Certaines situations vous paraissent d’emblée difficiles, conflictuelles :
un entretien professionnel, une émission de télé, de radio, un RDV avec le prof. principal de votre enfant, que sais-je encore…
Ces moments sont très stressants. Pour les affronter, nous nous préparons psychologiquement par des représentations mentales, grâce auxquelles nous visualisons la scène telle qu’elle pourrait se dérouler.
Nous pouvons aussi faire baisser le niveau de stress si nous nous isolons une dizaine de minutes au cours desquelles, nous nous emploierons à imaginer les pires scénarios possibles.
Au niveau du corps, nous gérons ces situations par la respiration ventrale, qui a un effet quasi immédiat sur le rythme cardiaque (il va baisser) puisqu’elle sollicite le système parasympathique au détriment du système sympathique.
Nous pouvons également nous concentrer sur chaque partie de notre corps pour en ressentir toutes ses manifestations (chaleur, tremblements, irrigation sanguine, contraction/déconctraction musculaire…). Le focus sur nos sensations va dérouter le cerveau de l’élément stressant.
Gérer son stress est une bonne (une excellente) chose, cependant nous restons toujours à la merci d’un imprévu, d’une remarque, d’un geste et ou d’une attitude qui va non seulement nous surprendre, mais nous déconcerter et potentiellement nous faire perdre nos moyens (ressources). Ainsi, tout le travail préparatoire sera réduit à néant.
Savoir reconnaître certains gestes annonciateurs d’un verbiage négatif contribuera à gagner en confiance en soi et nous donnera l’élan nécessaire pour prendre quelques secondes de réflexion, puis s’affirmer.
Prenons 2 exemples de gestes typiques :
- Votre interlocuteur affiche son plus beau faux-sourire (sans participation du front, ni des yeux bien sûr) et pose ses coudes sur la table. Ses mains sont jointes vers le haut, paume contre paume.
Par ce geste, votre vis-à-vis vous fait comprendre qu’il est celui qui sait et qu’il n’est pas d’accord avec vous. Si une tension musculaire se voit dans son geste, dans ses mains, alors ne soyez pas surpris de voir celles-ci tomber comme un couperet face à vous, bien décidées à trancher (et pas forcément en votre faveur).
- Votre interlocuteur affiche toujours son sourire de circonstance, les coudes posés sur la table et les mains ascendantes. Cependant, les doigts s’entrecroisent et les index sont érigés vers le haut à la manière d’un double pistolet.
C’est un geste qui signifie que votre vis-à-vis se sent dominant (ce qui n’est bien sûr pas forcément le cas), qu’il n’est pas d’accord avec vous et qu’il va vous le signifier de façon agressive.
Face à ce genre de comportement qui n’a qu’un seul but : vous affaiblir pour mieux vous « détruire » (je vous assure que le terme n’est pas trop fort au regard des quelques exemples vécus que j’ai en tête), votre stratégie dépendra de l’enjeu de la situation et elle est fonction de votre « tempérament ».
- Vous pourrez adopter un comportement inhibé, c’est-à-dire que vous aurez du mal à oser, à refuser et à exprimer votre opinion. Cependant, ce sera au détriment du respect de votre propre position.
- Vous pourrez adopter un comportement agressif, dans ce cas-là vous riposterez (avec différentes positions du curseur) parce que vous vous sentirez agressé. Vous respecterez ainsi votre position, vos valeurs mais pas celle de votre vis-à-vis.
- Enfin, vous pourrez adopter un comportement affirmé où vous saurez demander, verbaliser vos avis, vos opinions en cohérence avec vos valeurs, votre interlocuteur et l’environnement (cf. les différentes méthodes d’affirmation de soi).
Voici 3 exemples illustrant ces stratégies face au même comportement agressif :
Comportement inhibé (à nuancer) : https://www.youtube.com/watch?v=2eSppTMvn54
Comportement agressif (mais amène) : https://www.youtube.com/watch?v=wMWHDdmnao8
Comportement affirmé (voire affable) : https://www.youtube.com/watch?v=q2r68jKbFdw
Vous noterez la position du buste pour chaque invité, dirigé vers l’avant lorsqu’il a envie d’échanger, vers l’arrière lorsqu’il « laisse la main ». Lorsqu’il analyse les propos et élabore une contre argumentation (voire une pique), son buste sera tout d’abord vers sa droite en arrière, puis s’avancera vers l’autre pour exposer son propos.
Voici pour ces gestes annonciateurs qui ne pourront plus vous surprendre, ni annihiler votre travail préparatoire. Leur reconnaissance ne demande pas beaucoup d’effort cognitif et les reconnaître in situ vous fera certainement sourire en coin.