Les mains du mari de Karine Esquivillon sont jointes verticalement, sans tension dans les doigts dans un geste qui peut être symbolique, comme pour signifier qu’il prie pour que Karine revienne.
Mais… c’est un geste qu’on fait essentiellement pour indiquer que « moi je sais ». C’est un geste éminemment dominant.
« Tout ce qu’on veut savoir, c’est que tu vas bien (1 min. 16 sec.) - (…) que tu sois… euh… (1 min. 21 sec.) »
Lorsque le mari dit ces mots, nous observons un long clignement de paupières qui est cohérent au regard de la situation. Sa femme a disparu, il l’a recherche, il s’inquiète, il est triste et il veut la retrouver. Cependant, c’est un geste qu’on retrouve dans les stress post traumatique mais il peut être observé du point de vue de la victime : il est traumatisé par la disparition de sa femme… mais également du point du vue du meurtrier : tuer est un acte traumatisant pour celui qui n’est pas un criminel. Ainsi, le geste est cohérent parce qu’il traduit un stress post traumatique, cependant il est souhaitable de questionner dessus avec des questions cognitives. Ce long clignement de paupières est renforcé par une défocalisation active du regard, c’est-à-dire que son regard sort de l’objectif de la caméra pour regarder dans le vide quelques dixièmes de secondes. C’est une fuite du regard qu’on peut retrouver juste après.
« Quel que soit ton choix… (1 min. 26 sec.) – (…) qu’on puisse se libérer émotionnellement (1 min. 29 sec.) »
A nouveau cette fuite du regard qui nécessiterait un questionnement, d’autant que la seconde partie de la phrase est très… révélatrice.
« S’il s’est passé quelque chose, il faut qu’on arrive à trouver et savoir qui (1 min. 35 sec.) »
Le mari a la lèvre supérieure très tendue, contractée qui se relève comme des babines de chien. C’est une gestuelle typée négativement et encore une fois, on pourrait faire le parallèle avec sa position victimaire… mais si on conserve un regard objectif, on ne peut pas écarter la possibilité qu’il nourrissait des sentiments négatifs envers sa femme.
L’interview se termine sur une bouche dont les lèvres se rentrent parce qu’il en a assez dit et cerise sur le gâteau, à 1 minute 58 secondes, une langue (de vipère) qui sort et rentre très rapidement comme pour nous dire : « je vous ai bien mené en bateau ! »
Reste la question de l’intentionnalité.
« Lors de ses aveux aux gendarmes le 16 juin dernier, Michel Pialle, tireur sportif possédant plusieurs armes à feu, avait affirmé « avoir tué son épouse le 27 mars 2023 d'un coup de carabine 22 long rifle équipée d'un silencieux », selon le parquet de La Roche-sur-Yon. Il avait expliqué que le coup était « parti accidentellement » au moment où il prenait la carabine « en photo en vue de sa mise en vente sur internet », avait rapporté la procureure de la République, Emmanuelle Lepissier. Ayant « pris peur », il était « allé déposer le corps de son épouse dans un terrain privé », un petit bois où il avait fini par mener les enquêteurs à la toute fin de sa garde à vue. » - Le Progrès.
Qui abandonnerait son épouse dans un bois, sans l’enterrer, juste posée à même la terre, abandonnée ? L’attitude attendue ne serait pas d’appeler les pompiers ? Le SAMU ?
Lien vidéo :
Mort de Karine, les aveux du mari - YouTube