les pires scénarios possibles.
Au niveau du corps, nous gérons ces situations par la respiration ventrale, qui a un effet quasi immédiat sur le rythme cardiaque (il va baisser) puisqu’elle sollicite le système parasympathique au détriment du système sympathique.
Nous pouvons également nous concentrer sur chaque partie de notre corps pour en ressentir toutes ses manifestations (chaleur, tremblements, irrigation sanguine, contraction/déconctraction musculaire…). Le focus sur nos sensations va dérouter le cerveau de l’élément stressant.
Gérer son stress est une bonne (une excellente) chose, cependant nous restons toujours à la merci d’un imprévu, d’une remarque, d’un geste et ou d’une attitude qui va non seulement nous surprendre, mais nous déconcerter et potentiellement nous faire perdre nos moyens (ressources). Ainsi, tout le travail préparatoire sera réduit à néant.
Savoir reconnaître certains gestes annonciateurs d’un verbiage négatif contribuera à gagner en confiance en soi et nous donnera l’élan nécessaire pour prendre quelques secondes de réflexion, puis s’affirmer.
Prenons 2 exemples de gestes typiques :
- Votre interlocuteur affiche son plus beau faux-sourire (sans participation du front, ni des yeux bien sûr) et pose ses coudes sur la table. Ses mains sont jointes vers le haut, paume contre paume.
Par ce geste, votre vis-à-vis vous fait comprendre qu’il est celui qui sait et qu’il n’est pas d’accord avec vous. Si une tension musculaire se voit dans son geste, dans ses mains, alors ne soyez pas surpris de voir celles-ci tomber comme un couperet face à vous, bien décidées à trancher (et pas forcément en votre faveur).
- Votre interlocuteur affiche toujours son sourire de circonstance, les coudes posés sur la table et les mains ascendantes. Cependant, les doigts s’entrecroisent et les index sont érigés vers le haut à la manière d’un double pistolet.
C’est un geste qui signifie que votre vis-à-vis se sent dominant (ce qui n’est bien sûr pas forcément le cas), qu’il n’est pas d’accord avec vous et qu’il va vous le signifier de façon agressive.
Face à ce genre de comportement qui n’a qu’un seul but : vous affaiblir pour mieux vous « détruire » (je vous assure que le terme n’est pas trop fort au regard des quelques exemples vécus que j’ai en tête), votre stratégie dépendra de l’enjeu de la situation et elle est fonction de votre « tempérament ».
- Vous pourrez adopter un comportement inhibé, c’est-à-dire que vous aurez du mal à oser, à refuser et à exprimer votre opinion. Cependant, ce sera au détriment du respect de votre propre position.
- Vous pourrez adopter un comportement agressif, dans ce cas-là vous riposterez (avec différentes positions du curseur) parce que vous vous sentirez agressé. Vous respecterez ainsi votre position, vos valeurs mais pas celle de votre vis-à-vis.
- Enfin, vous pourrez adopter un comportement affirmé où vous saurez demander, verbaliser vos avis, vos opinions en cohérence avec vos valeurs, votre interlocuteur et l’environnement (cf. les différentes méthodes d’affirmation de soi).
Voici 3 exemples illustrant ces stratégies face au même comportement agressif :
Comportement inhibé (à nuancer) : https://www.youtube.com/watch?v=2eSppTMvn54
Comportement agressif (mais amène) : https://www.youtube.com/watch?v=wMWHDdmnao8
Comportement affirmé (voire affable) : https://www.youtube.com/watch?v=q2r68jKbFdw
Vous noterez la position du buste pour chaque invité, dirigé vers l’avant lorsqu’il a envie d’échanger, vers l’arrière lorsqu’il « laisse la main ». Lorsqu’il analyse les propos et élabore une contre argumentation (voire une pique), son buste sera tout d’abord vers sa droite en arrière, puis s’avancera vers l’autre pour exposer son propos.
Voici pour ces gestes annonciateurs qui ne pourront plus vous surprendre, ni annihiler votre travail préparatoire. Leur reconnaissance ne demande pas beaucoup d’effort cognitif et les reconnaître in situ vous fera certainement sourire en coin.
A la recherche de l'authenticité, plutôt que du mensonge
Le 04/09/2016
L’action personnelle l’emportera toujours sur une action poussée par autrui, que le contexte soit celui de la réinsertion, la sortie d’une relation toxique, l’abandon d’une addiction ou d’une idéologie ou encore dans le cadre d’une thérapie comportementale et cognitive.
L’homme est heureux quand il décide de faire, d’autant plus qu’il a besoin de communiquer sur ce qu’il fait. Pour cela il recherche des personnes qui partagent certaines de ses valeurs et qui sont susceptibles de lui faire un retour positif, source de valorisation. C’est le processus d’inclusion de Will Schutz dans « L’élément humain », ce désir de faire partie d’un groupe pour y être reconnu en tant qu’individu.
Il est donc nécessaire de faire prendre conscience à la personne son intérêt à changer et à se mettre en action. Gustave Le Bon, dans « psychologie des foules », avançait que la foule est toujours intellectuellement inférieure à l’homme isolé. L’individu a besoin d’être valorisé et respecté mais il est important de recadrer cette valorisation dans un autre contexte plus positif, ouvert et constructif que celui qu’il a connu jusqu’à maintenant (cf. Paul Watzlawick).
Mais comment faire comprendre à une personne qu’elle a tout intérêt à changer de perspective ?
Selon le domaine d’activité, il sera nécessaire soit de réunir des personnes qui ont des connaissances spécifiques, comme des scientifiques, des sociologues, des psychologues et autres synergologues… soit de collecter préalablement des informations qui seront utile pour offrir d’autres champs de vision à la personne.
Ensuite, la recherche des signes non verbaux de l’authenticité est une posture primordiale et respectueuse versus la recherche du mensonge. C’est une posture parce qu’à trop vouloir rechercher les signes du mensonge, on en voit partout (!) et notre langage non verbal va trahir nos intentions, qui seront interprétées inconsciemment par le vis-à-vis comme une menace. La suggestion ne prendra pas.
Lorsqu’un signe non verbal laissera à penser qu’il y a un hiatus de communication, l’interrogatoire devra être suffisamment souple pour aller tirer le fil de la pelote et mettre à jour les non-dits.
Mais comment reconnaître l’authenticité ?
Gardons bien à l’esprit que lorsqu’une personne bouge (en situation de communication bien sûr), elle change d’état d’esprit. C’est à ce moment qu’elle est la plus lisible.
Une personne qui n’est pas authentique surjoue en termes de gestes, voire de paroles (Fabrice Luchini en est un bon exemple). Elle veut contrôler son corps et son discours. Son attention sera focalisée sur cet objectif de ne rien laisser paraître quoique ce soit de pensée personnelle.
Son regard sera ainsi quelques fois concentré sur un point inexistant, donnant à la personne l’impression qu’elle s’est réfugiée dans son monde. Or, c’est à la meilleure façon de tisser son histoire qu’elle réfléchit. Posez-lui des questions précises et vous observerez que son buste va passer de l’avant vers l’arrière, afin de prendre un temps de réflexion, puis revenir vers l’avant pour vous « servir la soupe ». Prenez de la hauteur à cet échange et vous remarquerez que la personne agit en rythme (cf. « corps de bois » d’Elodie Mielczarek) et que c’est ce rythme qui trahit son désir contrôle.
Des yeux pas très ouverts et peu de clignements de paupières sont également de très bons indices. La personne n’enregistre pas ce que vous lui dites, ça entre par une oreille et ressort par l’autre. Trouver un autre angle d’approche pour que son cerveau soit étonné, soit diverti, voire déboussolé. Faites preuve de créativité et n’hésitez pas à être paradoxal dans votre argumentation.
L’amplitude de la gestualité est aussi un bon paramètre et raccord avec l’exemple de Fabrice Luchini. Les gestes seront faits avec grande amplitude lorsque la personne se déconnecte de son discours, sans affect. En revanche, ils sont réalisés proche du corps lorsque la personne se projette et s’associe à son discours.
Ces clés devraient vous aider à discerner les différentes phases du changement d’état d’esprit de la personne et ainsi, vous pourrez orienter votre questionnement de façon à renforcer la suggestion et faire que la personne y adhère.
« Le point de départ de la suggestion est toujours l’illusion produite chez un individu au moyen de réminiscences, puis la contagion par voie d’affirmation de cette illusion primitive ». G. Le Bon
Le Don de soins est Vital !
Le 01/05/2016
Quel que soit le groupe d’individus ou le contexte (professionnel ou personnel), il suffit d’une seule personne qui n’est pas en accord avec elle-même pour provoquer une situation conflictuelle.
Est-ce si compliqué de vouloir agir avec bienveillance, sans intérêts égoïstes ?
Quand je regarde avec plus que de l’envie « burning man », je me dis que je me dois d’être optimiste. Cependant, je ne peux m’empêcher de me poser cette question : qu’est-ce qui pousse cette personne à agir de cette façon, quitte à créer un conflit voire à se montrer violent ?
Nous avons tous des besoins affectifs fondamentaux, universels, qui, s’ils sont globalement comblés font de nous des êtres équilibrés et sains. Grosso modo, ces besoins sont au nombre de 3 :
- le besoin d’appartenance,
- le besoin d’autonomie,
- le besoin de compétence.
Pour y répondre, il y a les personnages d’attachement. Ce sont les parents ou encore les personnes qui représentent un rôle majeur pour l’enfant au niveau affectif.
Des études ont montré que les bébés sont capables de s’attacher à des gens même s’ils ne les nourrissent pas. Ça peut sembler étonnant, voire être contre nature, mais il faut savoir que c’est l’instinct de survie qui guide les nourrissons, le besoin de protection (qui se confond à celui d’appartenance) d’un groupe qui leur permettra de survivre et de se développer. Les bébés adoptent pour ce faire des stratégies comportementales inconscientes qui leur permettent de signifier ce besoin d’apaisement. Charge à l’adulte d’y répondre (ou pas !).
Comment ces stratégies se manifestent-elles ?
L’enfant exprime la colère, la tristesse ou la peur par des pleurs. Ces émotions sont des régulateurs qui vont stimuler l’adulte à venir rassurer l’enfant. Une fois calmé et sécurisé, les parents pourront à nouveau s’éloigner puis l’enfant se retrouvera à nouveau en insécurité et le processus se répétera.
Comment ce processus peut-il être décrit ?
L’apaisement est provoqué par la tendresse, par l’affection et la valorisation mais aussi par le timbre de la voix (plus grave), par le toucher (la caresse), par les odeurs. C’est ce qu’on appelle le « don de soins ». Il influe directement sur le cerveau, notamment sur la sécrétion de bêta-endorphines (opioïdes endogènes, c’est-à-dire fabriqués directement par le cerveau) qui vont générer un état de bien-être.
A l’âge adulte, cette recherche d’apaisement passe par différents moyens plus ou moins acceptables, licites et sains (alcool, drogue, sexe, sport, travail, nourriture, argent…).
« Ce système fonctionne du berceau à la tombe » disait Bowlby.
Ce lien d’attachement envers les parents (généralement) évolue ainsi avec le temps vers des amis intimes, des partenaires.
Quelles conséquences pour le développement de l’enfant ?
Elles sont extraordinaires et il ne faut surtout pas les sous-estimer mais bien les mettre en valeur et les diffuser à tous. Le don de soins augmente les capacités cognitives, émotionnelles, de résistance au stress, d’adaptabilité et d’empathie par un réseau plus performants de neurones miroirs.
A contrario, certaines circonstances font que tout le monde n’a pas la chance de bénéficier de cette bienveillance parentale. L’enfant doit alors se construire avec ce déficit d’apaisement et se retrouve à gérer comme il le peut certaines peurs subsistantes, qui peuvent rester à un niveau peu handicapant mais aussi basculer dans la pathologie (TOC, phobies, anorexies, etc…). Les stratégies adaptatives que va mettre en place la personne, pour être socialement acceptée, vont se retrouver dans la gestuelle et dans le langage non verbal.
Gardons à l’esprit qu’au niveau de l’inné, le tempérament va jouer un rôle prépondérant dans cette façon de s’adapter. Certaines personnes sont plus réactives que d’autres, plus impulsives, plus émotives…
Pour l’exemple du stress/peur/colère, les gestes associés peuvent être :
- l’objet que l’on frappe sur la table,
- la forte pression exercée sur un stylo que l’on tient,
- dissimuler une main ou un objet,
- lancer ses cheveux vers l’extérieur,
- essuyer une frange de cheveux,
- certains mouvements de bouche comme la lèvre inférieure descendante qui découvre les dents du bas (peur), ou encore la lèvre supérieure ascendante (agressivité).
Apprendre à identifier et à interpréter ces gestes va permettre de (faire) conscientiser et de (faire) verbaliser l’émotion ressentie.
« Ce qui est à l’extérieur n’est plus à l’intérieur », le niveau de stress/peur/colère pourra ainsi s’abaisser sensiblement.
Le gain en Assertivité sera perceptible tout comme l’affirmation de Soi, la confiance en Soi et l’estime de Soi !
Est-ce si compliqué de se dire que quoiqu’il puisse arriver, il est VITAL de faire « don de soins » à ses enfants et lutter ainsi contre l’individualisme un peu trop répandu aujourd’hui ?
Biblio. :
B. PASCAL, « la théorie des schémas », ed. Elsevier Masson
AINSWORH, « infancy in Uganda, infant care and growth of love », NY : the Johns Hopkins Press (1967)
Les MAINS, prolongement de notre pensée
Le 09/04/2016
Dans les épisodes précédents, nous avons vu que l’individu réalise deux tâches face à une situation stressante.
La 1ère tâche consiste en une double évaluation cognitive : primaire et secondaire. Elle a pour rôle la stabilité émotionnelle et protectrice.
L’évaluation primaire répond à la question de l’enjeu de la situation, du niveau de stress perçu.
Quelle est la perte possible, le préjudice ? Quelle est la menace ? Un rebond est-il possible ?
L’évaluation secondaire porte sur le contrôle perçu et sur les ressources disponibles.
La 2nde tâche consiste à établir une stratégie d’adaptation qui portera soit sur le problème, soit sur les émotions.
L’efficacité des stratégies centrées sur le problème dépend du caractère contrôlable de la situation. L’objectif est d’augmenter ses propres ressources pour mieux faire face.
Quant aux stratégies centrées sur les émotions, elles sont efficaces dans les situations où peu d’information sont disponibles. Elles protègent l’estime de soi car ce sont des stratégies d’évitement qui permettent de ne pas affronter le problème mais qui induisent un état dépressif à long terme.
Nous avons également vu que nous apprenons des conséquences de nos comportements. Que nous sélectionnons le comportement approprié en fonction des résultats précédemment observés. Ces stratégies adaptatives ont l’inconvénient de générer des pensées automatiques (ou ruminations) qui ont généralement un impact négatif sur notre propre évaluation et donc sur notre confiance en soi, notre estime de soi.
Ces situations stressantes ont des répercussions sur notre langage corporel et vous pouvez apprendre à reconnaître leurs manifestations. Nous serons plus démonstratifs ou plus introvertis, plus éloquents ou plus timorés, nos gestes seront plus « ronds » ou plus « saccadés », réalisés avec amplitude ou plus proche de notre corps.
Mais il est essentiel de prêter une attention toute particulière aux mains. Elles sont le prolongement de notre pensée !
« Ce n’est pas parce qu’il a des mains que l’homme est le plus intelligent des êtres, mais parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains. En effet, l’être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils : or, la main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. » (Aristote)
La configuration des mains permet de déterminer si la personne s’associe à son discours ou s’en dissocie. Elles vont revenir l’une sur l’autre à chaque fois qu’il y a une réserve par rapport l’autre. Si elles sont dirigées vers le haut, la personne se perçoit supérieure à l’autre, dirigées vers le bas, la personne se perçoit inférieure à l’autre, si les mains sont à l’horizontal, la personne se perçoit égale à l’autre.
Il est important d’observer s’il y a une tension dans les doigts, elle trahirait un stress ressenti. C’est le cas lorsque les mains sont jointes, doigts tendus, paume contre paume ou encore les doigts entre croisés et tendus.
Est-ce que la personne dirige ses paumes vers elle, de sorte de créer une espèce de bulle de protection entre elle et l’extérieur ?
Au cours d’une poignée de mains, la paume peut être moite, la main molle, peu engageante.
Sont-elles d’ailleurs visibles ou bien cachées sous le bureau, dans les poches d’un pantalon ou d’un manteau ?
Les préhensions sont également révélatrices du stress ressenti. Elles sont une solution momentanée pour retrouver l’équilibre. Un stylo trituré, un pupitre sur lequel la personne s’accroche…
Si vous décelez ce type de configurations des mains chez votre interlocuteur, alors mettez-le à l’aise par le truchement du questionnement.
Questionner ? Pour faire quoi ?
Le 21/03/2016
Questionner, est-ce essentiel ?
Tout au long de notre vie, nous apprenons des conséquences de nos comportements. Nous sélectionnons le comportement approprié en fonction des résultats précédemment observés. Ce sont des stratégies adaptatives.
Elles génèrent des pensées automatiques (ou ruminations) qui ont un impact soit positif, soit négatif sur notre propre évaluation et donc sur notre confiance en soi, notre estime de soi.
Nous nous forgeons/construisons des représentations/images inconscientes de notre valeur personnelle, notre capacité d’autonomie, notre régulation émotionnelle. Ces représentations inconscientes ont des répercussions sur notre langage corporel. Nous serons plus démonstratifs ou plus introvertis, plus éloquents ou plus timorés, nos gestes seront plus « ronds » ou plus « saccadés », réalisés avec amplitude ou plus proche de notre corps.
Le geste est donc pré-verbal, le décoder c’est pouvoir lire la phrase avant qu’elle ne soit écrite. Faire un geste semble anodin, mais c’est déjà le début du processus cognitif, avant que la pensée ne passe à la phase consciente pour être ensuite verbalisée.
Concomitamment à ce décodage du langage corporel, et pour affiner notre interprétation, la part du questionnement est primordiale. En plus d’une écoute active et empathique, nous utiliserons la reformulation, la « flèche ascendante » et le questionnement Socratique.
La reformulation, c’est de la reformulation… (sic) pas grand-chose à expliquer.
Le questionnement en « flèche ascendante » permet de repérer les pensées automatiques qui surgissent lors de l’évènement stressant, puis de les discuter, de les modifier en leur trouvant d’autres angles de réflexion plus valorisants.
Le questionnement Socratique permet de détourner la pensée génératrice de l’émotion négative, après avoir repéré les prémices erronées et les conclusions qui résultent des ruminations. C’est un type de questionnement didactique.
Enfin, suivant les différents champs de la relation – émotionnel, relationnel, cognitif – la sémantique devra être adaptée en conséquence. Par exemple, si la personne est d’un tempérament plutôt émotionnel, il faudra faire en sorte qu’elle puisse exprimer son ressenti. Chaque verbe employé devra appartenir au registre de l’émotion pour que cela résonne en elle.
Le Meta objectif de cette démarche – vous l’aurez compris - est la création d’une relation Assertive.