Quels sont les éléments contextuels non verbaux qui accréditent la thèse selon laquelle l’interview d’Apolline de Malherbe était à charge contre l’avocat Juan Branco ?
Pour rappel, l’interview se déroule sur BFM le 17/02 février dernier. Apolline de Malherbe reçoit l’avocat Juan Branco, qui défend Piotr Pavlenski, l’activiste politique qui a diffusé les vidéos privées de Benjamin Griveaux.
Cette interview s’est déroulée durant une vingtaine de minutes dans un climat assez tendu, voire accusateur de la part de la présentatrice. Ce qui est intéressant, c’est la posture de chacun des protagonistes. S’ils sont tous les deux avec le buste bien en avant pour Juan Branco illustrant sa volonté d’échanger, Apolline de Malherbe est également avec le buste en avant mais surtout avec son épaule droite plus en avant que la gauche. C’est une posture qui induit une certaine agressivité dans la communication, la personne a totalement confiance en ses arguments et les défendra avec ardeur.
Si l’on observe un peu plus en détail l’hémi visage avec lequel la journaliste regarde l’avocat, avec quel oeil elle le regarde, on s’aperçoit que c’est avec le droit. Elle est donc dans une écoute vigilante, elle analyse. Elle n’est pas dans le lien.
Alors que Juan Branco reste maître de son discours, c’est sa main droite qui l’illustre et ses doigts qui ne montrent aucune tension. En revanche, la journaliste illustre son propos avec sa main gauche, des mains jointes (11 sec., 5 min. 34 sec.), a priori dirigées vers son invité, donc horizontales. Ce geste traduit en principe un désir de rassembler les parties en se plaçant au même niveau. Malheureusement, avec une observation plus fine, on s’aperçoit que les avant bras de la journaliste sont ascendants et non horizontaux, ce qui nous permet de nuancer cette volonté de faire consensus. Au contraire, ce geste vient accréditer la thèse de l’agressivité dans un désir de trancher (3 min. 15 sec.).
Si l’attitude d’Apolline de Malherbe se veut empreinte d’intention combative, la dimension affective vient adoucir son intention et illustrer un stress mal contenu qui, en général, se veut contre productif.
On peut le voir dans le clignement des paupières de la journaliste. Ils sont nombreux comparativement à ceux de l’avocat, qui lui est dans l’analyse, la gestion. L’émotion est donc palpable et mal maîtrisée.
Également, Apolline de Malherbe se réfugie fréquemment dans une bulle qui fait figure de pare excitation. Son regard s’abaisse vers sa gauche (passé émotionnel) pour se donner de l’allant, mais aussi pour gagner du temps dans la réflexion qui se trouve perturbée par le niveau émotionnel. C’est un item de réassurance.
Si l’on ne prête aucune attention au contenu verbal de cet échange, posez-vous la question de savoir si celui sort grandi de cette joute n’est pas celui qui maîtrise ses émotions ?
N’est-ce pas dans cet objectif que les formations d’intelligence émotionnelle connaissent (à raison pour autant qu’elles ne soient pas d’anciennes formations remises au goût du jour et simplement rebaptisées) un certain succès ?
Lien Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=dR5kBhNdj5I&t=1s