colère
Le passage à l'acte délictuel et criminel : entre déficit identitaire et clivage du Moi
Le 16/03/2025
L’adolescence est une période de transformations psychiques et biologiques intenses, marquée par des conflits internes et des réajustements identitaires. Pour certains individus, ces tensions peuvent conduire au passage à l’acte délictuel ou criminel, qui devient alors une tentative de résolution d’une impasse psychique.
Un évitement de la réalité
Les troubles dépressifs observés à l’adolescence sont souvent liés à une difficulté à accepter une réalité perçue comme décevante. L’individu, confronté à la frustration et à l’angoisse de la séparation (d’avec sa mère), peut se replier sur un univers fantasmé où persistent les imagos archaïques (ce sont des représentations psychiques souvent inconscientes du père, de la mère…).
Ces représentations façonnent l’inconscient et influencent la manière dont le sujet se positionne face au monde, face aux autres. Leur persistance sous des formes rigides peut générer une incapacité à s’adapter aux exigences de la réalité adulte, favorisant alors des comportements de rupture.
Une Identité Menacée
Freud a mis en évidence l’importance du conflit œdipien dans la structuration psychique de l’individu. Lorsque l’enfant ne parvient pas à intégrer ce conflit de manière satisfaisante, l’adolescence réactive ces tensions, créant une incertitude identitaire.
Un déficit d’intégration des identifications parentales peut alors mener à une perte de repères, souvent compensée par l’adhésion à des idéaux de groupe. Ce besoin de se raccrocher à une identité collective peut se traduire par un basculement vers des conduites délinquantes, la bande devenant un substitut aux figures parentales défaillantes. L’individu s’idéalise omnipotent et au-dessus de tous. L’agressivité tend à s’assurer une emprise/domination sur les autres qui sont vus comme des choses, des objets qu’il faut manipuler et maîtriser.
C’est une façon d’oublier l’absence de la mère, perçu comme un abandon, et la scène est rejouée de façon répétitive, sclérosant l’individu dans une position infantile victimaire, dénué d’intentionnalité et de goût pour l’effort. Cette mégalomanie est une défense contre l’autre qui est vu comme dangereux et son inversion en sentiment de dévalorisation en cas d’échec.
Symptômes et passage à l’acte
Dans certaines situations, la détresse psychique ne peut être mentalisée et se traduit par des comportements symptomatiques tels que la délinquance, la toxicomanie ou l’anorexie. Ces conduites permettent d’éviter une confrontation directe avec l’angoisse, en maintenant un clivage/séparation inconsciente du Moi.
Le clivage du Moi se manifeste par la coexistence de deux parties psychiques :
- L’une conforme aux exigences de la réalité extérieure,
- L’autre soumise aux pulsions archaïques.
Ce clivage explique la répétition compulsive des actes transgressifs, où l’acte prend le relais du langage pour exprimer une souffrance indicible. Le passage à l’acte est une annulation de la réalité psychique et des angoisses infantiles.
Une absence de symbolisation
Chez certains adolescents présentant une personnalité de type « psychopathique », on observe une inaffectivité marquée et un déficit dans la structuration des processus symboliques. L’absence de cadre interne (absence du père bien souvent et/ou mère ambivalente, non sécurisante) stable entraîne :
- Une impulsivité incontrôlée,
- Une mythomanie compensatoire,
- Une agressivité primaire mal canalisée,
- Une pauvreté fantasmatique, réduisant les capacités d’élaboration psychique.
Le phénomène de bande vient alors renforcer des identifications superficielles où le sujet fonctionne « comme si » il incarnait un personnage dans un jeu de rôle, sans réelle intégration subjective.
Le passage à l’acte comme solution ultime
L’agressivité, dans sa dimension primitive, est une réponse à l’angoisse de séparation avec la mère. Elle devient un mécanisme de défense contre l’angoisse d’abandon et l’effondrement narcissique.
Pour rappel, l’enfant transfert normalement cette angoisse vers l’adoption d’une peluche par exemple. Cet objet est ainsi sensé symboliser la mère absente et a pour vocation de rassurer l’enfant.
Dans les cas les plus graves, notamment dans les structures psychopathiques ou psychotiques froides, la relation à l’objet se fétichise. Le passage à l’acte ne vise plus seulement à exprimer une tension interne, mais à vérifier sa propre existence par le biais d’un objet/personne externe. L’acte devient alors un moyen de pallier une faille narcissique insupportable.
Le passage à l’acte est une tentative de résolution psychique
Loin d’être un simple dysfonctionnement social, le passage à l’acte délictuel ou criminel traduit souvent un échec des processus d’identification et de symbolisation. Pris dans une impasse psychique très angoissante, l’individu trouve dans l’acte un exutoire à ses tensions internes, un moyen de réaffirmer son existence face à un monde perçu comme hostile ou indifférent.
Que dit la réalité des chiffres ?
En 2004, 500 000 personnes ont fait l'objet d'une condamnation pour un délit ou une contravention « grave », inscrite dans le casier judiciaire. Parmi eux, quatre sur dix ont déjà des antécédents judiciaires au moment de la condamnation de 2004.
Entre 2004 et 2011, si l'on exclut les infractions à la circulation routière, qui constituent un cas de récidive fréquent et atypique, 38 % des condamnés ont récidivé. Ce taux de récidive atteint 59 % pour les condamnés présentant des antécédents judiciaires. Environ 40 % des récidivistes retournent devant la Justice pour la même infraction que celle sanctionnée en 2004.
La récidive est très fréquente chez les jeunes, voire très jeunes, délinquants : six condamnés sur dix en 2004, mineurs au moment des faits reprochés, ont récidivé avant 2011.
Entre 2000 et 2010, le parquet a joué un rôle de plus en plus important dans la justice pénale des mineurs, comme dans celle des majeurs. Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses mesures alternatives aux poursuites ont été développées, permettant à la fois d’accroitre la réponse pénale et de soulager les juridictions des infractions les moins graves. Les alternatives aux poursuites constituent ainsi plus de 50 % de la réponse pénale à l’encontre des auteurs mineurs depuis 2004 et 63 % en 2020 contre 46 % pour les auteurs majeurs.
L’emprisonnement, ferme ou assorti, en tout ou partie, d’un sursis, est la peine la plus souvent prononcée et concerne une condamnation de mineurs sur trois (35 % en 2020). La durée des peines d’emprisonnement ferme s’est allongée depuis dix ans : le quantum moyen d’emprisonnement ferme prononcé est passé de 5,5 mois en 2010 à 9 mois en 2020.
Les mesures et sanctions éducatives n’impliquant pas de suivi éducatif représentent toujours en 2020 une part importante des peines et mesures principales prononcées par les juges et tribunaux pour enfants (40 %), même si elles ont décliné (46 % en 2005) au profit de mesures entraînant un suivi, comme la mise sous protection judiciaire.
La récidive des mineurs primo-condamnés est restée relativement stable, plus d’un mineur sur deux condamnés pour la première fois entre 2005 et 2012 a récidivé. La récidive est relativement rapide, 70 % des récidivistes ont récidivé en moins de deux ans. (Source : Info Stat Justice 30/06/2022, mis à jour le 14/07/2024).
En 2020, les alternatives aux poursuites ont concerné 61 600 affaires, et 63 % de ces alternatives étaient des rappels à la loi. Cette mesure, la plus légère, permet au procureur de la République de rappeler au mineur auteur des faits les obligations résultant de la loi malgré l’absence de poursuite (source : Info Stat Justice n°186 – 2000 2020 : un aperçu statistique du traitement pénal des mineurs).
Relation de causalité entre la frustration et l'agression
Le 30/12/2018
L’agression. Une des réponses possibles à la frustration qui prend toutes sortes de formes, de l’homicide à l’insulte. Active ou passive, physique ou verbale, directe ou indirecte, elle est un « comportement destiné à blesser intentionnellement un autre individu, ce dernier étant motivé à en éviter les effets supposés aversifs (Barn et Richardson, 1994). » Elle peut être déplacée d’un objet à un autre, dans le sens psychanalytique du terme, c’est-à-dire qu’elle vise une personne en particulier mais elle est produite sur une autre.
Sa fonction est double. Hostile, donc impulsive, ou instrumentale, donc réfléchie. Hostile dans la mesure où elle est destinée à faire du mal sous l’émotion de la colère. Instrumentale parce qu’elle est produite sur une personne mais dans l’unique but d’acquérir un objet, un bien ou un gain.
Dès la petite enfance, les enfants agresseurs sont rejetés par les autres enfants (Kupersmidt, Burchinal et Patterson, 1995). Ce rejet anticipe de futurs comportements hostiles qui nuiraient à la cohésion du groupe. Malheureusement, ce n’est pas sans conséquences pour les tumultueux parce qu’en les ostracisant, cela va renforcer leurs frustrations et nourrir leur colère (prophétie auto réalisatrice).
De surcroît, ce comportement agressif, s’il vient à perdurer, aura un impact sur l’implication éducative des parents. Ils se montreront moins attachés (Patterson, Capaldi et Bank, 1991). Ce qui aura également pour effet de renforcer le caractère agressif de leur progéniture (Rohner, 1975). La renonciation des parents dans l’éducation de leurs rejetons est aussi la conséquence de faits de vie et de facteurs socio-économiques (chômage, décès, dépendance à l’alcool, à la drogue…).
Ensuite, dans une optique d’inclusion et de reconnaissance, les enfants agressifs vont se rapprocher d’autres qui auront un profil semblable, chacun s’influençant. Ils finiront par constituer un groupe dont la dynamique ne sera pas développée ici, mais leur individualité se perdra au profit de l’identité du groupe.
L’explication de ce comportement agressif est à trouver dans l’intensité proportionnelle de la relation de cause à effet, entre la frustration et l’agression. Plus la frustration est grande, plus l’agression le sera. La frustration est nécessaire à la vie en société. Robert Merton (1957) a établi que le comportement d’agression est la conséquence d’expériences sociales frustrantes. Il y a eu un écart significatif entre l’envie, le désir et le but qui n’a pas été atteint. Cela tient aux barrières psychologiques (manque de ressource), aux barrières physiques (mauvaise auto régulation des émotions), au manque de reconnaissance, aux échecs subis, aux humiliations ou encore à la confrontation à des facteurs environnementaux (comme le bruit, vétusté de l’habitat, pauvreté…). Des chercheurs ont également montré que des personnes qui jouent à un jeu vidéo violent, avec un faux pistolet au lieu d’une simple manette, sont plus agressives par la suite (Barlett, 2008).
Quelles solutions alors ? J’en vois 3…
Tout d’abord le renforcement positif par des félicitations, des récompenses, de la motivation, de l’accompagnement.
Mais c’est également punir quand cela est nécessaire afin d’inhiber le comportement agressif. La punition doit être expliquée, mesurée, avec une date de fin. Elle ne doit pas mettre en jeu l’intégrité de l’enfant, elle ne doit pas être avilissante ni humiliante.
Il est aussi fondamental de développer les fonctions exécutives de l’enfant afin de développer sa capacité d’attention, de concentration, de curiosité et de créativité tout en veillant - autant que possible - d’éviter l’injustice.
Cette guidance va contribuer à mettre en place et développer l’autorégulation émotionnelle nécessaire à une bonne socialisation, une bonne estime de soi, une meilleure perception de soi et l’empathie. Avant Dolto, l’enfant n’était pas considéré, il devait s’adapter. Après Dolto, nous avons compris que l’enfant était une personne à part entière mais nous sommes tombés dans l’excès inverse en termes d’éducation. A trop laisser l’enfant faire, il est devenu un roi incapable de gérer ses frustrations. L’immédiateté, l’instantanéité peuvent être une bonne chose pour autant qu’elles ne soient pas systématiques. Tout est une question de curseur.
Mais gardons bien à l’esprit qu’en tant qu’agresseur, victime, parent ou tierce personne, c’est la personnalité qui domine la situation, le choix existe mais il peut être gourmand en énergie psychologique, cognitive et émotionnelle.
Réf. :
"L'agression humaine", L. Bègue, éd. Dunod
"L'éthologie humaine", JD de Lannoy, éd. PUF
"Pulsions et destins des pulsions", S. Freud, éd. PBP classiques
Crédit photo : inconnu
"Je suis allé au bout de mes engagements politiques" : Henri Guaino en colère ?
Le 17/06/2017
Les propos d’Henri Guaino sur l’électorat de droite « à vomir » font le buzz. Il a depuis confirmé ses propos en les explicitant et d’après lui, sans colère. Or, la gestuelle inconsciente lors des différentes interviews que j’ai visualisées infirme cela.
Anamnèse
Quels besoins fondamentaux ? Rapide focus sur le passé d’Henri Guaino : comment et sur quoi il s’est construit.
HG est né en 1957, une période après-guerre où il était nécessaire de tout reconstruire. Ce n’était pas des années de légèreté intellectuelle ni comportementale et encore moins d’opulence matérielle.
HG est d’origine italienne et n’a pas connu son père. C’est une information particulièrement importante pour comprendre la construction et le développement de son identité.
Comment se construire sans une figure paternelle dont la fonction est de donner un cadre, des repères, des valeurs et d’être un exemple pour son enfant ?
HG est donc élevé par sa mère femme de ménage – même si elle se remarie, être élevé par un homme qui n’est pas votre père naturel et n’a pas de filiation avec vous reste une phase complexe, encore plus à cette époque - et sa grand-mère, concierge.
Il se construit en se donnant les moyens de ses ambitions avec pour objectif de s’en tirer par le haut. HG obtient une licence d’histoire à Paris-Sorbonne et sort diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Voyez comment sa ligne de conduite est droite et déterminée, tournée totalement vers son besoin d’appartenance et de reconnaissance. Soulignons qu’il ne s’agit pas de vouloir être reconnu par ses pairs (jeu de mot conscient et voulu avec « père » évidemment), mais par ceux qui évoluent dans le cercle « supérieur ». Ce point est très important. Appartenir à un cercle de politiciens qui œuvre pour la reconstruction de la France représente un summum dans la reconnaissance personnelle. Pour accéder à un tel rêve, il est primordial de faire montre de ténacité et de persévérance !
Pour résumer cette première partie, les 2 maîtres mots sont : identification et reconnaissance.
A l’envers de ses fondamentaux identificatoires ?
HG est fondamentalement Gaulliste et assimilassionniste. Qu’est-ce donc ?
C’est un « mouvement d’idées qui avait pour objectif de faire disparaître tout particularisme culturel et d’imposer l’assimilation culturelle aux minorités d’un pays » (wikipedia). Plus simplement, issu d’une famille italienne, HG est persuadé que les migrants doivent s’intégrer par le travail d’abord, sans mettre en avant leurs convictions religieuses pour se « fondre dans la communauté d’adoption ».
Voilà ce qu’il faut avoir à l’esprit lorsque vous regardez l’interview d’HG, dont les propos sont certes déplacés mais contextualisés mais qui gardent tout leur sens. Vous comprenez que pour lui, qui n’est pas animé par la langue de bois, il est difficilement compréhensible que les électeurs soient plus fidèles à leur intérêt personnel qu’à leurs idées, leurs présupposées convictions politiques - ce qui sociologiquement s’explique très bien. Disparition de certaines règles, de certaines valeurs mais également disparition de la contrainte du temps et des frontières. A cela vous ajoutez la surreprésentation de l’image et vous avez un terreau fertile pour l’angoisse identificatoire.
Aujourd’hui, les électeurs en particuliers et plus généralement les personnes « connectées » sont plutôt parties prenantes pour suivre un projet sans clivage et novateur. Synonyme d’ouverture d’esprit et de World spirit. Si en plus ce projet peut faire table rase des vieux mammouths de la politique politicienne inflexibles et incapables de s’adapter ou alors juste en adoptant le port de la barbe… alors banco !
Nous sommes dans une société économique et sociale portée par l’internet global et la libre circulation des citoyens. Cette nouvelle façon de voir l’avenir est en totale contradiction avec l’ancien monde dans lequel HG s’est construit. Ainsi naît sa colère clairement exprimée dans ses propos tenus et confirmés depuis dans d’autres émissions.
L’analyse des gestes forts
Malgré mes recherches, je n’ai rien trouvé sur une quelconque maladie qui expliquerait cette notable différence entre l’hémi visage droit et gauche. Cette différence est particulièrement visible, vous l’aurez vous-même noté, sur les paupières et sur la bouche. Effectivement, les fermetures des paupières se font asymétriquement et l’œil gauche d’HG est très souvent plus fermé que le droit. Egalement, le côté gauche de la bouche est sensiblement plus fermé que le droit. Ainsi, je ne relèverai pas cette asymétrie, je constate juste le nombre de clignements de paupières importants et appuyés.
« Je suis allé au bout de mes engagements politiques ».
Lorsque le journaliste lui pose clairement la question : « vous arrêtez HG ? » à 17 sec., le coin extérieur droit de la bouche d’HG est descendant, signe d’une émotion négative liée à l’extérieur.
« Même si l’électorat qui a voté dans la 2ème circonscription de Paris, 6, 5 et 7ème est à vomir… », à 22 sec. est asséné avec une main gauche active et un menton levé. Il se place ainsi au-dessus de cet électorat qui ne représente pas la droite traditionnelle qu’il défend. Le comportement de ces électeurs lui est incompréhensible et le touche profondément dans ses valeurs (main gauche qui illustre la spontanéité et les valeurs personnelles).
HG exprime du dégoût pour ces « bobos qui sont dans l’entre soi » à 43 sec., teinté d’agressivité avec cette lèvre de chien sur « fini l’hypocrisie » à 49 sec. Sentiment appuyé par un menton encore levé et une main droite qui rejette.
Nous retrouvons cette main droite active, avec une tension décelable dans les doigts et le tranchant de la main à 1mn, lorsqu’il évoque la « bourgeoisie traditionnelle de droite » et les électeurs de Patrick Balkany.
HG affirme son positionnement d’homme libre et le rappelle à la journaliste à 1min. 33 sec. : « vous n’allez pas me donner des leçons ce soir ?! » avec une tension très forte dans les lèvres, notamment la lèvre supérieure.
Enfin, à 1 min. 49, le rejet est à nouveau exprimé mais cette fois avec les 2 mains sur « contrairement à tous leurs préceptes moraux ».
La couleur des sentiments
Colère, déception, dépit, ressentiment, rancœur, consternation, déconvenue et enfin désillusion ! Tous ces synonymes sont une sous-rubrique de la colère clairement exprimée par Henri Guaino contre cet électorat infidèle. Ce n’est ni plus ni moins qu’un fort sentiment d’abandon que peut ressentir un enfant face à l’absence du père… une crise identificatoire en somme.
Liens vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=YgYAvlNF-no
https://www.youtube.com/watch?v=4hlxU4JdQwo